Ces dernières semaines ont été très bouleversantes au Mali. En ce qui concerne les crises que traverse le pays, les mouvements de protestation et de soutien aux autorités ont montré que les effets de l’embargo et de la crise en Ukraine ont joué sur le cours des échanges mondiaux. C’est au regard de cela que les autorités maliennes ont déboursé des sous pour la livraison de deux cents camions-citernes pour ravitailler le pays en carburant pour éviter les manifestations.
Ainsi le président de la Chambre de Commerce a rassuré la population. « Toutes les dispositions sont prises pour ravitailler le pays en produits pétroliers par le secteur privé et l’État qui sont engagés à trouver des moyens très rapidement avec les pays amis ». Cette déclaration est du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), M. Youssouf Bathily. Il l’a faite, le jeudi 12 mai 2022 à l’occasion de la cérémonie de réception d’une importante quantité de gasoil en provenance de la Guinée voisine. À cette occasion, M. Bathily a aussi laissé entendre que pour ce qui est de la rareté des carburants constatée ces derniers jours dans notre pays, cette situation n’est pas liée à la crise que vit le Mali, mais à une grève déclenchée par les syndicats du groupement professionnel du pétrole qui est composé des multinationales. En effet, les pompistes des stations-service Total Énergies, Shell Énergie et Oryx Énergie ont décidé d’observer une grève de 96 heures à partir du mercredi 11 mai 2022.
À noter aussi que depuis plusieurs mois, le secteur du carburant au Mali est secoué par des grèves répétitives des pompistes de ces trois plus grandes stations d’essence du pays. Les pompistes exigent, entre autres, l’application de la convention, la régulation du contrat de travail, le respect des heures supplémentaires, la rémunération des primes et une amélioration de leur condition de vie et de travail. Autant d’exigences qui n’affectent pas pour autant le président de la CCIM dans sa sérénité légendaire.
Par ailleurs, l’une des solutions à ces problèmes serait de trouver un accord avec les dirigeants de la CEDEAO pour la levée progressive de l’embargo. Selon un adage, « on peut avoir tout ce qu’on cherche sans pourtant arriver à la rupture ».
En tout cas, la balle est dans les deux camps. Aux dirigeants de la CEDEAO de comprendre que la faute ne vient pas seulement du camp malien, et d’accepter les erreurs qu’ils ont commises. Une communauté n’est pas l’apanage d’une seule personne.
Lansine COULIBALY
Source: LE COMBAT