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Plus de 300 personnes portées disparues en mer Méditerranée

Après une année 2014 marquée par plus de 3200 décès en Méditerranée, 2015 se révèle déjà dramatique puisque l’OIM avait déjà recensé 86 migrants morts ou portés disparus.

Pendant que 29 migrants mouraient de froid en pleine tempête dimanche au large de la Libye, quelque 300 autres partis en même temps ont disparu en mer, selon le récit de neuf survivants arrivés mercredi matin sur l’île italienne de Lampedusa.

 secouristes plage mer ocean corps migrants africainsSelon les éléments recueillis par le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), quatre bateaux pneumatiques sont partis samedi d’une plage à 15 kilomètres de Tripoli en Libye, chargés chacun de plus d’une centaine de migrants venus d’Afrique sub-saharienne, essentiellement des hommes mais aussi des adolescents.

Dans le premier bateau, 29 passagers sont morts de froid pendant leur sauvetage, dans des conditions extrêmes, par les garde-côtes italiens, qui ont conduit les survivants lundi à Lampedusa.

Le deuxième bateau a chaviré et le troisième s’est dégonflé et a coulé. Deux passagers de l’un et sept passagers de l’autre ont été secourus par un navire marchand puis conduits mercredi matin à Lampedusa. Ils sont formels : leurs 203 compagnons de voyage se sont noyés. Et en l’absence de la moindre nouvelle du quatrième bateau, l’OIM et le HCR considèrent que ses passagers aussi sont portés disparus, vu la tempête qu’ils ont traversée.

Énorme tragédie

« Ils étaient environ 420 au départ, on peut donc estimer le total des victimes à quelque 330 », a déclaré Flavio di Giacomo, porte-parole de l’OIM en Italie.

« C’est une tragédie d’une ampleur énorme, qui nous rappelle de manière cruelle que d’autres vies sont en danger si on laisse ceux qui cherchent la sécurité à la merci de la mer. Sauver ces vies devrait être notre priorité absolue. L’Europe ne peut pas se permettre d’agir trop peu, trop tard », a lancé Vincent Cochetel, directeur du HCR pour l’Europe.

Les deux organisations ont vivement dénoncé l’absence de scrupules de trafiquants ayant obligé les migrants à partir en dépit du mauvais temps qui sévissait déjà samedi et a tourné dimanche à la tempête, avec des vagues de huit mètres et des vents de 120 km/h.

« Ils les ont contraints à embarquer, sous la menace de pistolets et de bâtons, après les avoir dépouillés de tous leurs papiers et leur argent », a expliqué M. Di Giacomo, s’emportant contre ces trafiquants qui traitent les migrants « comme des marchandises, surtout ceux d’Afrique noire ».

 

Départs massifs

Après une année 2014 marquée par plus de 3200 décès en Méditerranée, 2015 se révèle déjà dramatique puisque l’OIM avait déjà recensé 86 migrants morts ou portés disparus avant le drame de ce week-end. Et les organisations spécialisées s’attendent à des départs massifs dans les prochains mois, les autorités italiennes ayant déjà enregistré 3528 arrivées en janvier, soit près de 40 % de plus qu’en janvier 2014, quand la vaste opération de secours Mare Nostrum était en place.

Or, faute de soutien européen, Mare Nostrum a cédé le pas à une opération nettement moins ambitieuse de contrôle des frontières baptisée Triton, sous l’égide de l’agence européenne Frontex. Mare Nostrum, déploiement naval à grande échelle, a permis de secourir plus de 150 000 personnes en un an. Les navires engagés allaient au plus près des côtes libyennes, contrairement à Triton, limitée à la surveillance de la frontière extérieure de l’UE en Méditerranée.

L’ancien chef du gouvernement Enrico Letta, qui avait lancé Mare Nostrum à l’automne 2013, a lui appelé sur Twitter à réactiver l’opération, « que les autres pays européens le veuillent ou non ».

« La crise humanitaire qui a révélé le besoin de Mare Nostrum n’a pas cessé », et « les membres de l’UE doivent cesser d’enfouir leur tête dans le sable », a lancé John Dalhuisen, responsable d’Amnesty International. « L’équation est simple », a-t-il ajouté, « alors que le nombre de personnes empruntant cette voie périlleuse en mer augmente et que les ressources pour les secourir diminuent, il va y avoir plus de morts ».

SOURCE : ledevoir.com

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