L’art et la culture se meurent à petit feu au Mali. Les œuvres artistiques sont en voie de disparition du fait de la piraterie et des contrefaçons. Le constat est amer.Au Mali,on peut compter sur les cinq doigts de la main, les artistes qui vivent de leur art et pour combien de temps ? Les rares artistes qui sont en activité tiendront- ils le coup ?Si rien n’est fait, ce n’est pas évident.Pendant ce temps, que fait le Ministère du Tourisme ; de la Culture ?
Notre pays dispose d’une culture immense.L’une des plus riches en Afrique au sud du Sahara. Le secteur des arts et de la culture occupe plus d’1/3 de la population active malienne et contribue au PIB dans une proportion substantielle. Mais malheureusement, ce secteur souffre à cause de la piraterie et du manque d’assistance des Ministères concernés. C’est une lapalissade que de dire que notre pays regorge de meilleurs artisans.Mais faute d’accompagnement et par la négligence des responsables qui gèrent ce secteur, Il se trouve que notre culture est aujourd’hui menacée dans son existence. Pourtant malgré l’existence du code pénal qui réprime en ses articles 249 et suivants la contrefaçon, les auteurs de cet acte crapuleux continuent à le faire sans avoir à s’inquiéter. La question qui taraude l’esprit estde savoir si les défenseurs de la culture ne sont pas ses ennemis ? Quand on sait que chaque année, le Mali perd plus de 60 milliards de FCFA à cause de la piraterie, donc un manque à gagner pour l’Etat et pour les artistes. Pourtant en son temps,Salif Keita avait souligné que la lutte contre la piraterie n’est qu’une question de volonté politique. « Si nos autorités décident de mener cette lutte, elles peuvent la gagner ». Il avait demandé à ce que tous les artistes se donnent la main et parlent d’une seule voix. Il avait aussi demandé à ce qu’ils se rencontrent pour décider de voter pour le candidat qui jurera de défendre leur cause. Mais visiblement, personne n’a voulu suivre son regard. Aujourd’hui, les artistes du Mali tirent le diable par sa queue malgré l’adoption de la loi sur la propriété littéraire et artistique. Cette loi votée en mai 2017, avait suscité plein d’espoir chez beaucoup d’artistes.Mais hélas, « l’éléphant annoncé est arrivé avec le pied cassé ». A part la société de téléphonie Orange Mali, aucune autre structure susceptible de payer ses droits n’a daigné se manifester. Et pendant ce temps, le ministre de la Culture et son homologue du Tourisme se préoccupent plutôt de la commandede leur bazin bien brodé d’Autriche, de Dubaï j’en n’oublie volontiers. Que Dieu sauve le Mali, son art et sa culture entre des mains prêtes à les vendre au diable !!!!
Fousseyni SISSOKO
Notre Voie