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Patriotisme intelligent: ce qu’il faut comprendre

Le lancement national de la campagne de distribution gratuite des médicaments (traitement de masse) contre les maladies tropicales négligées (MTN), à savoir : le trachome, la filariose lymphatique, l’onchocercose, la bilharziose, et les vers intestinaux, a eu lieu, hier lundi, sur le terrain Chaba de Lafiabougou, en Commune IV du District de Bamako.

Placée sous l’égide du secrétaire général du ministère de la Santé et de l’hygiène publique, le Dr Mama COUMARE, la cérémonie s’est déroulée en présence du chef de cabinet du ministre, Yaya HAIDARA ; du maire de la CIV du District de Bamako, Adama BERTHE ; du directeur Pays d’Helen Keller International (HKI-Mali) Marily KNERIEMEN ; des représentants de l’USAID, de l’OMS, etc.
On y notait également la présence du Point focal du programme de lutte contre les MTN ; ainsi que plusieurs agents de santé.
Selon Marily KNERIEMEN, directeur pays de KHI-Mali, porte-parole des différents partenaires techniques et financiers (le projet Envision, Sightsavers, le projet Paludisme-MTN au Sahel, le projet PGIRE II, World vision) appuyant le Mali dans la lutte contre les MTN, la campagne de distribution de masse de l’année 2018 concerne 70 districts sanitaires et au moins 18 millions de personnes. Les maladies ciblées sont la bilharziose, l’onchocercose, les géo-helminthiases et la filariose lymphatique.
Pour elle, la réussite de la campagne dépend surtout des agents de santé qui organisent la campagne au niveau local et des distributeurs communautaires qui donneront les médicaments à la population cible.
Aussi, ajoute-t-elle, la réussite de la campagne dépend aussi des populations, adultes et enfants qui auront à prendre les médicaments comme il le faut.
« Une forte adhésion de toute la population au traitement de masse contre les MTN est primordiale afin de briser la chaîne de transmission de ces maladies », a-t-elle souligné.
Pour le secrétaire général du ministère de la Santé, cette cérémonie se veut un espace de lancement de la campagne de traitement de masse qui est une des stratégies de lutte très efficace contre les MTN.
En effet, reconnaît-il, au Mali, la totalité des districts sanitaires sont touchés simultanément par diverses MTN dont le trachome, la filariose lymphatique, les schistosomiases, les géo helminthiases, l’onchocercose.
Ces maladies parasitaires et infectieuses, a-t-il fait savoir, constituent un problème de santé publique au Mali. C’est pourquoi le ministère de la Santé et ses partenaires soutenant le Plan stratégique national de lutte contre les MTN dans sa composante chimiothérapie préventive de masse, de prise en charges des complications liées à la Filariose lymphatique et au Trachome, du suivi et d’évaluation des activités réaffirment leur engagement à éliminer ou éradiquer, dans un avenir proche, ces maladies handicapantes au Mali.
D’ailleurs, un troisième plan stratégique de lutte contre les MTN (2017 – 2021) est en cours d’exécution. Et des résultats satisfaisants ont déjà été obtenus.
En ce qui concerne l’onchocercose, de 2016 à juin 2017, les évaluations réalisées ont montré l’absence d’infection au sein des communautés et des simulies examinées, ce qui témoigne de l’impact positif de plus de 15 années de traitement à l’ivermectine.
Les progrès ainsi accomplis concourent vers l’élimination de l’Onchocercose dans les districts évalués.
Pour la Filariose lymphatique, le traitement de masse a été arrêté dans 49 districts sanitaires sur les 75 qui étaient endémiques en 2017. Cependant, l’évaluation des 26 districts restants a montré une prévalence inférieure au seuil d’endémicité de 1 % préconisé par l’OMS comme critère d’évaluation pour l’arrêt du traitement.
Des études d’évaluation pour l’arrêt du traitement de masse contre la Filariose lymphatique dans ces 26 districts sont planifiées pour 2018.
Quant aux géo-helminthiases, les résultats des différentes évaluations réalisées donnent des prévalences quasi nulles dans au moins 46 districts sanitaires.
Pour les Schistosomiases,’’nous avons enregistré une tendance à la baisse de la prévalence dans 38 des 46 districts sanitaires évalués’’, a indiqué le secrétaire général.
La situation actuelle du trachome après sept années de lutte intégrée a montré que les 69 districts qui étaient endémiques, au départ, ont arrêté le traitement de masse, car la prévalence de la maladie est inférieure au seuil d’endémicité (5 %). Cependant, le traitement continu dans les villages et aires de santé à prévalence supérieures à 10 %, a-t-il soutenu.
Selon le secrétaire général, au Mali, malgré la mise en œuvre des différentes stratégies, un des défis demeure notamment la détection et la prise en charge des cas de complications de la Filariose lymphatique et du trachome. La mise en place d’une surveillance continue pour la détection précoce de toute recrudescence de la transmission et de l’infection est nécessaire dans les zones qui ont arrêté le traitement.
Il demeure convaincu que le Mali pourra éliminer le trachome, la filariose lymphatique, les géo helminthiases, les schistosomiases et l’onchocercose à l’horizon 2020.
Notons que la distribution gratuite des médicaments, qui concerne ceux qui sont âgés de 5 ans et plus (excepté les femmes enceintes et les personnes malades), se fera dans les lieux publics (écoles, centres de santé, marchés, mosquées, etc.).

Par Sékou CAMARA

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