Au niveau mondial, ce n’est pas toujours face à l’Occident que l’islam s’oppose. Petit tour d’horizon de quelques points de tension, de la Chine à l’Afrique, en passant par la Russie ou encore le Liban.
e conflit avec des groupuscules islamistes n’est pas le seul fait du monde occidental, loin de là. Un peu partout sur la planète, l’islam est un facteur de troubles, que ce soit dans des pays où il est majoritaire ou seulement minoritaire. Sans oublier les cas où la question de l’islam cache en fait d’autres réalités plus politiques.
Opposition à l’intérieur de l’islam lui-même
La première des oppositions existant dans l’islam oppose les chiites, emmenés par l’Iran, et les sunnites. A cela se rajoute, dans les pays plus homogènes, une opposition entre un islam dit “modéré” et un autre plus proche de l’idéal djihadiste beaucoup plus violent On est assez proche de la question des deux interprétations de l’islam : celle dite “de Médine” qui propose une vision guerrière autour de l’idée de la conquête, et la vision d’un islam “de la Mecque” plus centrée sur l’idée d’un “djihad intérieur” et personnel.
Nigéria
On est dans le cadre d’un conflit territorial où on ne retrouve pas les oppositions chiisme/sunnisme. Le Nigéria, pour simplifier, est catholique au sud et musulman au nord. La charia existe déjà dans les provinces musulmanes. Mais on a une opposition entre des salafistes djihadistes violents, et l’islam “modéré” – sachant que le terme est quand même discutable dans ce cas, du fait de l’application de la charia. Ces deux islams – le “jusqu’au-boutiste” et le plus classique – s’opposent avec des problématiques sous-jacentes de croyances locales rendant l’interprétation purement religieuse d’autant plus complexe.
Thaïlande/Birmanie
Dans ces pays, les musulmans sont en minorités et sont victimes de violences de la majorité de la population. C’est assez lointain pour nous bien sûr, mais je signalerai – outre que ces Etats sont proches de l’air géographique de l’Indonésie qui est le premier pays musulman au monde – que certains terroristes islamistes commencent à faire des références à la situation d’oppression des musulmans dans la région.
Indonésie/Philippines
Le pays doit faire face à des actions armées de la part d’une frange extrémiste de l’Islam, qui a fait allégeance à l’Etat islamique. Mais il y a surtout une logique de lutte contre le pouvoir central, bien que l’on retrouve la dualité islam modéré/islam violent. Aux Philippines, le groupe Abou Sayyaf est toujours actif, et une partie a également fait allégeance à l’Etat islamique, bien que j’y voie plutôt un “effet de mode” accompagnant la dynamique actuelle d’EI.
Chine
Dans le pays, on est à la fois dans une logique de menace des extrémistes musulmans dans le Xinjiang, mais aussi dans celle d’un écrasement de cette minorité par l’Etat central. Les Ouïghours sont une minorité importante, mais considérée comme séparatiste. Et comme la zone est un lieu de passage important vers le Caucase, elle est hautement stratégique. Pékin n’a donc absolument pas l’intention de laisser la zone “pourrir”, d’où l’imposition de l’ordre par la force. Il est hors de question pour la Chine de laisser les minorités ouïghoures tomber dans l’Islam radical.
Source: atlantico.fr