Le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, a présidé le lundi 25 février dernier à l’hôtel Laïco Amitié, les travaux de préparation du budget d’Etat 2020 dite ‘’Conférence de lancement du processus budgétaire 2020’’.
Dans son discours d’ouverture des travaux de la rencontre, le ministre a d’abord fait part de l’évolution de l’économie du pays, avant d’aborder d’importants thèmes sur le processus du budget 2020. Selon Boubou Cissé, la présente rencontre intervient dans un contexte macroéconomique non seulement caractérisé par ‘’l’affermissement de l’activité économique mondiale, mais aussi par une baisse du cout des produits pétroliers.
Concernant l’espace UEMOA, les chiffres demeurent bons. La croissance est restée solide à l’image des dernières années, due en grande partie aux investissements publics. Cela se constate au niveau de l’inflation qui est restée inférieure au critère de convergence communautaire de 3%.
Quant aux perspectives au sein de l’Union en 2020, elles restent favorables avec un taux de croissance estimé à 6,8% si toutefois le climat des affaires suit sa dynamique actuelle, notamment la promotion d’investissements privés et l’amélioration de la gouvernance. Le niveau des prix demeurera stable sous l’effet d’une bonne campagne agricole.
Au plan local, le locataire de l’hôtel des finances dira que grâce au dynamisme du secteur primaire, la performance macroéconomique se poursuit avec un taux de croissance de 4,7% en 2018 contre une inflation de 1,7%.
S’agissant de l’exécution budgétaire de la même année, l’objectif de mobilisation des recettes fiscales n’a pas été atteint en raison de la contreperformance.
Quant aux dépenses, elles se sont détériorées avec un déficit de 4,8% contre une prévision de 3, 3 % du PIB et ça, malgré sa réduction indicative.
Pour ce qui concerne 2019 l’amélioration de l’exécution budgétaire se traduira par un double objectif d’intensification de la mobilisation des ressources intérieures et de maitrise des dépenses. Pour ce qui de 2020, le ministre Cissé dira que « les perspectives macroéconomiques du Mali incitent à la mise en ouvre d’une politique budgétaire prudente consécutive à un retour du taux de croissance réel estimé à 4,9% contre 5% en 2019. L’inflation devra rester inchangée par rapport à 2019 soit 2,1% ».
A en croire Boubou Cissé, la stabilité macroéconomique doit être consolidée et renforcée à travers une planification budgétaire visant une grande mobilisation des recettes de l’intérieur et une amélioration de la qualité de la dépense en vue de promouvoir une croissance économique durable et inclusive.
Intervenant à la suite Directeur général du budget, Sidiki Traoré pour son mot de bienvenue le chef de file des partenaires techniques et financiers du secteur de l’économie, l’ambassadeur de l’Allemagne au Mali, Dietrich Becker, s’est dit ravi de la prise en compte de la participation des collectivités territoriales dans le thème des travaux de la journée. « C’est la condition pour que la réforme de la décentralisation soit un succès » a-t-il expliqué. Il a aussi réaffirmé la disponibilité et l’accompagnement des PTF au gouvernement dans ses efforts de développement.
Au cours de la cérémonie, des experts présents ont plaidé pour le renforcement des mécanismes de contrôle, notamment de contrôle externe, par exemple, le Vérificateur général et la section des comptes de la Cour suprême. Ils ont aussi demandé de mettre un accent particulier sur le contrôle citoyen par les organisations de la société civile.
Au nom des partenaires techniques et financiers, l’ambassadeur Dietrich Becker, a remercié le gouvernement du Mali pour s’être engagé dans la réforme du budget-programme. Cette réforme, affirme l’ambassadeur allemand, constitue un grand pas vers une gestion des finances plus axée sur les résultats et plus transparente. Cependant, explique-t-il, un budget-programme n’est utile pour assurer le développement et garantir la transparence que s’il est compris de tous.
Quatre thèmes ont été abordés au cours de la conférence. Il s’agit de l’amélioration de la qualité des documents budgétaires; la gestion des risques budgétaires; l’évaluation des politiques publiques; la participation des collectivités territoriales au processus de préparation et d’exécution du budget-programme.
Mohamed Naman Keita
Source: Le 22 Septembre