L’Assemblée générale constitutive du collectif intégrateur des Imouchagues (communauté tamasheq) et alliés de la région de Tombouctou est prévue du 22 au 24 janvier 2021 dans la cité des 333 Saints. Cette nouvelle organisation ambitionne de rassembler toutes les communautés Imouchagues des cercles de Gourma Rharous, Goundam, Niafunke, Tombouctou, Diré et Douentza (Mopti) vivant le long des deux rives du fleuve Niger au sein d’un seul collectif. Et cela, en vue de promouvoir la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble entre les communautés de la 6e région. Il vise également à servir d’interface entre ses populations et toutes les communautés en tenant compte des spécificités relatives à l’accord d’Alger et l’actuelle feuille de route de la Transition.
En attendant son lancement officiel prévu pour le mois prochain à Tombouctou, les raisons de la création dudit collectif ayant acronyme ‘’CIAT’’ étaient au cœur des échanges entre les cadres ressortissants de cette zone résidents à Bamako et les hommes de média, ce 2 décembre 2020, à la Maison de la presse.
Cette conférence de presse était animée par le président du Collectif, Ibrahim Ag NOCH, non moins DG de l’ANPE, qui avait à ses côtés plusieurs autres chefs de fraction, des élus de la zone.
Dans son exposé liminaire, le conférencier a souligné qu’après analyse de la situation qui prévaut dans la région de Tombouctou et au vu des constats, les responsables du collectif se disent convaincus qu’aucun développement local ne s’opérera dans le repli identitaire et que le vivre ensemble doit transcender le communautarisme.
Pour ce faire, ils ont décidé de créer un nouveau collectif intégrateur des immouchagues et alliés de la Région de Tombouctou ayant l’acronyme ‘’CIAT’’. Ce nouveau regroupement, dit-il, est né sur l’approche locale de développement culturel, social et économique de la grande communauté Imouchages et alliés de la Région de Tombouctou sur les deux rives du fleuve Niger : Gourma et Haoussa.
Il s’agit, selon ses propos, de faire du collectif un espace d’échanges communautaires et d’union sacrée autour de ses membres. De même, il s’agit de développer en son sein une plateforme inclusive de toutes les associations communautaires des immochagues déjà existantes sur cet espace géographique.
Le CIAT vise surtout à raffermir les liens avec les autres communautés de la région par la sauvegarde des intérêts socio collectifs de toutes les communautés sédentaires et nomades se reconnaissant en elle et voisines y compris ses liens de forte de fraternité historique, culturelle et géographique avec les communautés Immouchagues Oullimeden de Ménaka, les grands regroupements songhaï et armas et même ceux des peulhs et Dogon au Centre.
Aux fins s’approprier ces éléments de contexte, elle se fixe les objectifs et stratégies s’assurer une meilleure organisation stratégique d’ordre politique, social et sécuritaire de la forte communauté immochagues et alliés.
Il s’agit aussi de mettre en place des commissions thématiques de travail à durée périodique sur les grands défis de la zone géographique de la communauté immochagues de Tombouctou.
Former un axe réel d’interface entre ses populations et toutes les communautés en tenant compte des spécificités relatives à l’accord d’Alger et l’actuelle feuille de route de la Transition.
Toujours selon le conférencier, le CIAT entend créer un réseau de sensibilisation communautaire doublé d’approches traditionnelles locales devant atténuer le spectre de la violence et restaurer la cohésion sociale et le vivre ensemble. Collaborer avec les autorités de la Transition et les groupes signataires de l’Accord d’Alger dans les solutions alternatives de construction d’une paix durable dans la région de Tombouctou.
Le CIAT va également initier un plan quinquennal de développement communautaire basé sur des plans sectoriels d’accès aux services sociaux de base et aux opportunités économiques locales, notamment par la valorisation des filières porteuses au sein de leur contrée.
Parmi ses objectifs, on note aussi la restauration de tous les sites emblématiques de résistance coloniale, leur identification et leur insertion dans le patrimoine culturel local, etc.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : INFO-MATIN