Dans le cadre de l’interconnexion des réseaux électriques Guinée-Mali, le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, et la directrice des opérations de la Banque Mondiale pour le Mali, Mme Soukeyna Kane, ont procédé à la signature d’un accord de financement partiel dudit projet, pour un coût de près de 47 Milliards de FCFA. La cérémonie qui a eu lieu, le 2 octobre 2018 dans la salle de conférence du ministère, a enregistrée la présence du ministre de l’Energie et de l’Eau, Sambou Wagué.
Ce projet contribuera au développement socio-économique du Mali et de la Guinée à travers un accès plus accru des populations à une électricité de qualité et à moindre coût. D’un coût global de 299,63 millions d’Unités de Compte (UC), le projet sera exécuté sur une période de 4 ans. « L’accord de financement de 9 millions de dollars américains que nous venons de signer permettra de boucler le financement du coût du Projet d’interconnexion des réseaux d’électricité du Mali et de la Guinée. Le présent accord porte à 8 le nombre de financements accordés par la Banque mondiale au gouvernement du Mali pour un montant total record de 324 millions de dollars, depuis le début de l’année 2018 », a affirmé Mme Soukéyna Kane. Ces financements touchent les secteurs prioritaires comme l’agriculture, l’élevage, l’eau, la santé, la protection sociale, l’énergie et les réformes structurelles, a-t-elle précisé avant d’assurer que d’autres accords devraient être signés d’ici la fin de l’année.
En outre, le projet d’interconnexion électrique en 225 Kv Guinée-Mali, consiste en la construction d’une ligne de transport d’électricité à double ternes entre la ville de N’Zérékoré, en Guinée et celle de Sanankoroba (Bamako), au Mali en passant par les localités de Beyla, Kerouane, Kankan, Fomi, Siguiri, en Guinée. La ligne à construire a une longueur de 714 km (avec des postes de transformation associés), dont 127 km au Mali. Elle permettra ainsi l’interconnexion des pays de la zone A (Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Niger et Togo) avec ceux de la zone B (Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Liberia, Sénégal et Sierra Leone) du Système d’échanges d’énergie électrique ouest africain (EEEOA).
Elle a par ailleurs indiqué que ce niveau sans précédent traduit la prise en compte de la situation de fragilité du Sahel en général et celle du Mali en particulier, par la Direction de la Banque mondiale qui a accepté de doubler l’allocation en faveur du Mali qui est passée de 300 millions de dollars à 650 millions de dollars, dans le cadre de l’IDA 18 pour la période 2018-2020. A l’en croire, ce projet permettra d’accroître la desserte en électricité dans le pays, notamment dans le district de Bamako et d’améliorer la performance financière du secteur de l’énergie en substituant une partie de l’énergie thermique, qui est coûteuse, par de l’énergie à base hydraulique qui sera importée de la Guinée. Mme Soukeyna Kane a aussi ajouté que ce projet permettra de renforcer les capacités de la compagnie d’électricité, Energie du Mali (EDM), dans la mise en œuvre de projets de construction de ligne de transport d’envergure à travers le recrutement d’ingénieurs hautement qualifiés qui seront chargés de surveiller les travaux, d’assister l’unité de gestion du projet et d’assurer un transfert de compétences en faveur du personnel d’EDM.
« La signature de ce présent accord symbolise une volonté de l’ensemble des partenaires techniques et financiers à respecter les engagements vis-à-vis du peuple malien par la traduction concrète des intentions de financement annoncées lors des différentes réunions autour de cet important projet», a indiqué le ministre de l’Economie et des finances. Ce projet, a-t-il poursuivi, est cofinancé par la Banque ouest africaine de Développement (BOAD), la Banque africaine de développement (BAD) et le groupe de la Banque mondiale pour un montant d’environ 47 milliards de francs Cfa. « La signature de cet accord de financement témoigne de l’adéquation des priorités du gouvernement du Mali telles que définies dans notre document de Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) 2016-2018 et le document de Stratégie nationale de développement post CREDD, en cours de préparation, ainsi que les objectifs du système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (WAPP) », a souligné Dr. Boubou Cissé. « Le gouvernement de la République du Mali mettra tout en œuvre pour honorer tous ses engagements stipulés dans le présent accord et prendra toutes les dispositions appropriées pour assurer la bonne exécution du projet », a-t-il conclu.
Alassane Diallo
Le Rayon