L’Office de protection des végétaux (OPV) a tenu jeudi, dans ses locaux, la 10è session ordinaire de son conseil d’administration sous la direction du ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Ousmane Ag Rhissa, président du conseil d’administration. C’était en présence du directeur général de l’OPV, Biramou Sissoko, et de l’ensemble des administrateurs. A l’ordre du jour : le procès-verbal et l’état d’exécution des recommandations de la session précédente, le bilan d’activités de la campagne phytosanitaire 2013-2014 et le point du budget de 2014.
Le budget 2014 de l’Office de protection des végétaux s’élève à 556 482 000 Fcfa. Il est alimenté uniquement par le budget ordinaire d’Etat sans apport du budget spécial d’investissement (BSI) et des partenaires techniques et financiers (PTF). Avec cette enveloppe budgétaire qui accuse une baisse de 9,66% par rapport à 2013, l’OPV assurera la surveillance et la protection des cultures, des récoltes et des pâturages afin de réduire d’éventuels dégâts des nuisibles sur les cultures. Il renforcera les capacités de tous les agents d’appui-conseil, du personnel de l’administration, des élus communaux, des brigades villageoises d’intervention phytosanitaire et des producteurs par la sensibilisation et la formation. Des prospections de terrain seront également effectuées pour le suivi de l’évolution des différents nuisibles sur l’étendue du territoire national.
Les résultats de ces prospections décideront des dispositions d’intervention afin de prévenir et minimiser les dégâts causés par les nuisibles sur les cultures. Les prévisions de prospection et de traitement sont respectivement estimées à 53 615hectares et 23 115 hectares pour toutes cultures et tous les nuisibles confondus.
La surveillance des nuisible dans le delta intérieur du fleuve Niger demeure renforcée. Les prévisions de prospection et de traitement dans les régions de Ségou, Mopti et Tombouctou seront de 300 hectares et 80 hectares. En outre les mouvements du criquet pèlerin seront suivis. Le programme d’activités et le budget 2014 prévoient aussi l’amélioration de la production agricole en quantité et en qualité afin d’assurer la sécurité alimentaire, l’augmentation des revenus des producteurs en préservant l’environnement, la santé humaine et celle des animaux, en assurant la surveillance, la prévision des pullulations des nuisibles des cultures et des denrées stockées sur toute l’étendue du territoire afin de déclencher l’alerte.
L’évolution des systèmes de production, la pression croissante des changements climatiques, de la désertification et de la dégradation des milieux naturels imposent aujourd’hui de donner à l’Office de protection des végétaux le champ d’action le plus large possible dans une perspective de développement durable, a constaté le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement. Ousmane Ag Rhissa a expliqué que la végétation regroupait l’ensemble des plantes pérennes et temporaires et est composée d’une part, de plantes domestiquées et cultivées qui relèvent de l’agriculture et d’autre part, de plantes sauvages (végétaux ligneux et herbacés) qui relèvent de l’environnement.
Il a confirmé que l’OPV a exécuté sa mission de protection des végétaux dans le domaine de l’agriculture en s’efforçant de répondre au mieux aux attaques des ravageurs de tous ordres. La campagne phytosanitaire qui s’achève, a-t-il constaté, a été marquée par des menaces d’oiseaux granivores dans les zones rizicoles des aménagements hydro-agricoles dans les régions de Ségou et de Mopti et ainsi que sur les cultures sèches dans ces mêmes régions et celle de Kayes.
Des manifestations d’autres nuisibles ont été relevées dans les régions de Kayes, Koulikoro, Ségou et Mopti. Des mouches à fruit se sont signalés sur les mangues dans les régions de Sikasso et Koulikoro.
Pour les régions de Tombouctou et Gao, a rappelé Ousmane Ag Rhissa, les préoccupations des producteurs ont pu être prises en compte en août dernier à la faveur du retour du personnel spécialisé de protection des végétaux d’appui qui avaient été redéployés du fait de l’insécurité. La vigilance de l’OPV et la diligence des interventions des acteurs impliqués et des producteurs ont permis de juguler à temps ces infestations et de préserver une bonne partie de la production céréalière de la campagne agricole 2013-2014.
La campagne 2014-2015 prévoit une production céréalière d’un peu plus de 5 437 293 tonnes reparties sur 3 688 658 hectares.
S. Y. WAGUE
