Malgré ces réserves et commentaires pertinents formulés contre le projet de Constitution, l’Adema-Pasj se dit soucieuse de la stabilité et de la réussite du processus de transition en cours dans notre pays. Ainsi, le parti prend acte du projet de Constitution finalisé et se fera le devoir d’en assurer une large diffusion auprès de l’ensemble de ses militants de l’intérieur et de la diaspora. Au même moment, les groupes armés se déchirent autour du même projet constitutionnel. Le processus a été boycotté par certains de ces groupes armés et l’Adema qui n’ont pas participé aux Assises nationales de la refondation.
L’Adema qui déclarait, il n’y a pas longtemps son opposition au projet de Constitution, est revenue sur ses premières prises de position. Il est en tout cas difficile de comprendre comment l’on peut émettre des réserves sur un projet de Constitution tout en se faisant le devoir d’en assurer une large diffusion. Cette incohérence de l’Adema prouve que les responsables du parti sont tiraillés entre leurs ventres et l’idéal démocratique qu’ils défendent. C’est dans ce sens que l’Adema-Pasj, dont le président, Marimanthia Diarra, et le Secrétaire général, Assarid Ag Imbarcaouane, sont des membres influents du Conseil national de Transition, l’organe législatif, a dû faire évoluer sa position.
Le parti avait, à la phase de rédaction de l’avant-projet de texte constitutionnel, appelé à abandonner la réforme. Il a finalement pris acte du processus référendaire. Pourtant, des cadres du parti comme l’ancien ministre Moustaph Dicko, et Me Kassoum Tapo affirment que la seule Constitution qu’ils reconnaissent est celle de 1992. On se souvient également de la déclaration faite à Ségou par des jeunes du parti contre le processus de l’adoption de la future Constitution. En se ralliant au processus malgré ces divergences au sein de la Ruche, elle risque d’être divisée davantage.
Quant aux groupes armés du nord, beaucoup se disent favorables à la future Constitution malgré la diffusion d’un communiqué au non des groupes signataires contre le projet. Beaucoup de groupes signataires ont annoncé leur soutien au processus après le communiqué initial. Ainsi, la communauté des Imghad, l’ethnie du général El Hadj Ag Gamou, a ouvertement soutenu la future Constitution et appelé les autres groupes armés à faire de même. La CMA qui est l’auteur du communiqué de rejet du projet de Constitution est en train d’être explosée.
En effet, Idrissa Ag Intagarass, ancien chef de poste du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad, a annoncé sa démission avec tous ses combattants des instances des groupes armés signataires de l’Accord d’Alger. Ainsi, la fusion de tous les mouvements membres de la Coordination des mouvements à l’Azawad (CMA) annoncée en début d’année vient de connaître les premières démissions. L’ancien chef de poste du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad, Idrissa Ag Intagarass, et les combattants fidèles à lui ont notifié dans un communiqué adressé aux parties prenantes de l’accord d’Alger leur démission.
Le chef de Hcua/CMA informe l’opinion nationale et tous les partenaires de l’Accord d’Alger de sa démission que celle de tous ses combattants du Hcua et de ses instances. Selon lui, cette décision participe du souci des populations et les combattants qu’il représente de participer dans les efforts inlassables du gouvernement de transition et des acteurs de parachever la mise en œuvre de l’Accord pour la paix. « La démission participe dans le souci de cohérence avec les attentes de nos communautés mais aussi des orientations du gouvernement et de la majorité des acteurs du processus », a ajouté l’auteur du communiqué.
Nouhoum DICKO
Source : L’Alerte