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Plans d’action contre l’unicité du Mali : Glissement du nord au centre !

Dans le centre du Mali, comme les Twa, les Hutu et les Tutsi, les Dogon et les Peul vivaient en harmonie malgré quelques mésententes parfois. Mais jamais, de mémoire de Malien il n’y a eu des atrocités comme celles que nous voyons aujourd’hui entre ces deux communautés. Tous les Maliens en conviennent, il y a anguille sous roche. Lors des premières attaques de villages, beaucoup de personnes ont rapporté que les assaillants parlaient des langues inconnues au Mali ou un français avec des intonations particulières. Ainsi, il y a eu un glissement du nord au centre. Et la suite est connue. Les puissants en tireront la conclusion que l’armée malienne est incapable d’assurer la sécurité de la région et que donc, il importe de procéder à une partition. C’est gros comme une maison. Les mêmes médias seront chargés de procéder au lynchage médiatique comme ils l’avaient fait contre Laurent Gbagbo dont le malheur avait été de vouloir défendre les intérêts de son pays, la Côte d’Ivoire. On l’a trainé dans la boue médiatiquement, accusé de crimes épouvantables et trainé devant la CPI, on connait la suite. Acquitté par la CPI grâce à des juges impartiaux dont Cuno Tarfusser (Italie) et Geoffrey Henderson (Trinité-et-Tobago) mais empêché de retourner dans son pays.

Toute observation critique des faits sociaux, y compris sur le versant politique, permet d’établir une récurrence de certains phénomènes dans l’espace et dans le temps, c’est le constat actuel au Mali.

Autrement dit la répétition des mêmes faits historiques.

Parmi tous ces évènements, il me paraît essentiel de nous pencher sur les problèmes d’insécurité au Mali par l’analyse du dessous des cartes. Dire ce qu’ils ne sont pas mais que l’on veut nous faire avaler par une puissante propagande, concertée, mettant le curseur là où il ne doit pas être. De la même façon que certaines publicités sont habiles à nous vendre ce dont nous n’avons nul besoin réellement, de la même façon certaines explications orientées, se servant de clichés éculés, nous donne à voir du faux érigé en vérité. Ainsi nous prenons des vessies pour des lanternes. Le temps de comprendre la supercherie, le tour est joué.

La nécessité d’une revisite de la crise malienne pour remettre l’histoire à l’endroit s’imposait, maintenant elle devient urgente à cause de certains signes. Il y a quelques jours, un document signé de Alghabass Ag Intalla, décision N° 025/2021/Pdt CMA portant lancement d’une opération de sécurisation, atteste que, de facto, la CMA (coordination des mouvements de l’azwad) se pose en organisation souveraine sur une partie du territoire malien. Encore plus fort, par ampliation, une copie aurait été adressée à la “plateforme”, aux FAMA, à la MINUSMA, à BARKHANE. Elle est datée du 28 février 2021. A quand un siège pour la CMA à l’Union Africaine? Elle a un drapeau, un territoire, une administration. Et on continue à nous bassiner de galimatias sur l’intégrité territoriale du Mali.

Avant de revenir sur cette décision, un retour en arrière est essentiel pour mieux appréhender la situation.

En 1961, juste après l’indépendance le 22 septembre 1960, des tensions ont éclaté entre l’armée malienne et la tribu Ifoghas de la zone de Kidal. Ils font partie de la communauté des Kel Adagh qui vivent dans l’Adrar des Ifoghas, région de Kidal au Mali, dans la région administrative de Tamanrasset (Wilaya) et d’Adrar en Algérie.

En 1963, une rébellion de la même tribu Ifoghas éclate. Et malgré toutes les explications alambiquées et mensongères il est certain, aujourd’hui, que les armes provenaient du camp français de Reggane, région où s’opéraient les essais nucléaires français de 1960 à 1966. A l’époque le Mali avait reçu l’appui de l’Algérie dirigée par Ahmed Bel Bella et le Maroc de Hassan II.

Je passe sur celles de 1990, 2006, 2007 pour en venir au tournant de 2012, année de l’alliance entre cette tribu minoritaire de Kidal et les terroristes d’AQMI, du MUJAO… contre l’armée malienne qui n’a pu faire face à une telle déferlante munie d’armes venues de Libye. Je ne veux pas faire d’amalgame entre les autres Touareg, plus nombreux que les Ifoghas. Du reste tous les Ifoghas ne sont pas affiliés aux rebelles.

Une fois l’armée malienne mise en échec par ces hommes disposant d’armes modernes et plus puissantes, le mouvement des quelques Ifoghas (MNLA) est mis hors-jeu par ses anciens alliés terroristes djihadistes. Ils fuirent qui en Mauritanie, qui au Burkina Faso de Blaise Compaoré, qui en Algérie. Mais à partir d’une opération du Saint Esprit cornaquée par la force SERVAL, ces personnes ont réapparu à Kidal à partir de la prise de la ville par ladite force et l’interdiction de son accès imposée à l’armée malienne sur décision de François Hollande et Laurent Fabius. Pour justifier l’annexion de Kidal par l’armée française et les terroristes du MNLA l’ONG human rights watch a été utilisée. Elle a lancé une campagne accusant l’armée malienne d’exactions, une façon de faire croire à l’opinion internationale que l’armée malienne est composée de brutes épaisses qui seraient prêts à ratatiner les pauvres Touareg de Kidal. Ainsi les autorités françaises venaient de poser la première pierre du projet de partition du Mali à partir de janvier-février 2013. Il s’agissait de la première étape de la réminiscence du projet OCRS (Organisation Commune des Régions du Sahara), qui revenait aux rattachements de zones sahariennes allant de la Mauritanie au Tchad en 1956-1957.

Guy Mollet, Bourges-Maunoury… en étaient les maîtres d’oeuvre. A l’époque, 2013, l’ambassadeur de France au Mali, Christian Rouyer, était opposé l’annexion de Kidal en faveur des Ifoghas venu de Libye. Laurent Fabius l’a limogé purement et simplement. L’ambassadeur de France au Mali de 2002 à 2006, a reconnu que la France “a donné” Kidal aux Touareg rebelles. Signe que des Français ont payé de leur carrière leurs oppositions aux pratiques prédatrices ou mettant en péril la vie d’autres peuples.

Je reviens à l’ONG human rights watch pour dire qu’elle avait tancé l’armée malienne pour ses exactions sans apporter de preuves tout en gardant un silence curieux sur l’assassinat de plusieurs dizaines de militaires maliens à Aguel Hoc le 24 janvier 2012. Ces militaires commandés par le capitaine Sékou Traoré, étaient prisonniers, certains ont été tués par balles, d’autres, des Touareg restés fidèles au Mali, ont été décapités par ces mêmes hommes auxquels François Hollande et Laurent Fabius se sont alliés par la suite, et cette alliance continue à ce jour. La CPI n’a rien vu, aucune poursuite contre ces criminels.

J’apporte ces précisions pour ces personnes zélées, avec des pseudos, qui passent leur temps, elles sont peut-être payées pour, à traiter d’anti-France ou racistes anti-blancs tous ceux osent critiquer les dérives des autorités françaises notamment en Afrique francophone et cela, depuis Charles De Gaulle. Façon d’intimer le silence à tous ceux qui veulent dénoncer. Aimer, c’est aussi parler à l’autre de ses erreurs ou fautes. Et la “racialisation” est la pire façon de créer des antagonismes qui peuvent déboucher sur des malentendus ridicules parce que n’ayant pas lieu d’être ou des crimes graves.

 

Anguille sous roche au centre

Dans le nord Mali un autre problème grave est l’importance accordée aux tribus Ifoghas de Kidal, minoritaires par rapport aux autres Touareg et ultra minoritaires rapportés aux autres habitants du nord, Sonrhaï, Peul, Bamanan, Bozo… Il ne faut pas oublier que ce genre de pratiques est à l’origine du génocide au Rwanda en 1994. Durant des dizaines d’année les Tutsi, les Hutu et Twa vivaient en bonne intelligence au point qu’il pouvait y avoir des conflits entre villages mais pas entre ethnies. Et dans ces situations, les Tutsi, Hutu, Twa du même village combattaient ceux de l’autre. Mais le colon est venu créer des hiérarchies sociales, on a vu ce que cela a engendré de tragique. A l’époque François Mitterrand avait avancé qu’un génocide n’était rien dans ces pays, c’est à dire en Afrique. De telles visions funestes sont partagées dans certains salons feutrés.

Dans le centre du Mali, comme les Twa, les Hutu et les Tutsi, les Dogon et les Peul vivaient en harmonie malgré quelques mésententes parfois. Mais jamais, de mémoire de Malien il n’y a eu des atrocités comme celles que nous voyons aujourd’hui entre ces deux communautés. Tous les Maliens en conviennent, il y a anguille sous roche. Lors des premières attaques de villages, beaucoup de personnes ont rapporté que les assaillants parlaient des langues inconnues au Mali ou un français avec des intonations particulières. Ainsi, il y a eu un glissement du nord au centre. Et la suite est connue. Les puissants en tireront la conclusion que l’armée malienne est incapable d’assurer la sécurité de la région et que donc, il importe de procéder à une partition. C’est gros comme une maison. Les mêmes médias seront chargés de procéder au lynchage médiatique comme ils l’avaient fait contre Laurent Gbagbo dont le malheur avait été de vouloir défendre les intérêts de son pays, la Côte d’Ivoire. On l’a trainé dans la boue médiatiquement, accusé de crimes épouvantables et trainé devant la CPI, on connait la suite. Acquitté par la CPI grâce à des juges impartiaux dont Cuno Tarfusser (Italie) et Geoffrey Henderson (Trinité-et-Tobago) mais empêché de retourner dans son pays. J’y reviendrai dans une autre communication.

Pour le moment, je voudrais dire à ceux qui se font des illusions sur les intentions de certaines puissances que des jeunes issus de la tribu Ifoghas ont été formés pour les aider à administrer leurs zones. L’idée et le plan de partition sont définis. Ces personnes, à Kidal, sont “conseillés” par ceux qui poussent à l’application du fumeux accord d’Alger dont le but est de faire du Mali une confédération qui explosera par la suite en confettis.

Que faut-il faire ? Vaste débat. D’abord, il est d’une extrême importance d’éviter de s’en prendre au peuple français qui ignore tout des manigances de leurs autorités en Afrique ou qui, par un réflexe bien compréhensible, reste dubitatif sur les responsabilités de leurs dirigeants. Ceci posé, il est tout aussi urgent qu’au Mali, ceux qui savent osent parler. Ces lâchetés, ces couardises multiples des autorités maliennes connaissant la vérité et se taisant constituent la difficulté majeure. Ils savent tous que les accords d’Alger de 2015 n’ont jamais été respectés par les mouvements rebelles et qu’ils sont inapplicables sauf à accepter la fin du Mali dans sa configuration actuelle. A l’évidence certaines puissances aiment les autorités intérimaires au Mali. En son temps le Président intérimaire Dioncounda Traoré (04/2012-09/2013), sous pression, signait tout et n’importe quoi. Nous savons que les autorités transitoires actuelles, depuis le 18 aout 2020, subissent toutes sortes de pression pour appliquer cet accord pipé d’Alger. Le peuple malien doit veiller et soutenir son armée contre les volontés des forces centrifuges qui sont entrain d’ourdir les attaques médiatiques tendant à lancer le discrédit sur l’armée et justifier la présence de troupes étrangères tout en parachevant l’oeuvre de division du pays.

Les autorités intérimaires doivent se départir de cette peur ancestrale en remettant en cause les accords d’Alger de 2015. Et le peuple malien doit exiger la renégociation en enlevant tout ce qui est atteinte à la souveraineté du pays sur l’ensemble du territoire.

La clé est entre trois entités: les autorités algériennes, les autorités françaises et le peuple malien. Et si les deux premières le décident, il n’y aura plus de problème au Mali dans quelques semaines. Le principal responsable actuel de toute cette tragédie se rendrait régulièrement en Algérie où il serait soigné: Iyad Ag Ghali, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Il dispose peut-être du “dibilan”, homme invisible, réfractaire à tous les moyens de surveillance sophistiqués. Ils jouent bien leurs rôles, le boulot qui consiste à créer le chaos, lui et Amadou Kouffa.

Le ver est dans le fruit, il appartient aux Maliens de l’enlever en refusant de capituler face aux injustices. “La liberté, c’est ne plus avoir peur”, Nina Simone.

Yamadou Traoré

Analyste politique

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