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Paix et réconciliation : LA JUSTICE TRANSITIONNELLE, L’AUTRE VOIE A PRIVILEGIER

De son indépendance à nos jours, le Mali a connu quatre rebellions armées (1963, 1990, 2006 et 2012) qui ont occasionné d’énormes souffrances à l’ensemble de la population. Ces différentes rébellions ont donné lieu à plusieurs accords. Le dernier en date est l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger signé le 15 mai et parachevé le 20 juin 2015 à Bamako. Il s’appuie sur quatre grands piliers : questions politiques et institutionnelles, questions de défense et de sécurité, questions de développement économique et questions de réconciliation et problèmes humanitaires.

Forum communautaire justice transitionnelle Kidal

En septembre 2015, l’ONG Caritas Mali a organisé une table-ronde sur « la gouvernance de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ». Cette table ronde a examiné les trois premiers des quatre grands principes de l’Accord. Pour boucler la série des échanges, Caritas Mali a organisé samedi à l’hôtel ONOMO une autre table ronde sur « le processus de réconciliation nationale ».

Placée sous la présidence de Ousmane Oumarou Sidibé, le président de la Commission Vérité, Justice, et Réconciliation (CVJR), la rencontre a regroupé les représentants de la classe politique, de la société civile, des leaders religieux, des universitaires et les hommes de média.

L’objectif de la table ronde était de contribuer à la bonne mise en œuvre de l’Accord grâce à la restauration de la paix entre les différentes communautés. La rencontre visait spécifiquement à s’approprier le processus de mise en œuvre de l’Accord et comprendre les mécanismes de la justice transitionnelle.

Au cours de la journée,  les participants ont renforcé leurs compétences grâce à des échanges denses sur deux thèmes d’actualité et de pertinence avérée : « le mécanisme de la justice transitionnelle dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale issu du processus d’Alger », animé par le Pr Mamadou Samaké, enseignant chercheur à l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB) ; et « les relations fonctionnelles entre les mécanismes non juridictionnels de la justice transitionnelle au Mali : CVJR, société civile, autorités religieuses et légitimités traditionnelles » développé par l’ancien ministre et membre du groupe de réflexion de Caritas Mali, le Dr Abdoulaye Sall.

Avant les exposés, le secrétaire général de Caritas Mali, Théodore Togo, avait indiqué que la paix et la réconciliation sont un processus qui se construit dans la durée. Ce processus est global et inclut des instruments clés tels que la vérité, la justice, la cicatrisation et la réparation afin d’assurer la transition d’un passé divisé à un avenir commun. Et Théodore Togo de rappeler que le long chemin vers la paix et la réconciliation ne peut se faire à travers les mécanismes de la justice régalienne qui relève des attributions de l’Etat central.

« C’est pourquoi il y a lieu d’expérimenter les mécanismes de la justice transitionnelle qui tient compte de nos valeurs de société, de la diversité culturelle. L’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger fait référence à la justice transitionnelle comme processus de sortie de crise à côté de la justice régalienne », a-t-il  souligné.

Dans son discours d’ouverture, le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, a relevé que la diversité ethnique, culturelle et religieuse bien assumée qui a longtemps constitué une richesse au Mali a été fortement fragilisée par la crise actuelle. Avant d’ajouter que son instrumentalisation a parfois mis à rude épreuve notre vivre ensemble.

Pour Ousmane Oumarou Sidibé la réconciliation nationale apparaît donc aujourd’hui comme la condition sine qua non de la stabilisation politico-institutionnelle et de la refondation de l’Etat. « Cette réconciliation vise non seulement le règlement du conflit, mais aussi son dépassement et sa non répétition. Elle suppose aussi la reconnaissance de l’Autre dans sa différence et la considération réciproque et tolérante entre les communautés. Elle vise enfin à surmonter les préjugés et à enrayer les logiques discriminatoires », a conclu le président de la CVJR.

M. SIDIBÉ

Source : L’ Essor

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