Malgré les protestations de certains commerçants du grand marché de Bamako le week-end dernier, l’opération de libération des voies publiques de Bamako poursuivra son cours. Mais, il y aura des mesures d’accompagnement pour soulager les déguerpis.

Après les évènements malheureux survenus samedi dernier lors de l’opération de libération des voies publiques aux abords du grand marché, le gouverneur du district de Bamako a rencontré hier les leaders d’opinion.

Toutes les parties prenantes ont répondu présent à l’appel. En plus des représentants des commerçants (chambre de commerce et d’industrie du Mali), les artisans, les transporteurs, il y avait les leaders religieux, les représentants des familles fondatrices de Bamako et des chefs de quartiers.

L’objectif de cette rencontre était de recueillir les propositions des acteurs impliqués dans l’opération, mais également de rappeler que l’opération suivra son cours. Selon le gouverneur, avant le début de l’opération, les autorités avaient organisé des rencontres similaires pour sensibiliser les acteurs.

« C’est regrettable ce qui s’est passé samedi, car nos intentions n’étaient pas de détruire le commerces des citoyens. Nous le faisons pour le bonheur de tous. Oui, aucune action humaine n’est parfaite et c’est pourquoi il peut y avoir des couacs. Autrement, nous voulons faire du bien et nous voulons l’accompagnement et le soutien de tous », a-t-elle expliqué.

Par rapport au recasement, elle a expliqué que la commission mise en place depuis le démarrage des activités a déjà trouvé des places dans certains marchés de Bamako. « Il y a 500 places au marché Bonboli, 440 en construction à la Commune III, 200 places au marché de Sanfil. Des places sont aussi disponibles dans les marchés de certains quartiers de Bamako dont Sogoniko, Hamdallaye, Magnambougou, etc. », a-t-elle ajouté.

Et d’ajouter : « la démolition sera exécuté comme prévue et toutes les voies publiques seront libérées. Il n’y aura aucune forme de favoritisme ».

A l’unanimité, tous les participants ont manifesté leur soutien effectif à cette opération qui contribuera à sécuriser la ville de Bamako et à rendre plus conviviale la ville. Mais, ils ont fait des propositions au gouverneur dans le cadre du recasement des déguerpis. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily a indiqué que la Chambre est prêt à accompagner le gouvernorat dans cette tache à travers la construction de nouveaux marchés dans le district. Mais pour cela, il sollicite des espaces aux maires et demande à l’Etat de leur céder les bâtiments publics qu’il envisage de vendre.

Le recensement des déguerpis et la coordination d’une stratégie d’accompagnent à leur égard sont les autres points qui ont été discuté lors de cette rencontre.

Sory I. Konaté

La Caba offre un Ciwara au gouverneur pour l’encourager

Si l’opération de libération des voies publiques dans le district de Bamako est décriée par certains de nos compatriotes, les natifs de Bamako et certaines associations de la société civile de la ville soutiennent cette action. Pour manifester cela, les associations, à travers leur collectif (Caba) a adressé une lettre de félicitation et d’encouragement à Mme Sacko Aminata Kane et l’incitent à continuer avec cette action pour l’embellissement de la ville de Bamako. Le collectif a profité de l’occasion pour la remettre un Ciwara en guise de reconnaissance.

Pour le récipiendaire ce trophée, auquel elle ne s’attendait pas, c’est comme une charge pour elle. « Désormais je n’est plus droit au découragement durant ma carrière. Ce soutien me conforte», a-t-elle indiqué.

Le collectif est composé d’une vingtaine d’associations y compris celle des familles fondatrices de Bamako, les natifs de Bamako, la jeunesse de Bamako, Bamako-Kanu, etc.

SI. K

Source: lesechos