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Pluviométrie : UNE SITUATION INQUIETANTE

Les quantités de pluies recueillies pendant la période du 21 au 30 juin ont été déficitaires partout sauf à Bamako-ville, Sotuba, Sélingué, Koutiala et au centre des régions de Koulikoro et Ségou

 

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Notre pays est entré de plein pied dans la saison pluvieuse. Les prévisions de production sont arrêtées à 8 millions de tonnes de céréales toutes spéculations confondues pour cette campagne agricole 2015-2016. Notre agriculture est essentiellement liée à la pluie. L’installation de cet hivernage au plan pluviométrique n’est pas satisfaisante sur l’ensemble du pays. Les services météorologiques sollicités à maintes reprises par nos soins sont restés muets sur la question. Toutefois selon les constats qui nous sont remontés, les pluies se font rares et même extrêmement rares dans certaines localités du pays.
Situé à 382 km de Bamako, le cercle de Nara dans la région de Koulikoro n’enregistre pas de pluies à hauteur de souhait. Cette pénurie de pluies et l’absence d’herbes fraîches ont occasionné des morts d’animaux dans le cercle. Sur le tronçon non bitumé des 182 km qui séparent le village de Kwala et Nara ville en passant par Koumbou, Dily, Mourdiah, entres autres, nous ne rencontrons que des cadavres d’animaux faute de pâturages abondants. Située à 45 km de la ville de Nioro du Sahel, la commune rurale de Simby risquerait de tomber dans une situation d’insécurité alimentaire si rien n’est fait d’ici la fin de l’hivernage. Tel est le triste constat dressé par le maire de la commune rurale Bakary Cissé. Dans une demande d’appui en céréales en date du 12 juin dernier, le maire Bakary Cissé a expliqué que la mauvaise répartition des pluies de la campagne agricole 2014-2015 a provoqué une insuffisante croissance des cultures dans sa commune. Le peu de récoltes obtenues par les paysans a été fortement détruit par une attaque massive d’oiseaux granivores. Cela a réduit à néant le peu d’espoir de récoltes des cultivateurs de Simby, a-t-il indiqué. Cette situation poursuit le maire a été observé dans 21 villages de la commune de rurale de Simby.
L’édile a ensuite prévenu que les populations de sa commune traversent en ce moment une période difficile d’insécurité alimentaire. Et si rien n’est fait, cette insécurité alimentaire risque d’entrainer un départ massif des populations. Dont, malheureusement des enfants qui ne pourront pas bénéficier des cours de l’année prochaine a déclaré l’élu local. Bakary Cissé a, par ailleurs, révélé que les récoltes de la campagne agricole écoulée n’ont pas pu couvrir les besoins céréaliers des familles. La couverture des besoins familiaux a été évaluée à seulement 1 à 3 mois. Il a précisé que les besoins céréaliers des 22.446 habitants des 21 villages de la commune rurale de Simby ont été évalués à 700 tonnes de céréales sèches.
Les autorités communales et les populations de Simby fondent beaucoup d’espoir sur l’appui du Système d’alerte précoce (SAP). En réponse à la demande du maire de la commune rurale de Simby, le coordinateur national du SAP, Mary Diallo a assuré que 15.000 tonnes de céréales seront distribuées entre les populations les plus vulnérables des communes de notre pays.

GLOBALEMENT BONNE. Ainsi 16 communes du cercle de Nioro du Sahel, dont Simby bénéficieront de l’appui du Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA) sur la base des évaluations effectuées par le SAP au regard des résultats de la campagne agro-sylvo-pastorale. Sur les 11 communes du cercle, 7 bénéficieront de l’appui en céréales dont Nara, Allahina, Dabo, Dogofri, Gueneibe, Guiré et Koronga, a confirmé Mary Diallo. Pour revenir à la pluviométrie, le prévisionniste de l’Agence nationale de la météorologie (Mali-Météo), Moussa Touré estime que comparée à la moyenne des trente plus récentes années, cette année elle sera globalement bonne. « Nous notons cependant que certaines zones seront plus ou moins arrosées que d’autres qui sont, entre autres, le Nord de Sikasso, l’Est de Ségou et de Mopti. Il est probable d’observer des cumuls pluviométriques légèrement déficitaires par rapport à la moyenne sur l’extrême ? de Kayes et une partie de Gao et de Kidal. Mais, il faut comprendre que la répartition de cette pluviométrie sera l’élément déterminant de la saison », a expliqué le prévisionniste.
Moussa Touré a ensuite indiqué que le centre du pays qui pourrait enregistrer des pluies excédentaires sera aussi est le plus exposé aux inondations. Il a, de ce fait, recommandé de prendre les dispositions utiles pour éviter ou réduire les dégâts et les pertes liées aux inondations dans les zones à risques. Les dispositions doivent également être prises pour pallier le risque permanent lié à l’occupation anarchique des zones inondables, renforcer les capacités d’intervention des services techniques et la vigilance par rapport au suivi des risques d’inondation dans les zones vulnérables, a conseillé le prévisionniste.
Dans les zones, où il est plus probable d’observer des cumuls pluviométriques normaux à excédentaires, des dates de début de saisons précoces et des séquences sèches plus courtes après le démarrage, les agriculteurs doivent semer les variétés améliorées aussi bien pour les cultures vivrières que pour les cultures de rente. Les paysans doivent aussi renforcer la vigilance contre les adventices et les ravageurs des cultures (criquet pèlerin et autres insectes). Le prévisionniste de Mali-Météo, Moussa Touré a invité les différents acteurs à s’adapter aux prévisions météorologiques dans leur domaine d’activités pour une meilleure gestion de ces pluies.

MAUVAISE RéPARTITION. Par ailleurs de son côté, le Bureau Statistiques, suivi et évaluation (BSSE) de la Direction nationale de l’Agriculture a indiqué qu’au cours de la période du 21 au 30 juin 2015, les pluies ont été dans l’ensemble faibles à modérées avec une mauvaise répartition et des séquences sèches de plus de sept jours en certains endroits. Les quantités de pluies recueillies pendant la décade ont été déficitaires partout sauf à Bamako-ville, Sotuba, Sélingué, Koutiala et le centre des régions de Koulikoro et de Ségou, a indiqué Demba Diallo, chef du BSSE.
Le cumul des pluies recueillies est dans l’ensemble déficitaire excepté la région de Mopti, le Sud de la région de Koulikoro, le Sud-ouest de la région de Sikasso, plus les localités de Koutiala, Ségou et San. Comparé au cumul de l’année dernière, il est déficitaire en général. C’est ainsi qu’il est demandé aux paysans des localités de Kati, Koulikoro, Dioïla, Banamba, Kangaba, Kolokani, Ségou, Cinzana, Barouéli, San, Bla, Mopti, Diéma et du District de Bamako de semer les mil, sorgho dont le cycle est de 3 mois dès que le cumul des pluies recueillies pendant la décade du 1er au 10 juillet 2015 atteint ou dépasse 10 mm. Les cultivateurs des cercles de Bafoulabé, Nara, Nioro et Yélimané peuvent semer les mil, sorgho, dont le cycle est de 3 mois dès que le cumul des pluies recueillies pendant la décade du 1er au10 juillet atteint ou dépasse 20 mm, conseille Demba Diallo.
Leurs collègues des cercles de Sikasso, Bougouni, Kolondièba, Koutiala, Kita, Dioila peuvent continuer à semer le coton d’un cycle de 4 mois dès que le cumul des pluies recueillies pendant la décade du 1er au 10 juillet atteint ou dépasse 10 mm. Ceux de la région de Sikasso et du Sud de celles de Kayes, Koulikoro, Ségou et Mopti peuvent continuer à semer les maïs/arachide/niébé, dont le cycle est de 3 mois dès que le cumul des pluies recueillies pendant la décade du 1er au 10 juillet 2015 atteint ou dépasse 10 mm. En raison de l’installation progressive des parcelles de cultures, il est demandé aux éleveurs et agro-éleveurs de mettre fin à la divagation des animaux pour éviter d’éventuels conflits entre agriculteurs et éleveurs et de bien alimenter les bœufs de labour pour les travaux champêtres. Il est également demandé aux transhumants des différentes localités de se munir des documents administratifs et zoo sanitaires et de veiller au respect des conventions locales, souligne Demba Diallo.
S. Y. WAGUé

Brésil : UNE Agriculture diversifiée

Premier producteur mondial de sucre, premier producteur mondial de café, deuxième producteur mondial de viande bovine et premier exportateur mondial de ces produits – ainsi que de soja et de jus d’orange -, le Brésil accumule les superlatifs en matière d’agriculture. Dans les prochains mois, le secteur pourrait néanmoins traverser une phase de turbulences, tandis que le modèle logistique du pays n’est pas exempt de défauts, estiment les experts réunis par la banque d’affaires Morgan Stanley à l’occasion d’un colloque consacré à l’agribusiness en Amérique latine.
Les perspectives des agriculteurs et transformateurs brésiliens s’annoncent contrastées, dans un contexte d’accès difficile au crédit. « L’accès aux financements est faible, mais l’effet de la dévaluation du real devrait partiellement compenser des prix des grains plus faibles. Les prix du sucre devraient toucher le fond en 2015, tandis que la hausse de la demande en éthanol brésilien transformerait le marché mondial d’excédentaire à déficitaire », explique Morgan Stanley.
Le coût des produits utilisés et la gestion toujours plus complexe des exploitations bousculent leur équilibre économique, tandis qu’une politique budgétaire plus stricte a récemment été mise en œuvre par le gouvernement, conduisant à des réductions de crédit pour l’agriculture. Le soja, qui resterait cette saison la culture la plus rentable par rapport au maïs et au coton, pourrait souffrir de la baisse des investissements consentis par les agriculteurs avec une hausse de la superficie cultivée limitée à 2%.
Si l’agriculture brésilienne semble donc résister aux difficultés actuelles, sa structure logistique est cependant fragile et pénalise sa compétitivité, s’accordent à rappeler les intervenants. Cette problématique récurrente n’a toujours pas trouvé de solution viable, malgré les nombreux plans d’investissement consentis au cours des dernières années. 52% des cultures sont produites dans la région Nord du pays, laquelle n’en exporte que 14% à travers ses ports. Les coûts du fret entre Sinop dans l’Etat du Mato Grosso et Santos dans l’État de São Paulo, s’élèvent à 100 dollars (55.800 Fcfa ) par tonne, contre seulement 46 dollars (25668 Fcfa) en direction de la Chine. Des professionnels de l’immobilier constatent, enfin, que la valeur foncière des terres agricoles brésiliennes est inférieure à celle des terres situées en Argentine ou aux Etats-Unis.
L’agriculture au Brésil ne représente qu’environ 5 % du PIB (Produit intérieur brut) du pays, mais l’industrie agroalimentaire représente 1/4 du PNB et 40 % des exportations. Certaines cultures commerciales telles que le soja, le Brésil étant l’un des plus gros exportateurs mondiaux de cette plante, ou la canne à sucre (utilisée en particulier pour l’éthanol) sont en plein essor, en particulier depuis la modernisation de l’agriculture lancée dans les années 1980, lors de la transition démocratique. Le Brésil est aussi un important producteur de viande bovine, avec un bétail spécifique (dès la première moitié du xxe siècle, des races bovines adaptées au climat brésilien sont créées, telles que la nélore ou la canchim).
Malgré son décollage industriel, le Brésil n’a pas renoncé à son développement agricole : il reste un des tout premiers exportateurs mondiaux dans ce domaine, juste derrière les États-Unis, les Pays-Bas et la France. Il y est parvenu en s’adaptant rapidement à la demande et en mettant sur le marché de nouveaux produits, qui ont parfois éclipsé les plus anciens.
Le soja a été introduit au Brésil après la crue du Mississippi de 1973 par Olacyr de Moraes. Surnommé le « Roi du soja », Moraes est le propriétaire de la fazenda Itamaraty (50.000 hectares à Ponta Porã, dans le Mato Grosso do Sul, près du Paraguay). Grâce à un investissement dans un laboratoire d’agronomie et à la généralisation de l’irrigation, la fazenda Itamaraty se transforma en symbole de la production intensive et de l’agriculture mécanisée, tranchant avec l’agriculture extensive d’autres fazendas. Elle devint ainsi, dans les années 1980, la plus grande productrice individuelle de soja au monde, puis, dans les années 1990, le deuxième producteur brésilien de coton, avant de devenir le premier producteur de maïs. En 2001, sous le gouvernement Lula, la moitié des 50 000 ha de la fazenda ont été transférés à des familles et coopératives membres du Mouvement des sans-terre suite aux difficultés financières d’Olacyr de Moraes, qui avait investi des millions dans le chemin de fer Ferronorte, afin de lier le Centre-Ouest du Brésil au port de Santos (São Paulo), le plus grand port d’Amérique latine.
Ainsi, alors que le Brésil ne produisait pas de soja avant 1975, il est devenu rapidement le deuxième producteur dans le monde, la région du Mato Grosso (en particulier près de Sorriso), du Paraná puis du Goiás étant les plus importantes productrices. Le groupe André Maggi est ainsi la plus grosse entreprise mondiale de soja.
Le maïs est principalement produit dans le Paraná, dans le sud du pays, le riz dans le Rio Grande do Sul et en moindre mesure, dans le Mato Grosso, où il intervient en première culture après le défrichement des terres, par le pâturage, et avant le soja. La canne à sucre est également une culture importante dans le Mato Grosso. Profitant d’un hiver rigoureux en Floride, il a pu s’emparer d’une bonne part du marché des jus d’oranges dont il contrôle à présent la moitié des exportations mondiale. En 1959, le café représentait encore 57 % des exportations aujourd’hui, les annuaires statistiques ne se donnent plus la peine de le distinguer et le noient dans une rubrique « café, thé, épices », bien que le Brésil en soit est toujours le premier producteur au monde.
L’agriculture brésilienne vit également en partie d’une économie de cueillette. Gommes, cires, fibres et noix sont ainsi récoltées en Amazonie et dans le Nordeste intérieur. Certains de ces produits sont destinés à l’exportation, comme la noix de cajou ou le pignon de pin. D’autres sont consommés localement comme la noix de babaçu (donnant une huile servant à l’industrie aéronautique), la carnaúba (utilisée jadis par l’industrie du disque et aujourd’hui dans le bâtiment), ou le pequí, condiment très apprécié dans le Goiás.
Source Wikipédia

source : L’ Essor

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