L’heure est venue pour Dominic Ongwen de rendre des comptes à la justice internationale. Retenu par les forces spéciales américaines en Centrafrique, depuis sa reddition la semaine passée, il va finalement être livré à l’Union Africaine qui va le transférer à La Haye, au Pays-Bas, où siège la Cour Pénale Internationale, a précisé la porte-parole adjointe du département d’Etat, Marie Harf.
Dominic Ongwen est l’un des derniers chefs de la rébellion ougandaise, l’Armée de résistance du seigneur (LRA), accusée d’avoir commis d’innombrables crimes contre l’humanité dans plusieurs pays d’Afrique centrale : République Démocratique du Congo (RDC), Centrafrique… La CPI était à la traque du désormais ex-responsable de la LRA depuis de nombreuses années. « Avec Dominic Ongwen en garde à vue, la porte est ouverte pour que les victimes de crimes de la LRA obtiennent en partie la justice attendue depuis longtemps », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Ongwen devrait être rapidement transféré à la CPI, qui a émis un mandat pour son arrestation », selon lui.
La LRA est une rébellion ougandaise armée qui, à l’origine, mêlait syncrétisme apocalyptique, croyances acholi (peuple du nord de l’Ouganda) et références chrétiennes. Né en Ouganda dans les années 1980, le groupe rebelle est aujourd’hui tristement connu pour ses enlèvements d’enfants, qu’il transforme par la suite en soldats ou esclaves sexuels. La LRA mène en outre des campagnes systématiquement violentes et brutales contre les civils, mêlant meurtres, viols, mutilations, pillages et destructions de villages.
Après avoir été chassés d’Ouganda en 2006, les rebelles se sont scindés en petits groupes, sévissant en Centrafrique, en RDC et au Soudan du Sud.
Source: afrik.com