Le développement de l’internet a favorisé la prolifération des réseaux sociaux. Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi, car ces médias sociaux, permettent aux internautes notamment les professionnels de divers domaines de partager des informations, illustrées souvent en photos et vidéos. Cet avantage visuel qu’offrent les réseaux sociaux, notamment Facebook, whatsap, Imo et Viber est utilisé à mauvais escient par des individus qui ne se privent pas à se retrouver dans des groupes obscènes pour donner libre cours à leur désir charnel. De véritables associations de malfaiteurs contre les bonnes mœurs et la pudeur publique.
« Sexe 100% », « Moussoya Goundo », « Diatoya Douman »…Rien que par leur nom, on peut deviner facilement à quoi sont destinés ces groupes. Des espaces d’échanges pas seulement sur des conseils sur la sexualité, mais sur des fantasmes, des découvertes de nudité et des préalables pour construire des plans cul.
En clair, ils sont faits pour faire encourager la dépravation et la débauche dans la société. Mais, malheureusement ces genres de groupe sont les plus prisés (le nombre de leurs membres peut atteindre 2000 ou 3000 personnes) et les plus diversifiés (un fourretout de nymphomanes et d’homosexuels). Ils ne sont régis par aucune règle (pour interdire leur accès aux mineurs) encore moins par aucun code de conduite (afin d’interdire certains abus). On a l’impression que ce sont les interdits qui font leur charme. Leurs membres, sans tenir compte de la présence ou pas des mineurs ou de leurs proches connaissances, postent souvent des images et des vidéos obscènes.
Notre consœur de la radio Chaine 2, Oumou Diarra alias ‘’Diéma’’ a affirmé lors d’une de ses émissions( 20/20) qu’elle fera tout pour faire dissoudre ces groupes sur les réseaux sociaux car selon elle, ils sont la source de la dépravation, de la mise en péril de nos valeurs sociétales et la cause des mésententes dans les couples actuellement. Cela se comprend aisément, car sur ces groupes, on divulgue des faits réels, qui sont souvent des secrets de famille, l’intimité des couples et des images de nudité des femmes ‘’mariées’’…
Les avis convergent sur la nuisance de ces groupes !
La prolifération de ces groupes immoraux sur les réseaux sociaux ne laisse personne indifférente. Pour Harouna Youssouf Maiga, membre de l’association des bloggeurs du Mali (ABM) c’est un problème qui prend du jour au lendemain de l’ampleur. « Je souhaiterai que les autorités compétentes prennent des mesures par rapport à cela pour mettre terme à ce phénomène » dira-t-il, tout en faisant savoir que ce phénomène est dû à la défaillance du contrôle parental car les parents ont démissionné. « Les parents payent les téléphones ou des ordinateurs aux enfants qui n’ont pas atteint l’âge de la majorité ».
En outre, il affirme qu’il faut un moyen de contrôle des réseaux sociaux. « Dans les pays développés, à moins de 17 ans, un enfant ne peut pas accéder à certains réseaux sociaux. Il ya aussi une option dans les téléphones et les ordinateurs qui est nommé le contrôle parental, il permet de contrôler les enfants de leur empêcher d’accéder à certains sites internet » propose M. Maïga.
Au delà de cet aspect, ce qui choque aujourd’hui ce sont les comportements de certains couples qui filment leurs ébats pour ensuite mettre les vidéos sur ces groupes obscènes. Du coup comme des acteurs pornos les membres de ces groupes se rivalisent en diffusion d’images choc. Il est rare de fouiller dans un téléphone sans tomber sur ces photos ou images de nudité. C’est pourquoi elles sont devenues des moyens de chantage pour certains (dont réparateurs de téléphone) qui vont ramasser ces téléphones.
« La brigade de la cybercriminalité doit prendre des mesures adéquates pour freiner ce phénomène en travaillant avec des jeunes qui connaissent les réseaux sociaux et qui maitrisent l’informatique » suggère Harouna Youssouf Maiga.
Que font les autorités policières ?
« La brigade d’investigation judiciaire depuis un certain temps s’est beaucoup investie par rapport à la surveillance des individus, appelés des cyber-délinquants et criminels qui utilisent les réseaux sociaux pour d’autres fins » rassure le chef de la section de la cybercriminalité, le Capitaine Abdoulaye Sinaba.
Selon toujours l’officier de police, sa brigade dispose des équipements et des logiciels permettant de retracer ces cyber-délinquants et criminels. « On a aussi une mission de surveillance » a-t-il ajouté.
Cependant, il regrette le fait que les citoyens ne font recours à cette brigade spécialisée de lutte contre la cybercriminalité que lorsque les cas leur dépassent. « Ils ne sont pas informés que nous sommes capables de retracer ces cyber-délinquants partout où ils se trouvent » a-t-il fait savoir avant d’inviter l’opinion publique nationale et internationale de saisir le plus tôt que possible la brigade de lutte contre la cybercriminalité devant chaque cas de soupçon avéré. Une brigade qui travaille avec tous les parquets et les tribunaux du Mali.
Par rapport à ces nouvelles dérives sur les réseaux sociaux, le capitaine Sinaba invite les uns et les autres à être prudents lorsqu’on met des informations sur les réseaux sociaux.
« Dès que vous étalez vos vies privées sur les réseaux sociaux, elles sont maintenues pour de bon et d’autres personnes peuvent les utiliser pour d’autres fins » a-t-il affirmé. Selon lui, il y a aussi des pirates qui pénètrent illégalement les comptes d’autrui. C’est pourquoi il invite à protéger des comptes personnels par des para-feux, qui sont comme des boucliers qui empêchent des intrus de pénétrer dans son téléphone ou d’autres machines.
En plus de tout cela, le capitaine Sinaba a affirmé que sa brigade dispose des moyens pour sécuriser et protéger les comptes et téléphones de ceux qui le désirent ou qui ont été victimes.
Espérons que cette mesure de la brigade de cybercriminalité puisse limiter les déviations et outrages aux bonnes mœurs au sein de certains groupes orientés uniquement sur la satisfaction des libidos.
Mariam Sissoko
Le Sursaut