A l’appel de la Plateforme « AN TE, A BANNA ! TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION !», composée de 104 associations, de 40 partis politiques, d’artistes, de 3 anciens Premiers ministres du Mali et de plusieurs anciens ministres, les Maliens ont décidé de battre le pavé demain samedi 17 juin à Bamako. Objectif : exiger l’arrêt du processus de révision de la constitution de 1992 en cours au Mali. Malgré les intimidations et les tentatives pour les dissuader de manifester, selon les responsables de la Plateforme, rien ne pourra les empêcher de contrer pacifiquement le projet de référendum constitutionnel du 9 juillet prochain.
La Plateforme «AN TE, A BANNA ! TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION ! » qui vient d’enregistrer l’adhésion de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali(CSTM), l’une des plus grandes centrales syndicales des travailleurs du Mali, est décidé d’aller jusqu’au bout pour barrer la route au processus de révision constitutionnelle en cours au Mali. « Tout est fin prêt pour la marche de samedi. Les intimidations et les menaces ne pourront pas nous faire reculer. Les autorités sont déjà prévenues. Avec ou sans leur accord, nous marcherons le samedi. Nous avons envoyé des correspondances à la police et à la protection civile pour des mesures sécuritaires », explique, très déterminé, Amadou Beidi Daou, le secrétaire général de la Plateforme. La Plateforme a en effet saisi officiellement, à travers une lettre de demande de marche, depuis le mercredi dernier, les autorités compétentes du pays.
Mieux, pour le bon déroulement de la marche qui doit quitter, le samedi 17 juin à 10 heures, la Place de la liberté, pour rallier la Bourse du Travail, la Plateforme, mène, sur les réseaux sociaux, une campagne de sensibilisation à l’intention des marcheurs. Il est ainsi demandé à ceux qui vont sortir le samedi de ne jamais insulter, provoquer ou même adresser la parole aux forces de sécurité, ne jamais faire des jets de cailloux ou autres objets, toujours respecter les consignes données par les forces de l’ordre et de sécurité et la commission de sécurité de la plateforme, ne jamais amener d’armes blanches avec soit lors de la marche, dénoncer toujours, à la commission de sécurité ou aux forces de l’ordre tous cas suspects…
Panique du pouvoir ?
Durant deux jours, du lundi 12 au mardi 13 juin, Facebook, le réseau social le plus utilisé au Mali, était inaccessible, après l’annonce de la grande marche contre le projet de révision constitutionnelle. Sans aucun doute, selon plusieurs membres actifs de la Plateforme sur les réseaux sociaux, cela à un rapport avec leur désir ferme de manifester demain contre la révision de la loi fondamentale du Mali.
Depuis son adoption par l’Assemblée nationale, le projet de révision constitutionnelle rencontre une résistance farouche au Mali. Les marches des jeunes Maliens du mouvement « Trop c’est trop », convaincus que le projet de révision constitutionnelle va « conférer des pouvoirs exorbitants et monarchiques au Président de la République », ont été violement empêchées par les forces de l’ordre.
Un véritable front dit du NON verra le jour le dimanche 11 Juin sous l’égide de personnalités de premier plan au Mali : Mme Sy Kadiatou Sow, ancienne ministre du Mali, Tiébilé Dramé, président du Parena, Amadou Thiam, président de ADP-MALIBA et député à l’Assemblée Nationale, Amadou Beidi Daou, Amara Sidibé, Malick Konaté, tous responsables du Mouvement « Trop c’est trop », Master Soumi, artiste engagé, Ras Bath, webactiviste, Djimé Kanté, humanitaire et webactiviste, Etienne Fakaba Sissoko, Professeur d’université… Le mot d’ordre de cette Plateforme dénommée « « AN TE, A BANNA ! TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION !» est de tout faire, pacifiquement, pour stopper le projet de révision constitutionnelle au Mali.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain