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Occupation des espaces publics à Ouenzzindougou: le CIDO déterminé à déguerpir les occupants

La population de Ouenzzindougou, dans la commune rurale du Mandé, regroupée au sein du Comité d’initiative pour le développement de Ouenzzindougou (CIDO), a organisé, le mercredi dernier, une conférence de presse sur l’occupation illicite des espaces publics du quartier. Les principaux conférenciers étaient le président du Comité, Boubacar TANGARA, et Me Hamidou MAIGA. C’était également en présence des autorités coutumières ; des femmes et des jeunes de Ouenzzindougou.

 

D’entrée de jeu, le président du CIDO, Boubacar TANGARA, a précisé que le Comité qu’il dirige a pour seul objectif d’œuvrer pour le développement du quartier et défendre l’intérêt collectif des citoyens. Il a rappelé que Ouenzzindougou a été loti en 1978 et comptait 36 espaces publics.
Mais ces dernières années, déplore M. TANGARA, ces espaces publics sont en train d’être morcelés et vendus à des particuliers. Une pratique que le Comité d’initiative pour le développement de Ouenzzindougou combat.
« Ces espaces sont morcelés et vendus en violation de la loi. Au lieu que les espaces publics profitent à la population, certains en font un fonds de commerce », a dénoncé Boubacar TANGARA.
L’on apprend que dans la commune rurale du Mandé, il n’y a pas de lycée public, de CSREF, de CAP, de Centre social pour les femmes, de Centre de la protection civile… Les espaces qui doivent servir à abriter ces infrastructures publiques sont vendus à des particuliers.
Le Conférencier a informé que des lettres ont été adressées au ministre des Affaires foncières, de l’urbanisme et de l’habitat qui a pris immédiatement des dispositions. Selon lui, le ministre a instruit à la direction nationale de l’Urbanisme de mener une enquête sur cette problématique.
Ainsi, à l’issue de son enquête, l’équipe de la brigade de contrôle des constructions et des servitudes d’urbanisme de la DRUH-KKoro a présenté les résultats suivants au ministère :
L’existence de 36 îlots prévus pour les espaces publics dans le lotissement de Ouezzindougou élaboré en 1978 ; 12 îlots sur les 36 font l’objet d’occupation illégale par des constructions non autorisées, dont 4 îlots en usage d’habitation et 8 îlots en usage de culte.
Les enquêteurs ont précisé que les morcellements opérés sur les équipements collectifs du lotissement de Ouenzzindougou n’ont pas fait l’objet d’autorisation légale, donc violent les dispositions de la loi N°02-016 du 3 juin 2002 fixant les règles générales de l’Urbanisme et des textes d’application notamment le décret N°05-0115/P-RM du 09/03/2005 fixant les modalités de réalisation des différents types d’opération d’Urbanisme.
De même, les experts précisent que les constructions sur ces équipements sont réalisées sans autorisation de construire. D’où une violation de la loi N°01-077 du 18 juillet 2001, modifiée, fixant les règles générales de la construction et du décret N°2020-0031/PRM du 27/01/2020 portant réglementation de la délivrance du permis de construire.
L’on apprend de l’enquête que les propriétaires disposent des actes de propriété délivrés par la mairie de Ouenzzindougou.
Face à cette situation, il a été recommandé au directeur régional de l’Urbanisme et de l’habitat de Koulikoro de dresser des procès-verbaux de constat d’infractions pour constructions non autorisées et occupations illicites contre les contrevenants ; de transmettre les procès-verbaux au Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Kati ; d’organiser une réunion sous l’égide du préfet comprenant la mairie, la chefferie traditionnelle, le CIDO et les services techniques pour fixer les vocations des espaces.
Il s’agit aussi d’actualiser le plan de lotissement après avoir fixé la vocation des espaces libres ; et de le soumettre au Gouverneur de la région de Koulikoro pour approbation…
Il a été demandé à la mairie de veiller au respect strict de la vocation des espaces publics et de sécuriser les équipements collectifs du lotissement de Ouenzzindougou.
Aussi, le Comité d’initiative pour le développement de Ouenzzindougou a été chargé de se mettre en rapport avec la direction régionale de l’urbanisme et de l’habitat de Koulikoro pour suivre la mise en œuvre de ces mesures.
Au cours de cette conférence de presse, le CIDO a exigé le respect de la loi concernant les places publiques du lotissement de Ouenzzindougou ; la protection des espaces publics ; l’attribution des vocations proposées ; l’application stricte des recommandations ; la prise de sanctions contre toute personne dans l’administration qui font obstruction à l’application des recommandations ; des sanctions exemplaires contre tous les spéculateurs fonciers et leurs complices,
Les responsables du Comité se disent confiants quant à l’aboutissement de cette lutte.
D’ailleurs, l’on apprend que plusieurs plaintes ont été déposées à la justice et les jugements sont prévus pour bientôt.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info-Matin

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