Un pacte pour la paix a été signé lundi soir 15 octobre par le gouvernement malien et les Nations unies. Un texte censé relancer la mise en œuvre de l’Accord d’Alger signé en 2015 et aujourd’hui au point mort. Après trois ans de stagnation, il faut redonner un coup de fouet à l’Accord d’Alger. C’est plus ou moins le message envoyé par ce Pacte de paix signé lundi soir, et qui avait déjà été évoqué lors de la dernière Assemblée générale des Nations unies à New York, en septembre dernier.
Signé en 2015 par l’Etat malien et les groupes armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), la Coordination des mouvements de l’Azawad et de la Plateforme, la mise en œuvre de cet accord de paix est aujourd’hui au point mort. Le texte ne fait que deux pages, mais il n’en fallait pas plus pour fixer un objectif simple : avancer. Mohamed ould Mahmoud, porte-parole de la CMA, apprécie ce coup de pression mis par la communauté internationale pour faire bouger les choses. « C’est une très bonne chose car pendant trois ans et demi cet accord a subi une sorte d’immobilisme qui a découragé et démobilisé presque tous les acteurs, il y a eu beaucoup de tâtonnements. C’était vraiment une désorganisation de l’Etat parce qu’on ne savait pas qui était responsable de quoi, explique-t-il.Nous repartons du bon pied avec des objectifs clairs ». Des décisions « exécutoires » Le Pacte de paix prévoit notamment que les décisions de la médiation internationale deviennent « exécutoires ». Cela signifie donc que les parties du Comité de suivi de l’Accord de paix, qui ne sont pas maliennes, peuvent imposer des décisions aux autres parties. Sur ce plan, les groupes armés parlent d’une même voix quand ils définissent les priorités de la mise en œuvre de l’accord de paix. « Dans l’accord, il y a des parties qui nécessitent la révision de l’accord du Mali, mais cette révision a été rejetée par la rue, pointe Fahad Ag Almahmoud, qui représente la Plateforme au comité de suivi de l’accord de paix. De plus, le point sur lequel il n’y a pas eu d’avancées, c’est le point défense et sécurité concernant le désarmement, la démobilisation. L’obstacle majeur c’est qu’il faudrait s’entendre sur le type d’armée qu’il faudrait redéployer au Nord et s’entendre aussi sur le quota de l’intégration. » Pour tous, il faut donc faire le point sur les réformes institutionnelles prévues par l’accord de paix et mettre en œuvre au plus vite le programme de désarmement et démobilisation. Deux écueils sur lesquels le gouvernement et le Comité de suivi de l’accord échouent depuis trois ans.
RFI