Le Centre international de conférence de Bamako (CICB) a servi de cadre, ce dimanche 8 décembre 2019, à l’ouverture des audiences publiques de la Commission Vérité-Justice et Réconciliation nationale (CVJR). L’objectif de ces audiences est de permettre aux victimes d’exposer les abus qu’elles ont subis et de s’ouvrir au pardon et à la réconciliation.
« La construction de la paix et de la réconciliation ne consiste ni à masquer la vérité, ni à ignorer le passé, mais à en tirer des leçons afin de rendre possible un futur plus apaisé pour nos enfants ». Ces propos du président de la Commission Vérité-justice et réconciliation Ousmane Sidibé, résument l’objectif de ces audiences publiques dont les portes se sont ouvertes hier dimanche à Bamako.
Aux dires d’Ousmane Sidibé, la finalité recherchée à travers l’organisation de ces audiences est de permettre aux victimes d’exposer au monde leur vérité afin de bénéficier une « reconnaissance nationale officielle » susceptible de leur soigner des abus qu’elles ont subis et par ricochet de s’ouvrir au pardon et à la réconciliation.
Au total, 13 victimes ont été entendues ce dimanche sur 15 500 témoignages reçus par la CVJR. L’ensemble de ces victimes fera « le récit des violations des droits de l’homme qu’elles ont subies ». « Il ne s’agit pas d’audiences judiciaires », mais d’un cadre pour « rendre aux victimes leur dignité et faciliter un début de guérison, en reconnaissant publiquement ce qui leur est arrivé », indique le président de la CVJR.
Selon Ousmane Sidibé, interrogé sur les ondes de la Voix de l’Amérique hier matin, toutes les victimes seront entendues : celles du nord et du centre, des forces et des groupes armés, etc. Elles seront toutes représentées et témoigneront chacune, à la face du monde, de ce qui leur est arrivé.
M. Sidibé ne faisait aucun doute que les témoignages qui seront reçus au cours de ces audiences seront émouvants. « Nous entendrons des témoignages émouvants qui peuvent nous affecter profondément, et des histoires qui nous feront réfléchir sur différentes périodes de notre histoire nationale », a-t-il souligné à l’ouverture de ce cadre.
Selon le président de l’association des victimes, ce jour historique vise avant tout le « rétablissement de la vérité » à travers la mise en place de « mécanismes de réparations », visant à garantir aux citoyens que jamais de tels abus ne se reproduiront dans l’avenir.
Fousseni TOGOLA
Source : LE PAYS