Observateur indépendant dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix au Mali issu du processus d’Alger, le Centre Carter vient d’annoncer la suspension de ses activités prévues à partir du 1er octobre 2023. Le Centre Carter, faut-il le rappeler, fut désigné comme Observateur indépendant fin 2017, conformément aux dispositions de l’Article 63 de l’Accord de 2015 qui stipule que «le rôle de l’Observateur indépendant consiste à identifier de manière impartiale les blocages dans le processus de mise en œuvre, et présenter ses recommandations pour améliorer la mise en œuvre».

L’information a été donnée à travers une correspondance de l’organisation non gouvernementale américaine en date du 5 septembre 2023, adressée aux membres du Comité de suivi de l’Accord (CSA), présidé par l’Algérie.
Sous la plume de Mme Barbara SMITH Vice-présidente, chargée des Programmes pour la Paix, le Centre Carter justifie essentiellement cette décision par la décision du départ de la MINUSMA et du fait qu’elle a été contrainte d’arrêter toutes ses activités à compter du 1er juillet 2023.
«En raison de la suspension du Fonds fiduciaire, l’Observateur indépendant ne bénéficie plus de soutien à compter du 1er août 2023. Cette même difficulté s’est présentée pour l’accomplissement de la phase VI du projet, privant ainsi l’Observateur indépendant de moyens de fonctionnement depuis le 31 juillet 2023 », précise la lettre.
Partant d’une telle situation, «le Centre Carter se trouve dans l’obligation de suspendre ses activités d’Observateur Indépendant, à compter du 1er octobre 2023. Le Centre Carter reste engagé à soutenir la paix au Mali», poursuit la correspondance adressée aux membres du CSA.
Dans sa lettre d’adieu, le Centre Carter a tenu à réitérer sa profonde reconnaissance au Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger (CSA), aux parties signataires (Gouvernement et mouvements) et à la Médiation internationale, pour avoir fait appel à lui en vue du mandat sensible d’Observateur Indépendant de la mise en œuvre de l’Accord.
Il remercie également les partenaires internationaux qui lui ont accordé leur confiance en mettant à sa disposition les moyens nécessaires à son fonctionnement.
L’organisation américaine a tenu également à saluer le soutien constant que lui a apporté la MINUSMA.
Par ailleurs, elle félicite les parties maliennes, ainsi que les acteurs politiques et de la société civile pour les considérables avancées réalisées dans la mise en œuvre, et pour toutes les facilités accordées au Centre Carter pour lui permettre d’être témoin de cette période cruciale de l’histoire du Mali et d’effectuer son travail d’évaluation du processus.
Pour rappel, le dernier rapport du Centre Carter sur la mise en œuvre de l’Accord remonte au 23 août 2021.
Ce rapport avait constaté que, malgré de meilleures relations entre les signataires de l’Accord, ceux-ci restent divisés sur certaines questions fondamentales qui doivent être résolues au cours du mandat du Gouvernement de Transition. Les désaccords portaient sur le processus complet de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants ; la nécessité de projets de développement concrets dans le nord ainsi que dans d’autres régions du Mali ; l’importance de traiter les questions de justice et de réconciliation ; et l’achèvement de la réforme politico-institutionnelle et de la décentralisation, comme le prévoit l’Accord.

Par Abdoulaye OUATTARA

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