Le 04 janvier 2021, alors que la nuit règne encore sur l’Oudalan, des bruits assourdissants, vraisemblablement des hélicoptères, se font entendre à l’Ouest de Gorom-Gorom. Peu de temps après ce sont de nombreux coups de feu qui déchirent la nuit et réveillent les habitants de la zone. Puis plus rien, le silence. Le moment qui a semblé avoir duré une éternité s’est finalement terminé en ce qui concerne les tirs mais le bruit d’hélicoptères s’est prolongé un certain temps. Enfin le silence est revenu et c’est l’incrédulité qui s’est installée aux portes de Gorom-Gorom. Que s’est-il donc passé la nuit dernière dans la région du village de Tasmakat ?
La région de l’Oudalan, qui borde la frontière avec le Mali est tristement connue pour être une zone de non droit où s’affrontent de nombreux groupes terroristes sahéliens tel que le Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM), l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) ou bien le groupe burkinabé Ansarul Islam. Hier encore ce sont dix personnes qui ont trouvé la mort dans l’attaque armée de leur camion à Ouro-Sabou près de Titabé. Non loin, au Niger, vers Mangaizé dans le département d’Ouallam plus de 100 personnes ont été massacrées lors de l’attaque de leurs villages. Faut-il y voir un lien ? La région de Tillabéri est connue pour être le refuge des combattants de l’EIGS et de leurs familles qui pour beaucoup ont été chassés du Mali.
Nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS) probablement soutenus par les hélicoptères de Barkhane étaient-elles en manœuvre ou plutôt en opération destinée à lutter contre les groupes armés terroristes de la zone ? Il s’agirait alors de mettre un coup d’arrêt à ces derniers qui ravagent cette région depuis bien longtemps. L’avenir nous dira bientôt si c’est la première ou la seconde hypothèse, ce qui constituerait une nouvelle étape dans la sécurisation du Nord du Burkina Faso alors que débute le second mandat du président Kaboré.
Issa Bâ
Source: Malijet