Les deux comités syndicaux (CSTM et UNTM) au cours d’une assemblée d’information tenue mardi dernier pour mobiliser tous les travailleurs de l’OPAM ont dénoncé l’ingérence du commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) dans la gestion de l’office des produits agricoles du Mali (OPAM).
Une situation qui pourrait selon les deux syndicats aboutir à un dépôt de préavis de grève si le CSA persiste à violer les lois et les textes déterminant les missions de l’OPAM.
La rencontre s’est déroulée à l’OPAM, en présence des secrétaires généraux des 2 comités syndicaux, M. Bokary Sounfountera du CSTM et M. Issa Traoré, UNTM, ainsi que plusieurs autres membres.
Cette assemblée d’information et de mobilisation des travailleurs de l’OPAM fait suite à une réunion extraordinaire des comités syndicaux (CSTM et UNTM) tenue le 6 mars dernier. L’ordre du jour a porté sur un seul point :
‘’ La lettre n°0102 PR CSA du 19 février 2018, instruisant au STF de prendre toutes les dispositions utiles pour les activités de passation de marché de transport, dans le cadre des opérations des distributions Alimentaires gratuites’’.
Toute chose que les syndicats considèrent comme une violation flagrante des lois et textes (notamment la loi n°88-67 du 26 décembre 1988, le contrat Plan Etat OPAM, le code de gestion du stock national de sécurité et la communication verbale prise au conseil des ministres du 6 septembre 2017) déterminant les missions de l’OPAM.
Parce que, selon les syndicalistes, le STF (secrétariat technique et financier du dispositif national de sécurité alimentaire) créé en mars 2017 par le décret N°2017-0260/PRM a pour mission principal de mobiliser et mettre à disposition les budgets de fonctionnement des structures du dispositif prévu dans le contrat plan-Etat/OPAM. « Telle est la mission du STF et non de passer des marchés de transport dans le cadre des opérations des distributions alimentaires gratuites », ont-ils rappelé.
Les comités syndicaux ont ensuite expliqué que le commissariat à la sécurité n’est pas à sa première ingérence dans la gestion de l’OPAM. Parce que, dénoncent-ils, depuis l’année passée le CSA a tenté de priver l’OPAM des achats et des distributions alimentaires gratuites au profit du STF. Malheureusement, seul un de leur besoin a été satisfait. Puisque, l’OPAM avait déjà signé la convention avec les partenaires pour la distribution alimentaire gratuite.
« Cette année, c’est pour prendre le devant que CSA a adressé cette lettre au STF pour lui demander de prendre des dispositions pour les contrats de transport des distributions alimentaires gratuites en toute violation des textes », dénoncent-t-ils.
Par conséquent, les syndicalistes demandent à la direction générale de l’OPAM, à ne jamais accepter les contrats conclus en dehors de l’OPAM et à ne plus envoyer les documents de l’OPAM à une autre structure pour paiement.
Et de rappeler que, l’OPAM dispose d’une autonomie de gestion et toutes les activités qui lui sont assignées doivent être payées en son sien conformément à l’article 2 de l’ordonnance n°91-014/p-CTSP, fixant les principes fondamentaux de l’organisation et du fonctionnement des EPIC).
« Nous exigeons au CSA de respecter les textes en laissant l’OPAM accomplir ses missions conformément aux textes en vigueur », ont-ils demandé avant d’inviter les hautes autorités du pays à prendre des mesures pour faire respecter ses textes et lois par le CSA.
Par ailleurs, M. Sounfountera, secrétaire général du CSTM a annoncé que désormais aucune activité de l’OPAM ne sera ni exécutée ailleurs, ni payée ailleurs.
Il a enfin prévenu que, si le Commissaire à la Sécurité Alimentaire persiste à envoyer à l’OPAM un contrat (dans le cadre des distributions alimentaires gratuites) signé ailleurs, « ce jour nous déposerons un préavis de grève pour éviter tout simplement son exécution ».
Djibril Kayentao
Le 26 Mars