Alors que des Maliens s’interrogent sur le bien-fondé de Barkhane, cette opération française dans le Sahel, le Colonel Simo, son porte-parole, rassure quant à son utilité et son efficacité.
Au cours d’une conférence de presse qu’il a co-animée le lundi 12 juin avec le Colonel Diaran Koné, Directeur de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), le Colonel Patrick Simo est largement revenu sur les missions de l’opération Barkhane, dont il a magnifié le partenariat avec les Forces armées maliennes (FAMa). Il avait ainsi rappelé que Barkhane repose sur une logique de partenariat avec les pays sahélo-sahariens, l’objectif étant de faire en sorte que les forces armées africaines, celles des pays du G5 Sahel notamment, parviennent à faire face à la menace terroriste. Mais, ajoute-t-il, au-delà de cela, elle entretient des relations de coopération, notamment avec la Minusma et l’Eutm.
Barkhane en chiffres
Forte de quelques 4000 à 4500 hommes, l’opération Barkhane a, dit-il, un dispositif qui s’appuie sur trois points, à savoir le Mali (où elle a environ 1600 hommes à Gao), le Niger et le Tchad, où est basé son état-major. Au moment où l’opération française fait l’objet de vives critiques au sein de l’opinion publique malienne, son porte-parole l’a juge ‘’utile et efficace’’. Il en veut pour preuve les opérations d’envergure que Barkhane a menées au cours des deux derniers mois, conjointement avec les forces armées maliennes et burkinabè. Lesquelles opérations ont été, estime-t-il, de réels succès. Patrick Simo est d’autant plus convaincu du bien-fondé de Barkhane qu’il a souligné que de la création de cette opération, en 2014, à nos jours, elle a conduit près de 4000 opérations, permettant ainsi de mettre hors de combat quelques 400 terroristes et de détruire 20 tonnes d’armes et de munitions. Mieux, elle a formé 5000 militaires maliens, nigériens et tchadiens dans 200 actions d’instruction dans 20 domaines. Selon le Col. Simo, en 3 ans d’existence, Barkhane a aussi mené 34000 consultations médicales au profit des populations et soutenu 80 projets.
Barkhane et Iyad Ag Ghaly
A la question de savoir ce que les forces françaises font pour neutraliser le Malien Iyad Ag Ghaly, patron du mouvement Ançar Eddine, le Colonel Simo a répondu que ce dernier reste un leader d’un groupe terroriste que Barkhane traite comme tel. « Lui [Iyad, Ndlr], il se réorganise. Mais, il faut qu’il sache que nous aussi on se réorganise avec le G5 Sahel », a-t-il affirmé. Il a ensuite rappelé que le seul objectif de la lutte anti-terroriste qui reste l’une des missions premières de Barkhane, c’est de faire en sorte que les pays du Sahel arrivent à faire face à la menace.
Et le Colonel Simo d’ajouter que les multiplications des attaques contre les forces maliennes et étrangères s’explique par le fait que les terroristes sont aujourd’hui acculés. « On dérange l’ennemi, on le pousse à se dévoiler. Chaque attaque nous permet de connaître ce qu’il fait, comment il le fait et à partir d’où », explique-t-il.
Par ailleurs, Patrick Simo s’est félicité de la création de la force conjointe du G5 Sahel qui, dit-il, est aujourd’hui une réalité avec la nomination du Général Didier Dacko à sa tête. Il s’est toutefois montré conscient que les besoins restent énormes, notamment en termes de logistiques et de matériels.
Auparavant, le Colonel Diaran Koné, patron de la Dirpa, avait mis l’accent sur le partenariat entre les FAMa et l’opération Barkhane dont les forces armées maliennes bénéficient de l’appui en termes de logistiques, de matériels, mais surtout de renseignements. Tout en espérant que cette dynamique se poursuivra dans le cadre de l’opération ‘’Dambé’’, le Colonel Koné a invité les uns et les autres à se convaincre du bien-fondé de Barkhane car, aucun pays ne s’en sortira seul face au terrorisme.
Bakary SOGODOGO
Le Prétoire