A cause des activités des chercheurs d’or chinois, avec la complicité de certaines autorités locales, c’est la désolation dans le village de Bala Masala dans la commune du Mandé. Les mêmes Chinoissontsignalés à Narena, Balan Komana, Kouremale, Koumakaran, Balan Djoliba, Makana ; Namakana et bien d’autres. A en croire le témoignage de certains villageois, les Chinois ont des géomètres maliens qui mesurent les champs.
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‘Ils te proposent la valeur de ton champ et les arbres qui s’y trouvent. Si tu refuses de vendre ton
champ, ils achètent celui de ton voisin et rejettent les eaux usées chez toi », dénonce un villageois
sous anonymat. Le problème est que les villages vivent de l’agriculture, et s’il n’y a pas d’agriculture,
les villageois ne peuvent pas joindre les deux bouts. Or, l’orpaillage traditionnel que faisaient les femmes est de plus en plus menacé.
Notre source est formelle : ça chauffe actuellement à Bala Massala. Les femmes qui font l’orpaillage de 16 à 7 heures, font face à l’agressivité des forces de l’ordre déployées par les Chinois. Généralement, elles sont à coup de gaz lacrymogène par la force publique locale. On leur retire leurs calebasses, et il se trouve que des agents maliens les obligent parfois à laver leurs vêtements en guise de
punition.
Ce qui dérange les populations est qu’il s’agit de Chinois installés illégalement sur leurs terres. La plu-
part des travailleurs employés par les Chinois sont des Ghanéens,selon notre source. Par ailleurs, ils
recrutent quelques villageois qui sont obligés de travailler parce qu’ils n’ont pas de boulot. C’est un
cri de détresse que lancent des populations de plusieurs villages. Utilisant la force publique locale, des
Chinois ravagent tout dans ces villages à la recherche de l’or. Les champs ne sont plus épargnés,
selon des villageois. Ils viennent acheter les champs, ceux qui refusent de vendre leurs champs sont
victimes des eaux usées des champs voisins.
Tout cela se passe au vu et su des autorités locales qui ne disent rien et laissent faire. L’agriculture est en train d’être pratiquement détruite dans la zone, parce que les paysans ne peuvent plus produire à
cause des dégâts. Non seulement les pelleteuses détruisent la terre en la défigurant, mais aussi les pro-
duits chimiques déversés pour extraire l’or polluent. Le mercure que les chercheurs d’or utilisent est très
nocif, et il n’y a personne pour vérifier ce que font les Chinois.
C’est toute cette rentabilité qui rend les Chinois milliardaires aujourd’hui sur la terre malienne. Ils sont au-
jourd’hui propriétaires des grosses cylindrées de Bamako. Si l’Etat ne prend pas ses responsabilités, dans quelques années ces zones ne seront plus fréquentables à cause de leur utilisation. Nous re-
viendrons plus en détails dans nos prochaines éditions avec les noms des sociétés chinoises et des complicités locales.
A.D
Source: La Sirène