Le terme de pneumonie désigne toute infection du parenchyme pulmonaire. La pneumonie alvéolaire se caractérise par une atteinte préférentielle des espaces aériens distaux avec progression de l’infection par contiguïté à travers les canaux de Lambert. Ce type d’atteinte correspond aux pneumonies dites typiques. Il se caractérise par une douleur thoracique à type de point de côté brutal, intense, augmentée par la toux et la respiration, la toux sèche, puis productive ; la dyspnée modérée, le frisson intense, unique, violent et prolongé.
Les pneumonies représentent environ 1 % de l’ensemble des infections respiratoires, soit 1 à 3 cas pour 1000 habitants et par an. La mortalité s’établit entre 0 et 5 % pour les formes les moins sévères, traitées au domicile ; elle varie entre 10 et 20 % pour les formes graves hospitalisées. Un tiers à la moitié des pneumonies ne reçoivent pas de confirmation microbiologique. La pathologie est assez fréquente aux âges extrêmes de la vie, chez les jeunes enfants et les personnes très âgées. Un traitement est disponible, mais a peu d’effet sur la mortalité pendant les 5 premiers jours de la maladie.
L’inspection : thorax symétrique ou non percussion : matité ; la palpation : vibrations vocales augmentées, l’auscultation : murmure vésiculaire diminué, avec des râles crépitants. Sont les Signes Physiques de la maladie.
La phase de congestion (1er-2ème jour) est la première phase caractérisée par une exsudation séreuse extensive, un engorgement vasculaire, et une rapide prolifération bactérienne. La phase d’hépatisation rouge (2ème 3ème jour): désignant un aspect du poumon condensé qui ressemble au foie : les alvéoles sont remplies par un réseau fibrineux dense, de polynucléaires neutrophiles, il y a congestion vasculaire et extravasation de globules rouges qui explique la couleur rouge à l’examen macroscopique. La phase d’hépatisation grise (4e-6e jour) au cours de laquelle l’accumulation de fibrine est associée à des amas inflammatoires de GB et de GR à différents stades de désintégration, les espaces alvéolaires étant remplis d’un exsudat inflammatoire. C’est une phase de lyse cellulaire. Le stade final est la phase de résolution est une phase de résorption de l’exsudat par digestion enzymatique, par phagocytose macrophagique, par évacuation bronchique
Il existe trois modes de contamination: la micro-inhalation après colonisation pharyngée (mode le plus fréquent) ; l’inhalation ; la voie hématogène (sur endocardite, phlébite septique). L’infection diffuse habituellement des voies aériennes distales, facilitée par l’absence de toux et d’épuration muco-ciliaire (elle-même favorisée par l’infection virale processive).
L’admission en unités de soins intensifs est liée à la constatation d’une insuffisance respiratoire aiguë, à une instabilité hémodynamique ou des critères métaboliques ou hématologiques de gravité. La pneumonie pneumococcique est souvent précédée d’une infection des voies respiratoires supérieures. Dans de nombreux cas, en particulier aux âges extrêmes de la vie, la maladie est plus insidieuse. Le début est souvent brutal avec un grand frisson unique en 24-48heure la phase d’état s’installe. La douleur thoracique à type de point de côté brutal, intense, augmentée par la toux et la respiration, fonction de la localisation en cas d’atteinte des lobes inférieurs, évoquer une infection intra-abdominale, telle l’appendicite. Les autres signes fréquents sont les nausées, les vomissements, le malaise général et les myalgies.
La radiographie du thorax montre invariablement une opacité pulmonaire dense, homogène, systématisée, non rétractile, bien qu’elle puisse être minime ou indécelable pendant les premières heures. Les complications graves, potentiellement mortelles, comprennent les pneumonies progressives, parfois associées au syndrome de détresse respiratoire de l’adulte et/ou au choc septique.
Le repos au lit, la réhydratation et la prise d’antalgiques en cas de douleur pleurale sont nécessaires. L’oxygénothérapie sera administrée en cas de cyanose, d’hypoxémie importante, de dyspnée grave, de troubles circulatoires ou d’état confusionnel.
KANTAO Drissa
Source: Le Flambeau