Le rapport annuel de l’ONG Amnesty international recense 993 exécutions dans 23 pays en 2017. Le nombre d’exécutions recule dans le monde, selon Amnesty et l’Afrique subsaharienne représente « une lueur d’espoir ».
Les responsables d’Amnesty international Mali, en la personne de la directrice exécutive Ramata Guissé, le coordonateur campagne et mobilisation, Salif Fofana, Mamadou El béchir Sangaré coordinateur juriste, et Mamadou Kané du CNDH ont lancé le rapport 2017 sur la peine de mort jeudi 12 avril 2018.
Intitulé « condamnations à mort et exécutions en 2017 », le rapport indique qu’à l’échelle mondiale, le recours à la peine de mort a à nouveau reculé en 2017, après 2016. 993 exécutions dans 23 pays ont été recensées en 2017, soit une baisse de 4 % par rapport aux 1.032 enregistrées en 2016, et de 39 % en comparaison avec le record (depuis 1989) de 1.634 en 2015. L’organisation a en outre comptabilisé au moins 2.591 condamnations à mort dans 53 pays l’an dernier, ce qui représente une baisse notable par rapport au record de 3.117 en 2016. La plupart des exécutions ont eu lieu, par ordre décroissant, en Chine, en Iran, en Arabie saoudite, en Irak et au Pakistan. Qualifié de « pays dragon » par les responsables d’Amnesty international Mali, l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak et le Pakistan comptent à eux quatre 84 % des exécutions signalées dans le monde, bien qu’une diminution de 31 % au Pakistan et de 11 % en Iran ait été constatée en 2017. L’Iran comptabilise 51 % des exécutions.
L’Afrique sub-saharienne a fait de grands pas en avant dans la lutte mondiale pour l’abolition de la peine capitale, qui se matérialisent notamment par une diminution significative des condamnations à mort prononcées dans la région, a indiqué Amnesty International dans son rapport mondial 2017 qui couvre la période du 1 janvier au 31 décembre 2017.
La Guinée a été le 20e État d’Afrique sub-saharienne à abolir la peine de mort pour toutes les infractions, tandis que le Kenya a supprimé l’imposition obligatoire de ce châtiment en cas de meurtre. Le Burkina Faso et le Tchad ont aussi pris le chemin de l’abolition en adoptant ou en proposant de nouvelles lois.
Amnesty International a constaté une baisse du nombre de pays d’Afrique sub-saharienne procédant à des exécutions (deux en 2017 contre cinq en 2016) : à sa connaissance, seuls le Soudan du Sud et la Somalie ont ôté la vie à des condamnés à mort en 2017.
56 pays recourent encore à la peine de mort
L’année 2017 s’inscrit dans la tendance mondiale à l’abolition de la peine capitale. Les exécutions sont en net recul par rapport au niveau record enregistré en 2015. La Guinée et la Mongolie ont rejoint la liste des pays abolitionnistes.
Le Mali fait parti des pays qui en pratique : la peine de mort existe dans la loi mais il n’y a pas eu d’exécution ces dix dernières années, de facto ou à la suite d’un moratoire décidé par les autorités. Plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest se trouvent dans ce contexte.
Selon l’organisation, au moins 21.919 personnes se trouvent sous le coup d’une sentence capitale à l’échelle mondiale. Les méthodes d’exécution utilisées en 2017 à travers le monde ont été les suivantes : la décapitation, la pendaison, le peloton d’exécution et l’injection létale.
Aminata Traoré
les echos