Diplômée de l’ECICA, Section Douanes, Oumou Diarra dite Dièma qui a fait ses débuts à la radio Kayira est aujourd’hui l’une des animatrices vedettes de la Chaine II. Depuis plusieurs années, elle n’arrête pas de surprendre ses auditeurs avec ses différentes émissions sur les faits de société. Nous l’avons rencontré.
L’animatrice a fréquenté le lycée Sankoré de Bamako mais en 11ème année, elle a eu une maladie qui l’a cloué au lit pendant 9 mois à l’hôpital du Point-G. Et après son hospitalisation, elle a fait encore une année entière à la maison sur conseil des médecins.
Après avoir perdu presque deux ans, tous ses promotionnaires l’ont devancé et il n’était pas facile pour elle de repartir encore au lycée pour faire le baccalauréat. Avec autant d’années de retard accumulées, elle opta alors pour l’Institut national des arts (INA) afin de poursuivre ses études. Mais, elle se buta au niet catégorique de son fiancé. C’est ainsi qu’elle chercha une place à l’ECICA, où elle fréquenta la section douane. Pendant les vacances, elle faisait des petits boulots comme le travail dans les usines de fabrique de cartons, dans les salons de coiffure où elle coiffait et maquillait les mariées.
A la fin de ses études, pour ne pas rester à ne rien faire, elle entreprend de faire le commerce. Elle allait chercher des marchandises au Nigeria et en Côte-D’ivoire pour les vendre au Mali. Avant de se retrouver à la Radio Kayira comme animatrice.
De la « douane » à l’animation
C’est Michel Sangaré qui l’a appelé un jour, étant à la Radio Kayira, pour qu’elle vienne chercher un de ses parents qu’elle devrait accompagner à la maison. Arrivée sur place raconte-t-elle, celui-ci l’a fait asseoir devant un micro et l’a testé. Avant de lui proposer d’exercer le métier d’animatrice en attendant le concours des douanes. Sa voie a donc plu à Oumar Mariko, le promoteur de la Radio Kayira. Et c’est ainsi qu’elle a commencé à animer l’émission « Ginguin Grin » d’abord avec Michel Sangaré. En ce moment, aucun de ses parents n’étaient au courant de son nouvel emploi. Et quand Michel Sangaré partait en France, il l’a confié à Djougouss pour qu’elle n’abandonne pas l’émission qui commençait tardivement à 00 heures. Au départ de Michel Sangaré, elle commença à faire des émissions pendant la journée. Et c’est en ce moment que ses parents ont su qu’elle est animatrice.
D’abord, sa maman s’est montrée réticente pour qu’elle exerce ce métier, confie-t-elle. Mais, le destin la poursuivait. Car, au moment où elle attendait le concours d’entrée à la douane, son employeur Oumar Mariko, l’affecta à Kayira II à Koutiala à cause de sa maîtrise du boulot. C’était une semaine avant le concours. Comme nombre d’animateurs de radios privées, elle n’avait pas de salaire au début de sa carrière. Elle se contentait des petits cadeaux que son directeur lui donnait à chaque fin de mois. Après sa régularisation, elle fera 8 ans à la Radio Kayira. A cette époque, « j’étais encore célibataire », a-elle confié.
C’est plus tard que son destin croisa celui d’un politicien, qui lui avait proposé un mariage. Mais, son ex-patron ne voyait pas d’un bon œil cette union. Mais, l’émission qu’elle animait l’obligeait à rompre avec sa vie de célibataire. Car, elle entretenait les femmes et les jeunes filles sur le thème du mariage en leur prodiguant des conseils. C’était alors inapproprié pour elle de prodiguer des conseils sur le mariage alors qu’elle-même est célibataire. C’était donc l’occasion pour elle de se marier pour pouvoir bien faire son travail. Le mariage avec un homme politique a créé un froid entre elle et son patron, qui pouvait la soupçonner de battre campagne pour son mari. Alors pour éviter des problèmes, elle démissionna.
Mais, l’épouse de l’ancien président, Lobbo Traoré, qui était une fan de son émission qu’elle écoutait beaucoup quand elle était de garde au camp I de la gendarmerie l’a encouragé à reprendre du service. Ainsi grâce à l’appui de celle-ci et l’encouragement constant des personnes qui l’ont suivi quand elle quittait Kayira, elle va se retrouver à la radio Tabalé. Mais pour diverses raisons, elle va quitter cette radio. Les autres personnes qui l’ont suivi à Radio Tabalé vont aller faire carrière dans la presse écrite. C’est ainsi que Dièma va poser ses valises à la chaine II avec comme directeur, Boubacar Touré dit Bobby qui l’a intégrée.
A la radio Kayira dit-elle, les gens l’ont connue à travers une émission qu’elle animait avec Djougous sur l’assainissement dans les villes et quartiers et ensuite avec les émissions « Guinguin Grin » et 20/20.
Arrivée à la chaîne II, elle a continué avec son émission 20/20, Fiman et Diéma et Yelen.
Le contenu de 20/20 est focalisé sur les problèmes dans les familles, différent du contenu de « Fiman et Diéma » qui est comme du théâtre où elles parlent de la famille. Elle joue le rôle de la femme chouchou du mari qui n’a peur de rien. L’émission « Yelen » consiste à éclairer sur les choses anormales qui se passent dans notre société comme par exemple dans la circulation, les hôpitaux entre autres.
Comme difficultés liés à son métier, Dièma explique lors des cérémonies, les gens l’a regardent autrement et ont peur qu’elle parle de leur comportement dans ses émissions, mais aussi des choses qu’elle voit lors de ces cérémonies. C’est pourquoi, dit-elle, sa présence gêne souvent certaines femmes. Ce qu’elle ne supporte pas.
Sa grande satisfaction tirée du métier est la sympathie de ses nombreuses fans. « Aujourd’hui par la grâce de Dieu, j’ai eu 25 homonymes. Cette marque d’amour à mon égard me touche énormément », a-t-elle confié.
Côté financier, Dièma vit bien grâce à son boulot d’animatrice. « Je me plains pas » dit-elle. Autre motif de satisfaction, ce sont les crises qu’elle contribue à éteindre grâce à ses émissions. « Je résous beaucoup de problèmes dans les familles à travers les divers conseils que je prodigue à travers mes émissions» a-t-elle déclaré.
Diéma conseille aux animateurs et animatrices de ne pas s’amuser avec le micro qui peut résoudre des problèmes et aussi faire du mal. Elle demande aussi aux médias maliens de se donner la main pour qu’ensemble, ils avancent. Enfin, elle demande aux jeunes d’approcher les anciens pour apprendre afin que la presse malienne puisse avancer.
Propos recueillis par Fatoumata Fofana
Source: Tjikan