Depuis l’annonce de la plainte du Bloc d’intervention pour une réunification entière du Mali (BIPREM-Fasoko) contre le président de la république, Ibrahim Boubacar Keita pour plusieurs motifs, on assiste à un véritable tollé de réactions qui fusent de partout. Au vu des différentes réactions des associations, groupements et partis politiques à travers le pays, on peut dire que l’objectif du BIPREM a été bel et bien atteint pour avoir atteint le cœur du régime. Mais à y analyser de près cette plainte du bloc contre le président de la république il ne fait aucun doute qu’il se cache un objectif visé bien caché à savoir l’obtention de la libération de leur mentor à savoir Amadou Haya Sanogo incarcéré injustement à leurs yeux depuis 2013.
Crée en Avril 2012 pour défendre et soutenir les actions d’Amadou Haya Sanogo, président de l’ex-junte qui a renversé le régime d’Amadou Toumani Touré le 22 mars 2012, le Bloc d’intervention pour une réunification entière du Mali(BIPREM) avait participé à la campagne et à l’élection d’Ibrahim Boubacar Keita lors de la présidentielle de 2013. On a encore en mémoire cette déclaration du BIPREM sur les antennes de l’ORTM après l’annonce par la CEDEAO de l’embargo au lendemain du coup d’état et qui avait conduit à l’arrestation de certains responsables jugés proches de u régime renversé. Et depuis cette date cette association n’a cessé d’ouvrer pour la réussite du nouveau pouvoir. Mais hélas les vicissitudes du pouvoir sont passées par là d’où cette séparation douloureuse entre les compagnons d’hier. Tout est parti en réalité depuis l’arrestation d’Amadou Haya Sanogo le 30 septembre 2013 qui a été en réalité la goûte d’eau qui a fait déborder l’eau du vase. Et du coup les responsables du bloc n’ont jamais pu digérer cela ainsi que l’ensemble des partisans du ‘’boucher’’ de Kati. Profitant de la déception de la majorité des maliens sur la gestion du pouvoir du président de la république, Ibrahim Boubacar Keita, sur les différents scandales qui ont émaillé ce régime (avion présidentiel, surfacturations sur les équipements militaires, affaires des engrais frelatés, gestion du Nord du Mali), le refus du pouvoir à faire juger l’ancien président Amadou Toumani Touré actuellement à Dakar(Sénégal) depuis 2012, conscient qu’Amadou Haya Sanogo reste populaire parmi certaines populations locales qui le considèrent comme un héros et un libérateur, le bloc a décidé de frapper au cœur du régime en étalant sur la place publique ce que tout le monde savait déjà. Mais la particularité de ce geste c’est que ces dénonciations proviennent des personnes appartenant à la même « famille ». Pour enfoncer le clou, les responsables du bloc ont décidé de porter plainte contre le président de la république, Ibrahim Boubacar Keita pour haute trahison auprès de la Haute Cour de Justice même s’ils sont conscients que cette demande est déjà voué en échec d’avance. Mais une chose est sûre, l’histoire retiendra que c’est la première fois depuis l’avènement de la démocratie en 1991, qu’une association porte plainte contre un président de la république en exercice. Aux dires d’un observateur de la scène politique malienne, même si cette plainte est vouée à l’échec sur la forme, mais il faut reconnaitre que sur le fond le bloc a complètement gagné son pari. « Il n’a fait qu’exprimer le sentiment de la majorité du citoyen lambda sur la gestion du pouvoir d’IBK surtout avec l’arrestation et l’emprisonnement d’Amadou Haya Sanogo alors que celui qui était censé se retrouver en prison à savoir ATT est libre. Pourtant sans son coup d’état et son implication, IBK ne pouvait prétendre à devenir président de la république » confie un autre observateur politique. Cette plainte contre le président de la république, Ibrahim Boubacar Keita à l’approche du quatrième anniversaire du coup d’état qui a renversé le régime d’ATT et surtout après l’annonce du retour d’Amadou Haya Sanogo de Manantali à Sélengué. Pour les observateurs, cette plainte contre le président IBK, est une pression supplémentaire pour réclamer la libération de leur mentor incarcéré injustement à leurs yeux depuis 2013. Comme on le sait le chef de l’ex-junte a été inculpé pour assassinats et complicité d’assassinats dans l’affaire des 21 bérets rouges lors du contre coup d’état d’Avril 2012 et de quatre bérets verts lors des événements du 30 septembre 2013. D’ailleurs le Procureur général dans une interview récente donnée à l’ORTM avait déclaré qu’Amadou Haya Sanogo sera jugé devant une cour d’assises dont la date n’est pas encore connue.
Moussa Bamba
Source: Mutation