La communauté internationale est de plus en plus inquiète de la situation au Soudan du Sud. Si le niveau de violence a baissé, le retard accumulé dans l’application de l’accord de paix de septembre devient très préoccupant. Le pays doit entrer dans une nouvelle période de transition en mai, et beaucoup de progrès restent à accomplir pour éviter de replonger le pays dans le chaos. Vendredi 8 mars le représentant de l’ONU dans le pays, David Shearer, a fait le point devant le Conseil de sécurité.
C’est un tableau très mitigé qu’a décrit David Shearer. Certes, le niveau de violence a baissé, les opposants se déplacent librement autour de la capitale, et les déplacés comment à rentrer. Pour autant, des problèmes fondamentaux restent à régler sur le nombre de régions et les frontières, sur la formation d’une armée unifiée et sur la sécurité pour le retour des opposants.
« Il n’y a pas de plan B »
Le chef rebelle Riek Machar doit par exemple revenir à Juba en mai et prendre ses fonctions de premier vice-président. « On est très en retard et nous n’aurons pas d’autre chance. Il n’y a pas de plan B », a expliqué David Shearer.
S’ajoutent à cela des affrontements violents ces dernières semaines dans la région de l’Equateur entre le gouvernement et des groupes non signataires de l’accord de paix, et une situation humanitaire toujours critique.
Le diplomate a toutefois gardé une part d’optimisme, estimant que le retour de la violence était évitable et que l’accord était plus soutenu que les précédents. Le représentant spécial a gardé un ton diplomatique. A la différence des évêques catholiques sud-soudanais qui fin février avaient lancé un véritable cri d’alarme. Selon eux, « toutes les parties sont désormais engagées dans des combats ou des préparatifs de guerre. Il n’y a pas de volonté, les discours de haine se diffusent et il y a une soif de revanche des communautés », avaient-ils alors déclaré.
Les mois à venir « cruciaux »
Comme un écho à ces inquiétudes grandissantes, David Shearer a déclaré vendredi que « les trois mois à venir étaient cruciaux et que le coût d’un échec serait inimaginable ».
Source: RFI