L’Ordre des avocats du Mali a organisé la 1ère édition des Etats généraux du barreau du Mali. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre de deux jours s’est tenue, hier, mercredi 26 juillet 2023 à l’hôtel Méridiana de Bamako (ex- Kempinsky). Elle était présidée par le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga, en présence du Bâtonnier de l’ordre des avocats du Mali, Ousmane B. Traoré, de plusieurs autres avocats, des membres du gouvernement, de l’ensemble de la famille judiciaire et de nombreuses autres personnalités.
Au cours de la cérémonie d’ouverture des travaux, le Bâtonnier de l’ordre des avocats du Mali, Ousmane B. Traoré, a fait savoir que l’avocat défenseur des droits de l’Homme, pilier de l’Etat de Droit, protecteur des libertés et porte-parole des démunis, défenseur de la veuve et de l’orphelin, ne doit jamais trahir son serment en se rendant complice de qui que ce soit. « A ce niveau, je ne suis point dans l’autoflagellation, mais l’autosatisfaction doit être écartée. Face à un tel fléau, il faut qu’une lutte implacable soit menée dans tous les secteurs de la Justice », a souligné le bâtonnier.
Selon le Bâtonnier de l’ordre des avocats du Mali, Ousmane B. Traoré, les Etats Généraux sont une démonstration de la prise de conscience de la part des avocats. Après plusieurs décennies, dit-il, il était temps de faire l’évaluation du parcours et de proposer des réajustements et des projets pour le Barreau afin de consolider la profession. « Cela suppose que le passé soit connu, que les conditions d’exercice, dans le cadre d’une déontologie exemplaire, soient correctement pratiquées, dans la liberté et l’indépendance. Ces efforts doivent nous rassembler pour la sécurité juridique de tous », a-t-il dit.
Le bâtonnier a fait savoir que durant ces deux journées, des réflexions sans complaisance, mais en toute responsabilité, serons menées sur des thématiques. «Nous débattrons des principes essentiels de la profession d’Avocat incluant la communication et la publicité fonctionnelle. Nous ne devrons pas perdre de vue que la profession d’avocat est une profession réglementée organisée en ordre et soumise à des règles professionnelles et déontologiques strictes. Il s’agira pour nous de nous réapproprier notre déontologie dont tout manquement constitue, à n’en point douter, une faute. Certes nous exerçons une profession libérale et indépendante.
Cependant, la dignité, la loyauté, la délicatesse, la modération, la courtoisie, le désintéressement, la confraternité et le tact sont d’impérieux devoirs pour les porteurs de la robe noire à 33 boutons que nous sommes », a souligné Ousmane B. Traoré.
Pour lui, il ruissèle en chaque avocat une rivière de richesse, la clé pour en tirer avantage réside dans le respect des règles essentielles de la profession. « Nous évoquerons l’historique du Barreau en termes d’introspection et de fierté. Si la Profession d’Avocat a été introduite au Mali sous l’appellation “Avocat- défenseur”, il importe de savoir comment le métier s’est adapté à notre Société ou inversement, de l’indépendance à nos jours. Nous sommes passés de 9 Avocats en 1960 à 305 Avocats en 2023.
Le Barreau du Mali a été le fer de lance du mouvement démocratique. Nous resterons ce Barreau citoyen qui aidera le peuple dans sa marche vers la Démocratie », a promis le bâtonnier.
A l’en croire, les avocats du Mali se réjouissent de leur passé sans oublier de se préoccuper de leur avenir. «Nous débattrons la Corruption dans la Justice avec notre part de responsabilité bien évidemment, car il n’est plus question d’être dans la langue de bois consistant à enlever la paille dans les yeux de certains acteurs et laisser la poutre dans les nôtres. Disons les choses clairement, les maux de vérité manquent d’élégance. L’avocat défenseur des droits de l’Homme, pilier de l’Etat de Droit, protecteur des libertés et porte-parole des démunis, défenseur de la veuve et de l’orphelin, ne doit jamais trahir son serment en se rendant complice de qui que ce soit. A ce niveau, je ne suis point dans l’autoflagellation, mais l’autosatisfaction doit être écartée. Face à un tel fléau, il faut qu’une lutte implacable soit menée dans tous les secteurs de la Justice. Cette élite doit être mise sur la table et martelée avec satiété », a déclaré le Bâtonnier de l’ordre des avocats du Mali, Ousmane B. Traoré.
Selon lui, la dernière thématique qui sera abordée s’intitule : « Etat des lieux et perspectives ». « Notre futur sera évoqué en termes de perspectives. Nous devrons retenir que la profession est à la croisée des chemins compte tenu de l’internationalisation des pratiques professionnelles », a conclu le Bâtonnier de l’ordre des avocats du Mali, Ousmane B. Traoré.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain