Les candidats maliens au Hadj de cette année ne sont pas les seuls frappés par la mesure. Les fidèles musulmans de nombreux autres pays n’accompliront pas aussi le 5è pilier de l’islam pour la deuxième année de suite
Un vent de panique et de déception souffle sur les pèlerins maliens dont on imagine aisément le désarroi moral. Et pour cause, l’Arabie saoudite qui abrite les lieux saints de l’islam a annoncé l’annulation du Hadj pour les pèlerins étrangers. Ceux-ci n’auront donc pas la chance de fouler le sol saoudien cette année et d’accomplir le cinquième pilier de l’Islam. C’était aussi le cas en 2020.
Il ressort des précisions apportées que seuls les fidèles musulmans résidant dans le pays des deux Saintes mosquées seront acceptés sur les lieux saints. Il s’agit précisément des candidats âgés de 18 à 65 ans. Cette restriction vise à prévenir en amont une contamination au coronavirus à large échelle. La précision a été donnée, hier dans l’après-midi, par le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, Dr Mahamadou Koné, au cours d’un point de presse après sa rencontre avec les représentants des agences de voyage à la Maison du Hadj.
En ce qui concerne le Mali et conformément aux conditionnalités fixées par les autorités saoudiennes, a indiqué le ministre, toutes les dispositions avaient été prises pour permettre aux candidats déjà inscrits d’effectuer le voyage sur les lieux saints de l’islam en vue de s’acquitter de leur devoir religieux.
Mieux, a révélé Dr Mahamadou Koné, des contacts permanents sont maintenus et une correspondance avait même été adressée récemment aux autorités saoudiennes en charge du pèlerinage pour leur notifier la disponibilité de notre pays à participer au Hadj 2021, après avoir satisfait à toutes les conditionnalités édictées, principalement la vaccination contre la Covid-19 en attendant les dernières mesures à envisager dans ce cadre.
Le ministre en charge des Affaires religieuses a relevé qu’en retour, toutes les assurances avaient été données par la partie saoudienne sur l’effectivité du Hadj de cette année.
Toutefois, la décision d’annulation du Hadj 2021 pour les pèlerins des autres pays, sans exception, est tombée comme un couperet, a regretté le ministre Koné. «Il faut accepter la volonté divine avec la conviction que le Hadj est déjà agréé pour tout candidat de bonne foi», a-t-il prêché. Il a tenu à lever toute équivoque sur une quelconque discrimination de notre pays.
C’est une mesure qui frappe tous les pays musulmans d’où les pèlerins rallient La Kaaba pour accomplir leur acte de dévotion. Quant au directeur général de la Maison du Hadj, Dr Abdoul Fatah Cissé, il a rappelé que le Guichet unique, dédié à toutes les formalités liées au pèlerinage, demeure fonctionnel de manière permanente pour les campagnes à venir.
Cet exercice de clarification, décidé de commun accord entre acteurs étatiques et privés, visait à anticiper sur les interprétations, à mettre tout le monde au même niveau d’information, en gagnant aussi du temps sur les prochaines campagnes du Hadj, d’un point de vue organisationnel et professionnel.
Youssouf DOUMBIA