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Nouvelle Constitution: la CNAS dit non

La Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS-Faso-Hèrè), dans un communiqué rendu public le 30 juin 2022, affirme s’être réunie en session ordinaire le 18 juin et demande aux autorités de renoncer définitivement à leur projet d’élaboration d’une «nouvelle Constitution»

 

La situation politique, sécuritaire, économique et sociale du Mali a été abordée au cours de cette rencontre politique du parti CNAS-Faso-Hèrè. A l’issue de laquelle, la CNAS-Faso-Hèrè s’est positionnée sur certains sujets d’intérêt national notamment la rédaction de la nouvelle constitutionnelle qui est au centre de la polémique.

Dans son communiqué, la CNAS profite de l’occasion pour aborder la question de l’adoption de la loi électorale par le CNT sur fonds de divergence avec le gouvernement.

Si certains partis politiques ont applaudi son adoption puis sa promulgation, en revanche la CNAS soupçonne que cette loi cache mal des velléités de confiscation du pouvoir. Et dans le même contexte, les autorités actuelles issues du double coup de force militaire du 18 août 2020 et du 24 mai 2021 ont engagé un processus visant à doter notre pays d’une nouvelle Constitution.

Butées à l’impossibilité juridique de procéder à une révision de la Constitution démocratique du 25 février 1992, elles pensent pouvoir contourner cet obstacle insurmontable en tentant d’élaborer une nouvelle Constitution», interprète la CNAS.

« La Direction Nationale du Parti de l’avant-garde militante révolutionnaire du Peuple malien réitère son opposition ferme et inébranlable à toute manœuvre visant à jeter la révolution démocratique et populaire du 26 mars 1991 dans les oubliettes de l’histoire au profit de forces nostalgiques de l’ordre sociopolitique colonial, pro-bonapartistes et hostiles à la laïcité de l’État, à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale du Mali », indique le communiqué.

Tout en notant que la Constitution démocratique du 25 février 1992 a résisté et survécu aux coups de baïonnette  de 3 coups d’État militaires successifs en l’espace de 10 ans, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè demande instamment aux autorités de renoncer définitivement à leur projet d’élaboration d’une «nouvelle Constitution» afin de ne pas engager le Peuple malien et son cadre républicain et démocratique dans une aventure sans issue et des convulsions sociopolitiques dont le Mali n’a pas besoin.

« Le Peuple militant du 22 septembre 1960, du 20 janvier 1961, du 25 mai 1963 et du 26 mars 1991 est déterminé à faire échec à ce nouveau plan des forces de la Restauration », avertit la CNAS.

Pour la CNAS, ce n’est ni la Constitution, ni la démocratie qui ont échoué, mais des hommes et des femmes bien connus précisément pour avoir violé et laissé violer la Constitution.

Ainsi, le parti affirme être d’accord avec ceux qui pensent que « la refondation de notre État démocratique n’exige nullement une quelconque révision constitutionnelle, à moins forte raison une soi-disant nouvelle Constitution. »

Pour le parti de l’ancien Premier ministre, Soumana SAKO, la priorité de la Transition n’est pas d’aller à l’élaboration d’une nouvelle constitution. Pour ce faire, ajoute la CNAS, « Le régime de Transition doit plutôt se concentrer sur la mise en place rapide et sans atermoiements ni subterfuges des mesures propices à un retour durable à l’ordre constitutionnel démocratique issu de la Révolution démocratique et populaire du 26 mars 1991. »

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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