Le jeudi 7 septembre 2023, la nation malienne était endeuillée par le drame du bateau Tombouctou transportant des civils, notamment des élèves revenant de vacances, qui a été attaqué à la roquette et incendié par des terroristes. L’attaque qui n’a toujours pas été revendiquée et qui n’a toujours pas été condamnée par la CMA signataire de l’Accord qui s’est engagé à rompre avec le terrorisme avait fait plus de 100 morts. La République solidaire s’est officiellement recueillie ce 22 septembre à la mémoire des victimes du bateau Tombouctou, mais aussi de toutes celles, à travers le Mali, qui ont été victimes de l’immonde terroriste. Deux semaines après, peut-on logiquement se poser la question du qui a fait le coup ?
Dans un communiqué publié par les réseaux sociaux ce samedi, la branche locale du groupe terroriste JNIM jette un gros pavé dans la marre de ses supposés alliés de la CMA, en opposant un démenti catégorique à toute implication dans l’attaque contre le bateau Tombouctou, le 7 septembre dernier, entre la commune de Zarho, cercle de Ber, dans région de Tombouctou, et le village d’Aba Koyra, administrativement affilié à Bamba, région de Gao, tous les deux villages situés le long du fleuve Niger. Dès que même les terroristes du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans GSIM) s’est démarqué de cette boucherie humaine, qu’attend la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) pour condamner l’attaque ?
Ne se définit-elle pas comme une organisation non terroriste qui défend les populations civiles de l’Azawad et leurs biens ?
Comment comprendre et expliquer son silence sur plus de 100 morts deux semaines après l’attaque ?
Faut-il malheureusement croire que c’est elle qui a commis ce crime, dès que JNIM qui avait été indexé comme l’auteur du génocide a décliné ce samedi toute responsabilité ?
La CMA n’est pas un assassin, se défend un activiste azawadien. Qu’à cela ne tienne, la question reste entière : pourquoi la CMA, à défaut de condamner l’attaque terroriste ignoble, n’a jusqu’ici pas présenté ses condoléances pour ce crime passible de la CPI ?
Pourquoi jusqu’ici elle ne s’est pas démarquée comme le JNIM vient de la faire ?
En se démarquant de l’attaque du bateau, le JNIM se démarque-t-il de la CMA qui s’en est pris aux civils, toutes choses dont Iyad et ses hommes ne partagent pas, ou indexe-t-il son grand rival EIGS (Etat islamique au Grand Sahara) ?
L’équation est loin d’être une consolation pour nous Maliens, famille des victimes. Car, CMA, EIGS et GSIM, c’est le bon, la brute et le truand.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info Matin