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ONU: Diop appelle à la clarification

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye DIOP, à la tribune du débat général de la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies, réaffirmant la volonté des autorités de la transition d’inscrire leurs actions dans le cadre de l’Accord pour la paix a appelé « les groupes armés à se démarquer et à cesser les collusions constatées avec les groupes armés terroristes ».

Le chef de la diplomatie de notre pays, Abdoulaye DIOP représentant le président de la Transition s’est adressé à la 78e Assemblée générale des Nations unies dont le thème est « Rétablir la confiance et raviver la solidarité mondiale ».
Les tentatives déstabilisation de la France
Cette session se tient dans un contexte de recrudescence de la violence au Sahel et singulièrement au Mali. Pour le ministre DIOP, cette situation n’est pas anodine parce que certaines puissances continuent de faciliter les activités criminelles des groupes armés terroristes au Mali et au Sahel malgré les dénonciations le 15 août 2022 au Conseil de sécurité.
« Au lieu de cesser ces agissements, ce pays (NDLR la France), membre permanent du Conseil de sécurité, continue, en toute impunité, ses manœuvres de déstabilisation du Mali et du Sahel », a dénoncé le ministre DIOP en rapportant que l’ancienne puissance coloniale avait procédé à la libération de terroristes dans la zone des trois frontières du Burkina, du Mali et du Niger, en dehors de tout cadre judiciaire et à l’insu des Etats concernés, pour perpétrer plus d’actions terroristes contre nos populations civiles et nos Forces de défense et de sécurité.
Ayant été incapable d’isoler notre pays et de l’empêcher de choisir ses partenaires, la France tenterait d’asphyxier notre pays en le privant de financement de la part des institutions financières, soupçonne le ministre DIOP.
« Les actes hostiles de la France s’illustrent également par ses interventions intempestives et illégales pour retarder voire empêcher le traitement de nos demandes de financement dans plusieurs Institutions financières sous-régionales, régionales et internationales », a-t-il ajouté.
Comme si ces actes ne sont suffisants, le Mali qui a tourné le dos à des années de coopération avec la France, regrette que ce pays tente, et parfois parvienne malheureusement « à instrumentaliser des organisations sous régionales africaines, opposant des pays frères les uns aux autres, uniquement pour ses intérêts géopolitiques, dans une démarche néocoloniale et paternaliste ».
Outre la brouille avec la France qui perdure depuis deux ans, le chef de la diplomatie malienne a évoqué également la lutte contre le terrorisme et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale en étant « conscient du fait que l’action militaire seule ne suffit pas pour enrayer de manière durable les défis complexes liés au terrorisme et à certaines problématiques de la gouvernance du pays ».
C’est pourquoi, a-t-il expliqué, le gouvernement s’est doté d’une stratégie intégrée, qui comprend les réformes politiques et institutionnelles, le volet développement, la prise en compte des préoccupations spécifiques de la jeunesse, des femmes, y compris l’emploi et leur représentation dans les instances de décision aux niveaux local et national.
Ces morts de Maliens qui n’émeuvent pas l’ONU
En dépit de sa volonté et son engagement politique, le gouvernement ne nie pas l’évidence des défis qui jalonnent le chemin vers la paix, à l’instar de la série macabre d’attaques terroristes perpétrées, sans discernement, contre les populations civiles et les éléments des Forces de défense et de sécurité maliennes.
A cet effet, le ministre DIOP a rappelé l’attentat sauvage et barbare contre le bateau « Tombouctou » et les assauts sur les camps des villes de Bamba, Gao et Bourem, entre les 7 et 12 septembre dernier qui illustrent la cruauté de ces groupes terroristes et criminels en bande organisée qui agressent lâchement des cibles vulnérables comme les femmes et les enfants.
Alors que plusieurs Etats et organisations sous régionales se sont indignés de ces attaques, le Mali regrette que les pertes en vie humaines n’ont pas choqué le Conseil de sécurité de l’ONU qui n’ait pas réussi à avoir un minimum de consensus pour condamner les actes barbares récemment commis malgré le thème de solidarité de la session.
En dépit de ce manque de solidarité de la part des Nations unies, et des défis auxquels il fait face en raison du sponsoring des groupes terroristes, le gouvernement est plus que jamais déterminé à rétablir son autorité sur tout son territoire.
Les FAMa poursuivront leur offensive contre ces groupes terroristes et obscurantistes, a-t-il déclaré.
Quant à la mise en œuvre de l’Accord menacé par les récentes attaques dans le nord du pays, le ministre Abdoulaye DIOP a souligné que notre pays, dans une dynamique d’appropriation nationale, s’attèle à poursuivre la mise en œuvre efficiente et intelligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger avec nos frères des mouvements signataires qui le souhaitent.
Se réjouissant du chemin déjà parcouru depuis la signature de l’Accord en 2015, y compris l’adoption de la nouvelle Constitution qui prend en charge plusieurs dispositions de l’Accord, il a indiqué que le Gouvernement a décidé de privilégier désormais le dialogue inter-malien pour la poursuite du processus de paix avec les groupes signataires.
Concourt de la dynamique du renforcement de la présence et de l’autorité de l’Etat, l’engagement du gouvernement à occuper toutes les emprises libérées et à libérer par la MINUSMA.
Contrairement à certaines allégations, selon lui, l’occupation de ces emprises, en tout point conforme aux textes des Nations Unies, ne constitue en aucune façon un acte de belligérance de l’Etat malien vis-à-vis des mouvements signataires.
« Au contraire, nous continuons de tendre la main à nos frères des mouvements signataires pour une paix durable et un développement harmonieux au profit de nos populations. A cet effet, nous appelons les groupes armés à se démarquer et à cesser les collusions constatées avec les groupes armés terroristes lors des dernières attaques, et ce, conformément à l’Accord pour la paix mais aussi aux différentes résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies », a-t-il exhorté.

PAR SIKOU BAH

Info Matin

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