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Poids des sanctions, reformes en attente, chronogramme non connu : La transition malienne est-elle sans boussole aujourd’hui ?

Depuis « la rectification de la transition » par le Colonel Assimi Goïta et la nomination d’un premier ministre issu du Mouvement insurrectionnel, le M5 RFP, le Mali est toujours à la recherche d’une voie de sortie de crise. Le second souffle tarde toujours à venir et le Pays est dans l’impasse. En neuf mois de gestion post Bah N’Daw, nous ne pouvons retenir qu’un seul point de satisfaction, la montée en puissance de notre armée, donnant du coup la joie aux populations longtemps sevrées de libertés. Liberté d’aller et de revenir, liberté de travailler, liberté d’exercer le culte de son choix, bref la liberté dans toute sa plénitude. Bravo aux autorités d’avoir su faire, sur le plan sécuritaire, en si peu de temps ce que l’ensemble des forces multinationales réunies, à savoir MUNISMA, Barkhane, G5 Sahel, n’ont pas fait en 8 ans. Ces différentes prouesses sur le terrain sécuritaire doivent-elles nous faire oublier les autres priorités ? La réponse est sans nul doute négative, car le tout sécuritaire n’a jamais été une solution définitive à une crise comme celle du Mali où les causes profondes sont à chercher dans le sous-développement et la mal gouvernance.

 

Pour rappel le coup d’Etat du 18 Août 2020 n’est que la conséquence de cette mal gouvernance, alors pourquoi reléguer au second plan les réformes censées mettre fin à cette mauvaise gouvernance ? A qui profite tout simplement cette situation chaotique dans laquelle les maliens vivent ? nombreux sont les maliens à se poser cette question. Beaucoup se demandent pourquoi jusque-là les autorités maliennes ne sont pas parvenues à un accord avec l’organisation sous-régionale, la CEDEAO pour une levée des sanctions qui pèsent très lourdement sur les populations. Le manque de compromis lors des dernières négociations avec la CEDEAO a laissé beaucoup de maliens très perplexes sur la volonté réelle de nos autorités à sortir de cette crise. Sinon comment comprendre que le point d’achoppement soit entre 24 mois proposé par le gouvernement malien et 12 ou 16 mois par la CEDEAO. Comment 8 mois seulement de différence pourraient être un point de blocage. Si tant est que les autorités se battent pour les maliens, elles doivent trouver un compromis avec la CEDEAO. Il faut reconnaitre que tout ce qu’on peut faire en 24 mois on pourrait bien le faire en 16 mois si on a la volonté de le faire.

Chaque jour qui passe sans compromis avec la CEDEAO, afin de lever les graves sanctions, est un jour de trop, car il enrichit la bombe sociale dont la déflagration n’épargnera personne, que Dieu nous en préserve. Or nos autorités ne semblent pas donner ni l’impression d’être pressées encore moins de mesurer les conséquences de la gravissime situation, elles sont toujours dans des discours et slogans creux, au même moment la crise s’exacerbe. L’argent est devenu une denrée rare, les entreprises privées mettent la clef sous le paillasson renvoyant des milliers de maliens au chômage, les denrées de première nécessité sont inaccessibles car leurs prix ont pris de l’ascenseur. Comme si cela ne suffisait pas le délestage s’est invité dans le quotidien, aggravant ainsi la crise sociale.    A analyser de près la situation politique du Mali, on aboutira à la conclusion que le Colonel Assimi Goïta est l’otage des hommes politiques en mal de popularité et des conseillers en quête de strapontins. Le jour où il comprendra qu’il n’est pas seulement le commandant des forces spéciales, donc un officier de l’armée, mais qu’il est également un homme politique par la haute fonction de chef de l’Etat qu’il occupe, il prendra ses responsabilités en se libérant du joug des hommes politiques véreux et de conseillers affamés. Le plutôt serait le mieux pour lui sinon le réveil risque d’être brutal.

Youssouf Sissoko

Source : L’Alternance

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