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Pastoralisme au Sahel : LANCEMENT A BAMAKO D’UN PROJET REGIONAL D’APPUI

Le Mali et cinq autres pays sahéliens bénéficient de l’appui financier de la Banque mondiale pour améliorer la gestion et l’exploitation des ressources pastorales

ministre developpement rural docteur bokary tretaLe ministre du Développement rural, le Dr Bokary Treta, a présidé hier dans la salle des banquets du Centre international de conférence de Bamako, le lancement du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS). C’était en présence de ses homologues, Mme Aminata Mbengue N’Diaye, ministre de l’Elevage et de la Santé animale du Sénégal, Mahaman Elhadj Ousmane, ministre nigérien de l’Elevage, du secrétaire exécutif du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), le Dr Djimé Adoum, du représentant de la Banque mondiale au Mali, Pierre Kamano.

Etaient également présents à cette cérémonie de lancement, la directrice générale adjointe de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), le Dr Monique Eloit, les représentants des six pays bénéficiaires de ce nouveau projet : le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad. Après cette cérémonie de lancement régional de Bamako, chaque pays bénéficiaire devra aussi procéder à son lancement national.
Le PRAPS est un projet d’une durée d’exécution de 6 ans (2015-2021), financé par la Banque mondiale pour 124 milliards de Fcfa. Il vise à améliorer la santé animale, la gestion des ressources naturelles, à faciliter l’accès aux marchés de bétail et à gérer les crises pastorales. Ce projet découle de la Déclaration de Nouakchott adoptée par le forum de haut niveau sur le pastoralisme organisé en octobre 2013 en Mauritanie sous l’égide de la Banque mondiale, du CILSS, des organisations d’intégration régionale comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).
La déclaration en question appelle à sécuriser les modes d’existence et les moyens de production des communautés pastorales et à accroître le produit brut des activités d’élevage d’au moins 30% dans les six pays concernés au cours des 5 prochaines années.
Chaque pays bénéficiaire exécutera le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel dans une composante nationale et le CILSS chapeautera une composante régionale. Le PRAPS comprend 5 composantes : l’amélioration de la santé animale, l’amélioration de la gestion des ressources naturelles, la facilitation de l’accès aux marchés, la gestion des crises pastorales et la gestion du projet et l’appui institutionnel.
Il doit s’attacher à améliorer l’accès à des moyens et des services de production essentiels et aux marchés pour les pasteurs et agro-pasteurs dans les zones transfrontalières sélectionnées et le long des axes de transhumance dans les six pays. Il vise également à améliorer la capacité de ces pays à répondre à temps et de façon efficace en cas de crises pastorales ou d’urgences. Le projet soutiendra l’amélioration de la productivité, la durabilité et la résilience des moyens d’existence pastoraux.
Pour le secrétaire exécutif du CILSS, l’atelier de lancement régional du PRAPS doit expliquer aux participants les objectifs, les stratégies, les activités et les résultats attendus afin de leur permettre de s’en approprier. Le Dr Adoum a assuré que son organisation ne saurait se dérober à la confiance placée en elle par les pays bénéficiaires et la Banque mondiale pour à la fois coordonner la mise en œuvre globale du projet, mais aussi mettre en œuvre les activités régionales. Il a remercié le partenaire financier qui, par son intervention, permettra au projet de répondre durablement aux causes profondes et structurelles des crises alimentaires et de la pauvreté en vue de renforcer la résilience des populations vulnérables.
L’occasion était ainsi opportune pour Pierre Kamano de rappeler qu’en novembre 2013, lors du passage du président de la Banque mondiale, Jim Kim, dans les pays du Sahel, l’engagement avait été pris d’apporter un appui substantiel et rapide propre à soulager les populations durement affectées par des crises récurrentes, au nombre desquelles la sécheresse et les inondations. Les habitants des zones rurales et les éleveurs transhumants sont les couches les plus affectées par ces calamités, a souligné le représentant de la Banque mondiale.
Le Dr Monique Eloit, la directrice générale adjointe de l’OIE, a rappelé que le pastoralisme est une des pratiques les plus anciennes de l’humanité. Il est intimement lié à l’environnement et s’appuie sur une interaction subtile entre l’humain et le paysage. Grâce au PRAPS, les éleveurs pourront bénéficier de soins de qualité, de campagnes de vaccination organisées avec des vaccins produits avec des normes internationales et l’OIE continuera à œuvrer pour conforter les compétences des services vétérinaires nationaux, a assuré la responsable de l’Organisation mondiale de la santé animale.
Le Sahel a toujours été un espace ouvert, un domaine d’une grande mobilité qui a continuellement vu, au-delà des frontières et des aléas climatiques, des professionnels souvent guidés par le bon sens, s’entendre sur des itinéraires et un mode de gestion des ressources. En guise d’illustration, on peut citer le cas de la gestion des ressources dans le Delta du Niger par une convention qui remonte à 1812. Cette convention apporte une réponse aux conflits potentiels entre différents utilisateurs d’un espace à savoir les éleveurs transhumants à la recherche de fourrage et d’eau et les agriculteurs, a rappelé le ministre du Développement rural, le Dr Treta.
Le secteur de l’élevage occupe une place de choix dans l’économie sahélienne. Il représente ainsi 70% du produit intérieur brut agricole de la Mauritanie, 35 à 40% du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad et 25% du Sénégal. Ces statistiques montrent à suffisance que l’élevage contribue fortement aux revenus tirés des exportations du Sahel. C’est ce qui justifie le lancement de ce nouveau projet de promotion du pastoralisme dans l’espace sahélien. Bokary Treta a exprimé la gratitude des pays membres du CILSS à la Banque mondiale et aux partenaires techniques financiers pour des appuis permanents et multiformes qui visent l’épanouissement du secteur agricole.

M. COULIBALY

Source : Essor

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