Les partisans de Salikou SANOGO déboutés dans leur pourvoi par la Cour Suprême ont décidé, le dimanche dernier, de la création d’une nouvelle formation pour tourner définitivement la page de l’Union pour la république et la démocratie (URD) et non les idéaux incarnés par Soumaîla CISSE jusqu’à sa mort.
Prévisible. La division est consommée à l’URD dont des membres et cadres, déboutés dans leur pourvoi en cassation le 12 avril par la Cour Suprême, se préparent à jeter l’éponge. Pas de démission collective, ces cadres et militants de l’URD ont décidé de la création d’une nouvelle formation politique.
« Lors de la réunion de ce dimanche qui a duré 5 heures, nous avons décidé de la création d’une nouvelle formation politique. On ne peut pas rester dans un parti dirigé par un président que l’on ne reconnaît pas », a affirmé une source de la rencontre à laquelle ont pris part, selon elle, des membres du bureau.
«111 membres du bureau de l’URD étaient présents à la réunion sur quelques 200. C’est la preuve que la majorité veut la création de ce parti », a indiqué un autre membre du parti partisan du Pr Salikou SANOGO.
Selon lui, leurs détracteurs ont eu la faveur de la décision de justice, mais désormais ils sont à la tête d’une coquille vide, soutenant que l’essentiel des responsables et militants sont favorables à Salikou SANOGO contre la prédation du parti.
Lors de la réunion du dimanche dernier, deux commissions ont été mises en place, indiquent nos sources, pour travailler sur la création de la nouvelle formation politique qui incarnera les idéaux et les valeurs de feu Soumaila Cissé dont le décès, le 25 décembre 2020, a ouvert le problème de leadership au sein de l’URD.
« La commission de création du parti a 10 jours pour présenter ses résultats. Sa mission est de travailler sur le logo, le siège et le nom du parti et ses textes », ont précisé nos sources sans plus de détail sur le lancement de ce parti en gestation qui sera décidé au cours de son assemblée générale constitutive.
« Les choses ne vont pas débarder parce que nous travaillons déjà sur ce scénario bien avant la décision de la Cour Suprême. Il reste maintenant de les formaliser pour avancer », soutiennent nos sources.
La Commission de sensibilisation, quant à elle, sera permanente et sera bientôt déployée sur le terrain dans le cadre de l’implantation du nouveau parti auprès des militants et cadres qui ont soutenu notre lutte, a ajouté notre source. Mais aussi d’expliquer aux militants à la base, les raisons de la création du nouveau parti.
La décision de la Cour Suprême du Mali met fin au feuilleton judiciaire de plus d’une année entre les héritiers de feu Soumaila Cissé.
En effet, depuis plus d’une année, l’URD traversait une période de turbulence à cause d’un problème de leadership qui a conduit à la tenue du 1er congrès extraordinaire du parti depuis sa création en 2003 par des responsables ayant estimé qu’il faut désigner le successeur de Soumaïla CISSE pour mettre fin à l’intérim.
« Plus que jamais l’URD a besoin d’un nouveau leader dynamique, pro actif et capable de nous diriger, capable de redorer le blason du parti, de redonner espoir aux militants et aux Maliens », indiquait Mme COULIBALY Kadiatou SAMAKE, l’une des vice-présidents du parti et qui était engagée en faveur de la tenue dudit congrès.
En revanche, l’autre camp dirigé par le Pr Salikou SAONGO considère ce congrès comme une violation flagrante des textes du parti.
« Ceux qui sont à l’origine de ce congrès sont animés de la volonté de prendre en otage le parti en imposant une personne comme candidat lors de la prochaine présidentielle », avait souligné à l’époque, un cadre de l’URD très furieux de constater autant de divergences entre les responsables du parti seulement à quelques mois du décès du président fondateur.
PAR SIKOU BAH