Si aujourd’hui certains décrient la gestion de l’Etat par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita chaotique cela est dû en grande partie au changement de ses premiers ministres. Depuis son élection à la magistrature suprême du pays, le président IBK est à son 5ème premier ministre pendant 4 ans. Selon les observateurs, cette situation est un mauvais signe concernant la gestion du pays. Et aussi, ses conséquences retombent sur le budget de l’Etat, dont, les pauvres citoyens lambda sont les acteurs en alimentent.
Le tout premier parmi les premiers ministres, était Oumar Tatam Ly qui a démissionné en raison, selon certains, du fait qu’il ne pouvait pas travailler avec certains de ses ministres. Il a été suivi par Moussa Mara, le plus jeune premier ministre de l’histoire de notre pays, il a été obligé de démissionner parce que sa tête ne plait pas aux barons du parti présidentiel. Après lui, Modibo Keita a pris les commandes de la primature et après un an et plus il a été confronté à des problèmes d’ordre social. Ne trouvant plus de moyens pour les gérer, il a été remplacé par le vice-président du parti au pouvoir, Abdoulaye Idrissa Maïga. Ce dernier a eu la gestion du gouvernement pendant seulement 8 mois et il a été succédé par l’actuel, premier ministre qui était l’ancien ministre de la Défense et des anciens combattants du même régime. Face à ce constat, nous avons voulu recueillir les impressions de quelques citoyens. Lisez-les plutôt.
Dr. Aly Kola Koita, professeur à la Faculté de droit : Le président a choisi son premier ministre, parce qu’il estime qu’il est l’homme de la situation. Les défis sont énormes qui ont pour noms l’insécurité, le chômage des jeunes, l’école, la justice, la paix, la réconciliation et surtout l’organisation des élections générales de 2018. Si SBM a accepté cette lourde responsabilité, c’est parce qu’il pense avoir la solution il n’a pas droit à l’échec wait and see et bonne chance.
Drissa Kanambaye, Doctorant en information et communication à l’Université catholique de Louvain à Belgique : Ce qui est sûr c’est que le PM a beaucoup d’expérience et il maîtrise les rouages de l’administration. Il connait surtout les hommes. Avec cette posture, il ne laissera aucune chance à un ministre (proche peut-il être même du Président) de faire vaciller le pays pour un intérêt personnel. Quand au nombre, je me réserverai de m’y attarder. Ne connaissant pas le contrat moral qui existe entre le président et les nouveaux nommés. Je donne donc le bénéfice du doute au nouveau gouvernement et leur jugera à la tâche. Les réactions émotives crucifiant le nombre de 36 comme pléthorique et inutile sont, à mon humble avis hâtifs. Laissons un peu l’histoire faire son travail puisque son jugement est unique et sans appel. Au rendez-vous de l’histoire, il n’y a point d’échappatoire. On aura accompli ou trahi son devoir. Au Mali, on a coutume de beaucoup critiquer sans faire de propositions concrètes. Je préfère quelqu’un qui donne une mangue à un enfant mourant de faim que de lui promettre un manguier avant sa mort prochaine.
Cheick Oumar Soumano, président de l’Organisation des jeunes patrons (OJEP): SBM est un homme d’expérience assez pragmatique que j’ai côtoyé pendant son passage à l’APEJ en tant que PCA (Président du conseil d’administration). C’est un vrai homme d’Etat qui connait ce pays et surtout les problèmes auxquels il est confronté. Il a de l’entregent pour manager ses ministres. Je pense qu’on peut lui accorder le bénéfice de la réussite.
Seydou Bocar Traore, MBA-Cadre de Banque: Je pense que le Gouvernement a été reconduit dans sa majorité avec la création de nouveaux portefeuilles qui n’ont pas lieu d’être ou qui pouvaient être rattachés à des Ministères régaliens sous la forme de Secrétaires d’Etat. Le nouveau PM est un vieux routier de l’administration Malienne et conscient de l’ampleur du défi qui se dresse devant lui. Je lui souhaite une bonne chance pour l’intérêt supérieur de la Nation Malienne. Il sera jugé au résultat tout en évitant les préjugés.
Djibril Samaké, journaliste : SBM est nommé pour juste pouvoir respecter le calendrier des élections. C’est tout simplement l’idée qui nous vient quand on essaie d’analyser, d’abord, le moment où est intervenu ce remaniement ministériel à seulement quelques 6 mois de la fin du premier mandat de l’actuel président de la République. Alors, on a l’impression que c’est un gouvernement qui a été mis en place pour pouvoir organiser les prochaines élections de 2018 surtout la présidentielle dont il y avait un sérieux doute sur la ténue au regard de la situation sécuritaire largement dégradée. Il maitrise bien les questions sécuritaires, a la capacité de relever ce défi. Mais, que peut-elle cette équipe au-delà de cette mission ? Rien d’autre absolument ! Ce qui n’a pas pu être fait ces 4 dernières années ne sera en aucun être possible dans ces quelques, à part la question sécuritaire dont le nouveau premier ministre semble lui seul avoir le secret.
Propos recueillis par, Mamby TRAORE
Source: Le Fondement