La réfection des mausolées, des monuments redonnera à la Cité des 333 Saints son statut de ville historique et touristique. Les travaux de crépissage de la mosquée de Djingareyber, la plus grande mosquée de Tombouctou, ont été lancés à l’occasion d’une mission conjointe du ministère de la culture du Mali. La délégation sous l’égide du ministre, Bruno Maïga comprenait des experts du bureau de l’UNESCO à Bamako. Les visiteurs de marque se sont rendus sur place du 14 au 16 août dernier. La mosquée de Djingareyber, la plus grande de la ville fait partie des trois sites du patrimoine mondial de Tombouctou. Elle abrite deux des 14 mausolées qui ont été complètement détruits par les groupes armés rebelles. Elle n’a fait l’objet d’aucun entretien pendant la période d’occupation.
Ce désintérêt l’exposait à d’importants risques de dégradation. En marge du crépissage, un travail de relevés architecturaux et d’estimation des coûts de réhabilitation/reconstruction des édifices endommagés à Tombouctou dont les mausolées est en cours sur place. Ce travail est réalisé par des architectes et de techniciens maliens. Leur contrat avec le ministère de la Culture (Direction nationale du Patrimoine culturel) est financé par l’UNESCO. Ces travaux de crépissage marquent le démarrage des activités de réhabilitation. Elles vont s’étendre aux mausolées, au monument El Farouk, au Centre de manuscrits anciens Ahmed Baba, aux édifices et objets culturels majeurs. Le programme inclut le patrimoine culturel immatériel endommagé pendant le conflit armé.
Les communautés locales seront étroitement associées à toutes les étapes du processus. «Le Gouvernement du Mali et l’UNESCO œuvrent pour restaurer les monuments et les mausolées de Tombouctou. Cette mission nous met en confiance. Les promesses se concrétisent », a déclaré l’imam de la mosquée de Djingareyber, l’érudit Abderahamane Ben Essayouti. La mission s’inscrit dans la mise en œuvre des recommandations de la mission conjointe d’évaluation de l’UNESCO et du Mali dépêchée par la Directrice générale, Irina Bokova, en juin dernier à Tombouctou.
Cette équipe a révélé la dimension réelle des dommages causés au patrimoine culturel et aux manuscrits anciens. Le démarrage des actions de réhabilitation du patrimoine culturel et des manuscrits anciens représente un véritable symbole pour les populations de Tombouctou. Il marque la fin d’une période caractérisée par la destruction du patrimoine culturel et la privation des pratiques et expressions culturelles. un plan d’action. L’UNESCO a lancé ,il y a quelques jours, à Tombouctou les activités de réhabilitation et de rénovation du patrimoine culturel détruit à Tombouctou. Les travaux en question concernent la grande mosquée de Djiganrey ber (quartier de la ville de Tombouctou), le monument El Farouk, les mausolées de saints et des édifices culturels endommagés par les jihadistes. Le crépissage de la mosquée de Djiganrey ber a lancé les activités.
La cérémonie organisée a enregistré la présence des notabilités locales, d’une mission nationale du Bureau UNESCO de Bamako. L’architecte en chef Alpha Diop rappelle que « l’UNESCO, comme elle a promis, restaure les monuments, les mausolées qui ont été détruits. Cette mission met en confiance les populations. » Les habitants de la Cité des 333 saints peuvent nourrir l’espoir que la réfection des mausolées, des monuments redonnera à Tombouctou son statut de ville historique et touristique. Les destructions causées par les jihadistes ne seront plus qu’un triste souvenir.
Le conflit au Mali constitue une dangereuse menace pour le précieux patrimoine culturel du pays, notamment pour la collection unique de manuscrits islamiques de Tombouctou. Les mosquées et les mausolées anciens sont également concernés, beaucoup ayant déjà subi de graves dommages.
L’UNESCO a travaillé avec soin pour protéger les sites du patrimoine culturel du Mali et pour sensibiliser à l’importance de la sauvegarde des sites pour les générations futures. Le gouvernement malien et l’UNESCO ont établi un plan d’action, suite à la réunion internationale d’experts pour la sauvegarde du patrimoine culturel du Mali. Des mesures ont été définies sur la base des conclusions des experts qui se sont rendus sur le terrain. Elles résument toutes les informations connues sur l’état des sites du patrimoine. L’UNESCO s’engage indéfectiblement à protéger la culture en situation de conflit.
Un certain nombre de sites du patrimoine mondial ont été délibérément endommagés pendant le conflit, pour alimenter la haine et empêcher toute réconciliation. Le travail de réhabilitation de sites va au-delà des réparations matérielles. Il s’agit des valeurs, des identités et d’appartenance sociale. Protéger la culture c’est protéger les peuples en respectant leur mode de vie et en leur fournissant les ressources essentielles pour se reconstruire après la guerre. L’UNESCO mobilise des fonds pour restaurer la réconciliation et la paix au Mali.
Y. DOUMBIA
Source: L’Essor