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Palais de Koulouba : Les défis qui attendent le futur Président

En juillet 2018, le peuple du Mali ira aux urnes pour le 1er tour de l’élection présidentielle. Outre la paix à préserver, le successeur d’IBK aura la lourde responsabilité de lutter contre la corruption et l’économie souterraine qui gangrènent la société malienne.

Avec 70 % de sa population analphabète et un indice de développement humain parmi les plus bas du monde, le Mali doit encore faire ses classes à l’école démocratique. Après les indépendances de 1960, puis le concert des coups d’Etat, on a assisté, avec le général Moussa Traoré, a des années de dictature.

En 1991, une crise socio-économique a mené à une Conférence nationale qui a instauré la démocratie multipartite avec, comme nouvel homme fort, Alpha Oumar Konaré, un enseignant, élu président en 1992.

Ainsi donc le pays a assisté à la multiplication des partis politiques qui animent la scène nationale. En 2002, au profit d’une alternance, Amadou Toumani Touré vient au pouvoir avec l’aide d’une coalition de partis dont l’Adéma. Durant son règne, il a su maintenir la cohésion sociale. Le Mali est cité en exemple pour sa liberté d’expression. Ibrahim Boubacar Kéita prend la relève en 2013.

Corruption et contrebande

La réputation d’homme de paix du président IBK cache cependant les détournements de deniers publics et les scandales financiers dans les sociétés d’Etat. Le ballet des sensibilisations sur la bonne gouvernance, financé par les organismes internationaux, n’a rien pu jusque-là contre les crimes financiers.

En dépit des pressions des opposants au régime en place, les pilleurs de l’économie nationale sont restés impunis. L’impunité a encouragé la corruption qui a gagné tous les secteurs de la vie administrative publique. Le Mali est régulièrement cité parmi les pays les plus corrompus du continent noir. La résolution globale de ces problèmes, qui minent le quotidien des populations, passe par la sécurité alimentaire et la bonne gouvernance.

Sécurité alimentaire et retour à la terre

L’archaïsme des moyens de culture et l’infertilité des sols sont les principaux facteurs du mauvais rendement. Sikasso, une région par excellence de culture, est habitée par les personnes les plus pauvres du Mali. Les jeunes des milieux ruraux ont inondé les villes parce qu’ils n’ont pas trouvé leur compte au village. Bamako, la plus grande et la plus belle ville du pays, est polluée, entre autres, à cause des gaz d’échappement des cent mille motos qui inondent les rues.

Une aide accrue à l’agriculture permettrait aux populations – aussi bien rurales qu’urbaines – de régler les problèmes de pollution, de nutrition et de santé, de scolarité des enfants et retiendrait dans les villages les centaines de jeunes qui migrent vers des villes aux prises avec les fléaux de la corruption, de la pollution, de la croissance de l’économie souterraine et des bidonvilles. Stopper cet exode rural en revitalisant l’agriculture permettrait de réduire le chômage et d’encourager l’esprit d’entreprise des jeunes qui constituent 70 % de la population.

 

La présidentielle de juillet 2018

Nous irons à cette élection au moment où tous les indicateurs sont au rouge : la flambée des prix des produits vivriers, pétroliers et de première nécessité, ainsi que la croissance de l’économie souterraine.

Au fur à mesure que l’on approche, la scène politique est mouvementé, les aigris du régime et les mécontents ont la voie libre pour enfin tenter d’accéder à la magistrature suprême. Même si au Mali le vote est d’abord régionaliste, cette conjoncture économique fera en sorte que les projets de société de ces présidentiables pèseront lourds dans la balance des choix électoraux.

Les jeux ne sont pas faits et on assistera probablement à une recomposition totale de la classe politique avec une opposition dorénavant composée des barons de la majorité présidentielle actuelle.

Assi de Diapé

 

Source: Le Point

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