« Trop, c’est trop » ; « l’aéroport n’est pas mieux que nous », tels étaient entre autres les slogans des victimes de la démolition de la Zone aéroportuaire Bamako-Senou, ce samedi 30 janvier 2021, au cours d’une Assemblée générale, à Siracoro-Meguetan. Organisée par la Plateforme des habitants de « ladite Zone aéroportuaire », on notait à la rencontre, la présence de Fousseyni TRAORE, chef du village de Siracoro-Meguetan ; de Madou TRAORE, autochtone de Siracoro-Meguetan ; de Aboubacar Sidiki KANTA, Président de la Plateforme des habitants de « ladite Zone aéroportuaire » ; de Oumar KONTA, Président de la Commission d’organisation de l’Assemblée.
Le but cette Assemblée générale, selon les organisateurs, était d’informer l’opinion nationale et internationale sur le complot du Gouvernement contre les habitants de « ladite zone aéroportuaire ».
Dans ses propos, Aboubacar Sidiki KANTA, Président de la Plateforme des habitants de « ladite Zone aéroportuaire », a tout d’abord remercié le Haut conseil Islamique du Mali pour sa mission de médiation auprès du Gouvernement. Pour lui, l’ensemble des Maliens se retrouvent dans la Zone aéroportuaire.
Ensuite, le Président KANTA a expliqué qu’avant d’être zone aéroportuaire, la Zone en question appartenait aux villages de Kouralé, Gouana, Siracoro-Meguetan, Missala, Senou, Faladié, Niamacoro… Il a dénoncé que les membres de son organisation soient victimes d’un complot de la part de l’Etat. Car, selon lui, tous les habitants de la « zone dite aéroportuaire » détiennent des documents administratifs et officiels. Il a soutenu que ces documents officiels ont été délivrés par le Maire du District et le Sous-Préfet de Kalaban-coro, Ibrahim GOITA, avant d’ajouter qu’en 1996-1997, le cercle de Kati avait fait les lotissements. « Toux ceux-ci représentent l’Etat », a-t-il affirmé.
Il s’est interrogé : « si cette zone est un endroit inhabitable, pourquoi l’Etat l’a morcelé et vendu à des concitoyens ? La zone en question a été construite au vu et au su de tous les Maliens ».
« Nous ne nous sommes pas levés un beau matin pour venir nous installer ici. Il faut que cela soit clair », a déclaré Aboubacar Sidiki KANTA.
Cependant, le Président KANTA, au nom de son organisation, a demandé au Gouvernement de mettre en place une commission de négociations entre les « présumés » victimes et l’Etat pour qu’il y ait des explications claires sur ce problème de la zone aéroportuaire.
Il a également souhaité que le Gouvernement leur montre les limites de la Zone aéroportuaire. A ses dires, les propriétaires et les notables de la zone aéroportuaire, n’ont rien reçu des mains du Gouvernement comme indemnisation.
Le Président de la Plateforme des habitants de la zone « dite aéroportuaire » a demandé au ministre en charge des Domaines de se ressaisir, en rencontrant encore les différents villages cités et qui sont les autochtones de la Zone.
Il a interpellé: « si le Président de la République, Bah N’DAW et le ministre chargé des Domaines, Dionkè DIARRA, ne peuvent pas gérer le pays sans la violence, qu’ils démissionnent. On ne veut pas d’un Président ou d’un ministre qui détruit. On doit construire».
Enfin, le Président Aboubacar Sidiki KANTA a informé que son organisation entamera des procédures judiciaires contre l’Etat dans cette affaire.
Par SABA BALLO
Source : INFO-MATIN