L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal a tenu sa 18e conférence des chefs d’Etat et de gouvernement à Bamako samedi. La session ordinaire a annoncé de grands chantiers pour bâtir une OMVS renouvelée.
Quatre Etats une vision solidaire. En se réunissant à Bamako pour leur 18e conférence, les chefs d’Etat de la Guinée Conakry, du Sénégal, de la Mauritanie et du Mali, pays membres, de l’OMVS, ont donné un nouveau souffle à leur vocation de favoriser un développement intégré et coordonné du bassin du fleuve du Sénégal au profit des populations respectives.
La 18e session ordinaire a d’abord posé son évaluation sur le bilan du président en exercice sortant de la conférence des chefs d’Etat et du gouvernement, Macky Sall. Le mandat était axé sur la modernisation de l’organisme inter-Etats, l’amélioration de l’offre d’énergie hydroélectrique, la poursuite d’une coopération solidaire et inclusive entre les Etats membres et le parachèvement du projet navigation.
L’offre d’énergie a connu des progrès significatifs, selon le président Macky Sall. « Aujourd’hui, après le démarrage des travaux du barrage hydroélectrique de Gouina dont le 1er groupe sera livré en fin 2020, le Haut-commissariat a procédé, en février 2019 à Conakry, à la signature du contrat commercial avec la société chinoise Sinohydro retenue pour la réalisation clé en main avec apport de financement du projet d’aménagement de Koukoutamba, pour un coût estimé 812 millions de USD ».
La même approche a été retenue pour le développement du projet d’aménagement du barrage à but multiple de Gourbassi, indique-t-il. « Ouvrage stratégique, Gourbassi permettra le contrôle des apports de la Falémé et de faire passer la régularisation du fleuve Sénégal par les ouvrages de l’OMVS, de 50 % environ à plus 75 % « .
L’OMVS, dans la politique de développement de l’offre d’énergie électrique, a mis un accent durant ses années sur l’électrification rurale dans plusieurs villages au Mali. Les installations, déjà réceptionnées, sont transférées à EDM-SA aux dires du président en exercice sortant de la conférence de chefs d’Etat et de gouvernement. Et d’ajouter que d’autres projets allant dans le sens sont initiés dans 3 des 4 Etats de l’organisation, dans le cadre du projet de Gouina et du fonds d’électrification rurale de la Sogem. Ce dernier est à un stade « très avancé et les financements sont disponibles et les travaux démarreront incessamment », dit-il.
Accès sécurisé à l’eau
D’un projet à un autre, les chefs Etats ont approuvé le coup d’accélérateur donné à la seconde phase du Projet de gestion intégrée des ressources en eau et de développement des usages multiples dans le bassin du fleuve Sénégal (PGire) en ses composantes agriculture irriguée et la santé.
Avec plus 3 500 hectares de périmètres irrigués réhabilités et aménagés, le Pgire II bénéficie à près 16 000 habitants dans les quatre Etats-membres selon l’OMVS. La seconde phase a également distribué de plus 3 800 000 moustiquaires imprégnées à longue durée d’action dans les quatre Etats et des médicaments contre la bilharziose selon OMVS.
Vecteur d’intégration
Qualifiée de rencontre d’« enjeu pour impulser une nouvelle dynamique à l’organisation », la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement de l’OMVS s’est penchée pour cette 18e rencontre sur la navigabilité pérenne du fleuve Sénégal. La composante compte se baser sur deux volets : la navigation de base et le transport minéralier sur le fleuve Sénégal. Pour développer ce projet, l’OMVS devra aménager le chenal navigable sur 905 km entre Saint-Louis (Sénégal) et Ambidi (Mali). Des jalons importants ont été posés dans le sens de la concrétisation de ce projet affirme le président Macky Sall.
L’annonce a réjoui l’hôte de la rencontre, IBK. Le projet a un intérêt « avéré » pour le Mali, selon le président. « Je ne vous dis pas combien je tiens à la navigabilité hyper enclavée. Quand j’ai vu la prise en compte de ce souci-là, j’en suis réjoui. Bientôt nous pourrons être relié à Saint-Louis et avec des navires à bon tirant d’eau ».
Le même satisfécit a été partagé par le président de la Mauritanie Mohamed Oul Cheickh El-Ghazouani qui est à sa première participation à ce sommet. Selon lui, il est nécessaire aujourd’hui de donner une impulsion nouvelle à l’organisation et surtout de travailler afin de concevoir et mettre en place des mécanismes efficaces pour son autofinancement en vue d’alléger les soutiens apportés par les Etats.
A l’issue des travaux, la conférence a donné des orientations visant l’impulsion d’une dynamique nouvelle à l’OMVS. Parmi ces résolutions, figure la mobilisation des financements pour la réalisation des projets d’Aménagement hydroélectrique de Koukoutamba et de Gourbassi.
Kadiatou Mouyi Doumbia
Mali Tribune