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Otages algériens de Gao : où en sont les négociations ?

Alger a profité de son retour au cœur de la médiation dans la crise malienne pour tenter de relancer les négociations autour de ses trois diplomates enlevés par le Mujao en avril 2012 à Gao, dans le Nord-Mali.

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Voilà bientôt deux ans que les diplomates du consulat algérien de Gao, au Mali, sont retenus en otage par les jihadistes du Mouvement pour le jihad et l’unicité en Afrique de l’ouest (Mujao). Après la libération de trois d’entre eux, en juillet 2012, et l’exécution du vice-consul Tahar Touati, en septembre de la même année, ils ne sont plus que trois à être toujours détenus dans l’immensité désertique du nord-malien. D’après nos informations, les négociations en vue de leur libération sont toutefois en train d’être relancées, dans l’ombre de la médiation algérienne visant à résoudre la crise dans Nord-Mali.

Sollicité par Bamako, Alger tente, depuis le début de l’année 2014, de débloquer les pourparlers entre le gouvernement et les groupes rebelles maliens. Plusieurs délégations de ces différents mouvements – Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), et Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) – se sont ainsi rendues dans la capitale algérienne à la mi-janvier, quelques jours avant une visite officielle du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, afin de se mettre d’accord sur une plateforme de revendications.

Deux arabes de Gao au coeur des négociations ?

Parmi les membres de la délégation du MAA, figuraient plusieurs personnalités réputées proches des responsables du Mujao – ce qui a d’ailleurs provoqué la colère du MNLA. Deux noms se dégagent : Mohamed Ould Ahmed Deya dit Rougy et Chérif Ould Ataher. Tous deux sont des notables arabes de Gao, bastion du Mujao pendant près de dix mois avant le déclenchement de l’opération Serval. Le premier a déjà participé à des tractations avec les autorités algérienne autour des otages, en septembre 2012, juste après l’annonce de l’exécution du vice-consul. Le second, recherché par Interpol, est clairement accusé par certains responsables touaregs d’être un ancien cadre du Mujao. Son frère, Abdoulaye Ould Ataher, pourrait par ailleurs faire partie des ravisseurs.

Rougy et Chérif Ould Ataher ont aussi en commun d’être visés, depuis le 7 février 2013, par un mandat d’arrêt de Bamako à l’encontre de plusieurs chefs terroristes ou narcotrafiquants du Nord-Mali. Dans cette liste figurent plusieurs noms bien connus des services de sécurité tels Iyad ag-Ghali, Abdelkrim al-Targui, Omar Ould Hamaha, ou encore Sultan Ould Bady… Ces deux figures arabes de Gao seraient, d’après plusieurs sources concordantes, au cœur des négociations en vue de la libération des trois otages. Comme nous l’a confié un des membres de la délégation du MAA à Alger, Rougy et Chérif Ould Ataher sont toujours en Algérie, les autres ayant regagné le Mali le week-end précédent.

Changement de ton de Lamamra

Côté algérien, c’est le silence radio. Si les officiels répètent à l’envie que la cellule de crise mise en place au sein du ministère des Affaires étrangères continue de travailler sur le dossier, aucune information n’est distillée aux journalistes. Quant aux familles des otages, elles refusent de parler aux médias. Les récentes déclarations publiques du ministre des Affaires étrangères sur le sujet laissent toutefois penser que le dialogue entre Alger et les ravisseurs n’est pas rompu, voire confirment qu’il est relancé. Le 28 décembre 2013, au cours d’une conférence de presse, Ramtane Lamamra indiquait que le gouvernement était “sans nouvelles” des trois otages. Trois semaines plus tard, le 19 janvier, le ton avait changé. Lors d’un point presse avec son homologue malien Zabahi Ould Sidi Mohamed, le chef de la diplomatie algérienne déclarait publiquement – depuis plusieurs mois – que les captifs étaient “toujours en vie” et qu’il espérait les voir “libérés dans les plus  brefs délais”.

source : jeuneafrique.com

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