En face du siège du PMU Mali, Moussa (nom d’emprunt) est assis sous un parasol les yeux rivés sur un programme du PMU. Sa réponse fuse sur la question de l’intérêt des journaux hippiques : ils aident à gagner, lâche-t-il d’un coup sec. «Dans ces documents, on trouve les informations détaillées sur les chevaux, les jockeys et même sur l’état des pistes des hippodromes», renchérit-il. Il affirme sans détour que le pari est devenu une sorte d’adrénaline et un véritable plaisir. Pour notre interlocuteur, le parieur est patient, car il sait que la chance sourit un jour ou l’autre. C’est pourquoi, même s’il ne gagne pas à chaque fois, il continue de miser régulièrement.
Dans les Points de course en direct (PCD) un élan de solidarité existe entre les parieurs. Ces points de courses lancés en 2007 ne désemplissent pas. Au niveau du PCD, explique Guéladio, un commerçant rencontré au marché de Ngolonina en Commune II du District de Bamako, il lui arrive de se déplacer pour aller prendre son ticket et revenir à son étal. «Quand un ami parieur manque d’argent, on s’entraide. Je lui donne de l’argent pour qu’il tente sa chance», enchaîne un autre joueur qui reste plus longtemps dans ces salles de jeu.
Depuis quelques mois, des sommes plus importantes remises aux parieurs- Un autre joueur, la quarantaine qui tient à l’anonymat justifie que ces points de courses occupent beaucoup de personnes qui pourraient s’adonner à des activités illicites susceptibles de compromettre la quiétude de nos compatriotes.
Danfaga est également un fan du PCD de Magnambougou. Ce menuisier de profession consacre ses heures de repos au pari contrairement, selon lui, à d’autres qui restent dans l’oisiveté totale au PCD. Il estime qu’au PMU, le parieur peut gagner beaucoup d’argent en quelques minutes et le perdre aussi rapidement s’il ne fait pas les bons choix. Sékou Traoré, la trentaine, est conducteur de moto taxi.
Avant de mener cette activité, il passait une bonne partie de son temps devant la direction générale du PMU Mali pour tenter sa chance. Il a fait cela pendant vingt ans. Comme la chance lui souriait moins souvent, il a réduit ses mises de PMU.
Selon lui, la nouvelle direction générale du Pmu a permis tout de même aux parieurs de gagner plus d’argent. «Si tu gagnes maintenant au pari, tu peux espérer avoir une somme importante», se félicite le conducteur de moto taxi. Entre deux courses, il se donne toujours le temps de prendre un ticket ou deux, car argue-t-il à Bamako, il faut multiplier ses chances en menant plusieurs activités.
Mohamed D. DIAWARA
Source : L’ESSOR