Le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré a présidé, lundi dernier à l’hôtel Salam, l’évènement mobilisateur en faveur des jeunes et de la planification familiale. La cérémonie a enregistré la présence de la présidente du Groupe Pivot droits et citoyenneté de femme (GPDCF), Nana Sissako, les représentants des ministères de l’Education, de la Santé et de l’Hygiène publique, les représentants des organismes du Système des Nations unies, les champions de la santé sexuelle et reproductive. L’objet de cet événement était de mobiliser les décideurs politiques et les acteurs au développement pour soutenir la planification familiale et faire un plaidoyer en faveur de celle-ci.
Cet événement mobilisateur constitue une des actions entreprises par l’Alliance Droits et Santé pour l’atteinte de ses objectifs. Il rentre dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Mobiliser en faveur des droits et de la santé sexuelle et reproductive : une Alliance pour les femmes et les adolescentes d’Afrique de l’ouest ». Sa campagne de mobilisation sociale « Génération PF : Ensemble choisissons l’avenir » a pour thème cette année « La redevabilité des Etats face à la planification familiale ». Dans notre contexte, l’événement mobilisateur mettra en relation la redevabilité par rapport à la jeunesse, précisément l’Education complète à la sexualité (ECS). Selon la présidente du GPDCF, le choix de ce thème vient en soutien aux actions déjà entreprises par certaines organisations de la société civile, le gouvernement et ses partenaires pour la protection des droits des jeunes filles et adolescentes en facilitant leurs accès à l’information correcte et adaptée à leurs âges.
« La planification familiale (PF) est reconnue depuis longtemps comme étant un moyen essentiel pour maintenir la santé et le bien-être des femmes et de leurs enfants », a souligné Nana Sissako. Ainsi, elle a ajouté que les membres de l’Alliance Droits et Santé veulent profiter de cette occasion pour exhorter le gouvernement à amplifier ses efforts afin d’assurer à chaque jeune fille et garçon le bien-être physique, social et psychologique et leur offrir notamment les outils nécessaires pour une gestion saine et responsable de leur santé sexuelle et reproductive. « Engageons-nous pour que les filles maîtrisent leur santé sexuelle et reproductive, car cela constitue une amorce de leur autonomisation politique et économique et la base de leur éducation », a déclaré la présidente du GPDCF, Nana Sissako. Quant au ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, elle a appelé à plus d’actions interministérielles sur la question de l’ECS et à une coordination accrue du gouvernement et de la société civile. « Le droit à la santé est depuis toujours un domaine prioritaire pour le Mali et le pays a su assurer des projets significatifs surtout en terme d’accès aux services de santé et à l’information », a-t-elle dit.
Mme Traoré Oumou Touré a ajouté que de nombreux facteurs contribuent au déficit d’accès des jeunes aux services de santé, dont la pauvreté, les inégalités entre les sexes, les pressions traditionnelles et culturelles, le manque d’accès à l’éducation pour les filles, etc. C’est pour ces raisons, a indiqué le ministre, que le gouvernement à travers son département, est engagé à soutenir ce programme dont l’objectif final est l’amélioration de la qualité de l’éducation à travers la promotion de la santé de la reproduction, de la participation des enfants et des jeunes ainsi que l’engagement des autorités et communautés.
Après l’intervention du ministre, il y a eu un débat autour du thème pour permettre aux participants d’échanger des idées et donner la parole aux champions dont Adam Dicko, championne de la PF, le représentant de l’éducation, Pr Bakara Coulibaly et Souleymane Dolo de la coalition PF.
Rappelons que le Mali, comparé à la plupart des pays africains, connaît un retard dans la transition démographique. Selon les résultats de l’enquête démographique et de santé du Mali (EDSM V), la prévalence contraceptive de notre pays est l’une des plus faibles de l’Afrique subsaharienne, soit 9,9%. La demande potentielle en planification familiale est évaluée à 40% et les besoins non satisfaits sont de 25%. Le rythme élevé de la croissance de la population constitue une contrainte majeure aux efforts de développement. C’est à cet effet que notre pays à l’instar des six autres pays de l’Afrique de l’ouest membres de ce réseau, a élaboré une stratégie de plaidoyer après une analyse accrue de la situation de la santé sexuelle et reproductive. Ainsi, depuis 2016, une plateforme éducative sur la sexualité, créée en 2015 par certaines organisations de la société civile, est disponible sur internet et a été officiellement remise au ministre de l’Education. Mais elle n’est pas utilisée par les enseignants dans leurs cours. A cela s’ajoutent plusieurs efforts fournis par différentes structures allant de l’élaboration de modules, à la concertation avec les acteurs de la santé en passant par l’éducation et des sessions de plaidoyer.
Kadiatou NANTINAGO
Source: Essor