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PARTI PRESIDENTIEL : Le RPM en eau de boudin

Le Rassemblement pour le Mali (RPM) n’est qu’une machine à contre-courant de son père fondateur Ibrahim Boubacar Kéita, qu’il dessert de plus en plus.

president ibrahim boubacar keita rpm entretien investiture cicbAprès une longue traversée du désert, le Rassemblement pour le Mali (RPM) est arrivé au pouvoir en 2013. La victoire de son candidat Ibrahim Boubacar Kéita n’a pas surpris grand monde, eu égard aux combines politiciennes et l’espoir que la personnalité du futur président de la République suscitait chez ses compatriotes dans un contexte inédit.

IBK a franchi le seuil du palais de Koulouba, avec  comme principal soutien politique le RPM, sa formation. Mais, celle-ci, en panne sèche aujourd’hui, est divisée et semble incapable de mobiliser les masses sociales derrière les idéaux et les objectifs de son parrain naturel. Dans la situation actuelle du pays, l’on est en droit de se demander à quelle sauce un IBK sans véritable appui politique sera mangé.

Cette interrogation est d’autant plus pertinente qu’un homme ne peut pas faire cavalier seul à la tête d’une nation. Le président se bat comme un beau diable, mais ses efforts resteront vains aussi longtemps que ses camarades politiques ne se mettront pas dans une bonne disposition d’accompagnement. Or, le RPM ressemble à une horde d’indisciplinés et d’ambitieux politiques pour qui la satisfaction personnelle prime sur le programme présidentiel.

Une bataille de leadership mine le parti présidentiel. Cette lutte est tellement aiguë qu’elle entrave le bon fonctionnement de l’appareil de l’Etat. Ayant transformé leurs départements respectifs en cabinets de placement de cadres de leur formation, des ministres RPM sont allés jusqu’à porter atteinte à la solidarité gouvernementale. Des ministères se sont ainsi mués en clans politiques dressés  contre d’autres groupes politiques de départements dirigés par des dirigeants du RPM.

L’ancien ministre de la Justice, Mahamadou Diarra avait même été accusé par certains de ses camarades politiques d’instrumentaliser l’appareil judiciaire contre eux. Toutefois, la rivalité entre le ministre du Développement rural et son collègue de l’Administration territoriale semble avoir atteint son paroxysme.

Le premier est le secrétaire général du bureau politique national du RPM. Le second est son adjoint. Avant l’élection d’IBK, les deux personnalités entretenaient de bonnes relations, mais le mercure est monté dès que le boss a posé ses valises à Koulouba. Le contrôle du parti présidentiel semble derrière tous les coups bas entre les deux protagonistes.

 

Faux-fuyants

Le ministre de l’Administration territoriale l’a lui-même admis dans une interview récente au journal « Les Echos« . Tout en banalisant ses rapports avec son collègue Bocary Tréta, Abdoulaye Idrissa Maïga reconnait qu’il y a « une divergence de vue avec Tréta sur les questions essentielles« . Ce qui est surprenant c’est que ce désaccord n’est apparu au grand jour qu’avec l’entrée de M. Maïga au gouvernement et la certitude qu’IBK ne présidera plus aux destinées du parti du Tisserand.

Pour ne pas certainement en rajouter à la guerre de positionnement dans son parti, IBK, depuis son investiture, a décidé de ne pas choisir de Premier ministre parmi ses camarades politiques. Il s’est plutôt tourné vers des personnalités loin de sa formation. Une option qui n’a pas été du goût des poulains du président pour qui le chef du gouvernement doit sortir des rangs du parti majoritaire qu’est le RPM.

Au lieu d’être une source de remise en cause pour les leaders du RPM, cette volonté d’IBK de nommer un PM en dehors de son appareil à mis les bâtons dans les roues des deux premiers PM d’IBK. Oumar Tatam Ly et Moussa Mara ont démissionné de la Primature la tête basse alors que Modibo Kéita parvient toujours à assumer ses responsabilités. Jusqu’où résistera l’actuel PM ? Quand certains responsables du RPM comprendront-ils qu’en cherchant à nuire au chef du gouvernement ils s’autodétruisent ?

Finalement, le RPM n’est qu’une machine à contre-courant de son créateur. IBK a personnellement l’habitude de rappeler qu’en « bon démocrate« , il se plie souvent au « diktat«  de son parti. A en croire IBK, son parti l’a obligé à faire certains choix, comme celui d’Issaka Sidibé, le beau-père de son fils, pour le perchoir. « En ce qui concerne le président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé, le beau-père de Karim, je ne souhaitais pas qu’il occupât ce poste et j’avais là aussi un autre candidat, mon ancien directeur de campagne, Abderrahmane Niang, un expert auprès des Nations unies. Les cadres de mon parti sont aussitôt montés au créneau pour exiger que ce soit l’un des leurs, en l’occurrence Sidibé, qui prenne le perchoir. Allais-je humilier mon propre parti ? Là encore, j’ai bien dû céder« , a révélé IBK.

Le RPM est décidemment une épine dans les pieds du président.

source : Bamada.net

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