Les conséquences des mesures interdisant la circulation des motocyclistes dans la région de Mopti deviennent de plus en plus drastiques. En plus du ralentissement du développement local causé par l’arrêt du commerce, ces mesures appauvrissent les populations de certains lieux de Mopti dont Bankass et Koro. La plus cruelle de cette décision du gouverneur est le fait que les militaires mettent le feu aux motos des paisibles citoyens dans ces zones.
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Les populations du centre du Mali, particulièrement celles de Bandiagara, Bankass, Koro et Douentza vivent de nos jours dans le calvaire. Elles sont victimes de tout : la présence de terroristes ; des conflits intercommunautaires et des mesures de l’Etat qui ne leur permettent plus de vivre une vie normale. En plus de l’insécurité récurrente qui y règne, l’économie ne bouge plus à cause de l’inactivité.
Pour rappel, le gouverneur de la région de Mopti a interdit la circulation des motos et pick-up dans toute la région. Cette décision cause aujourd’hui le gros malheur de la population des cercles de Bandiagara, Bankass, Koro et Douentza. Elle a, dans un premier temps ralenti le développement économique de ces cercles. Des commerçants sont mis en chômage car la plupart d’entre eux ne se déplacent que par motos.
Ces dernières semaines, les pratiques peu orthodoxes prennent de l’ampleur au nom de ces mesures dans les cercles de Bankass et Koro. Lors des patrouilles, les porteurs mettent le feu à toutes les motos qu’ils interceptent en circulation, selon le témoignage des populations. Ces pratiques inquiètent les populations qui les estiment plus dangereuses que l’insécurité. Dans les hameaux, villages et communes, tout le monde en parle et les propos traduisent le degré de colère des habitants de ces zones-là.
Aux dires des populations, ce ne sont ni les rebelles encore moins les djihadistes qui brulent ces engins mais les hommes en mission de l’Etat. Pis, une foi qu’ils arrêtent les paysans, les militaires mettent le feu aux engins. Ils en ont fait dans le cercle de Koro, il y a quelques semaines.
« Aujourd’hui, nous ne pouvons faire aucune activité qui puisse nous générer de l’argent car tout le monde a peur que sa moto ne soit brulée », argumente un citoyen. « L’insécurité et les conflits intercommunautaires nous inquiètent mais l’interdiction de la circulation des motos ne fait pas l’affaire de nos populations », ajoute-t-il.
Les gens ne cessent de poser les questions si c’est l’Etat qui a autorité cette pratique ou si c’est de l’abus de pouvoir de ces hommes sur terrain. Si l’Etat ne prend pas des précautions pour y mettre fin, cette attitude est une bombe à retardement car elle crée la frustration dans le camp des victimes.
De retour de Bankass
Boureima Guindo
le pays