En termes d’expérience administrative et politique depuis l’avenement de la démocratie au Mali en 1992, il est le plus balaise. Il a été chef de cabinet d’Alpha Oumar KONARE lors de son premier mandat avant d’être Directeur de la sécurité d’Etat et ministre de la défense au second mandant du premier président démocratiquement élu. Mais avant cela, le 31 Mars 1990, jeune journaliste qu’il était l’enfant de Boubeye MAIGA, a pourfendu le régime du général Moussa TRAORE et son parti l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM) lorsque ce parti avait donné la parole aux cadres du pays afin qu’ils donnent leur point de vue sur la gestion du pays et les difficultés qui persistaient à l’époque. Il était chétif et maigrelet à l’époque.
Néanmoins il s’est exprimé avec aisance, beaucoup de courage et de franchise. C’est donc après qu’il a été parmi les premiers à créer la Ligue Malienne des Travailleurs (LMT), puis l’Association ADEMA chez Famadi Cissoko à l’Hippodrome, un 25 Octobre 1990. C’est cette association, aidée par d’autres de même nature et avec les mêmes objectifs qui ont amené la démocratie plurielle au Mali un 26 mars 1991. ATT venu en 2002, avait reçu l’appui de SBM, après son échec à être candidat de l’ADEMA.
Durant huit ans ATT ne lui a confié que le poste d’organisateur en chef du sommet de la CEN-SAD au Mali. Ensuite il a été président du conseil d’administration de l’agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ). C’est pendant ce temps mort, qu’il a préparé son association dénommée ‘’convergence 2007’’, cette association lui a porté comme candidat à l’élection présidentielle de 2007 contre le président ATT. Son score maigre, au lieu de lui porter une honte, a été l’élément motivant pour créer son parti politique ASMA-CFP avant les échéances de Mai 2012. C’est donc pendant la neuvième année qu’ATT lui a nommé ministre des Affaires Etrangères. Le coup d’Etat du 22 Mars qui a emporté ATT, ne l’a pas épargné non plus.
Il a été incarcéré avec d’autres hautes personnalités du pays à Kati par le capitaine SANOGO. Il a fallu l’intervention des Imams Mohamed DICKO et Ousmane Cherif HAIDARA, tous du haut conseil Islamique du Mali (HCIM) pour les libérer. Il est depuis plus de 25 ans, un ami et un confident de l’Imam DICKO. Ironie du sort, comme il en existe toujours dans la vie, d’une personne, SBM a été celui qui a délogé Amadou Haya SANOGO de Kati, pour le ramener à Bamako afin que Kati ne fasse plus peur à Koulouba, en tant que Ministre de la Défense.
C’est le même SBM qui a donné son accord afin que la justice entende le capitaine bombardé général sur les atrocités faites par les soldats aux bérets rouges en Avril 2014. Il a été limogé en Mai 2014, selon les termes du président IBK, lorsqu’il occupait ce prestigieux poste de Ministre de la défense, à la suite de la débâcle des FAMA à Kidal le 21 Mai 2014.
Il est resté pendant deux ans muets comme une carpe dans son coin. Comme on le dit très souvent les caïmans du même marigot se connaissent parfaitement pour se pardonner et se faire des concessions. C’est dans ce cadre, qu’on lui a attribué le poste de secrétaire général de la présidence depuis 2017, après le départ du ministre Mohamed Alhousseyni Tourné pour des raisons non élucidées. Ce poste a été très stratégique pour lui, car de cette position, il a tout observé, tout entendu, et tout compris, à telle enseigne qu’il a fini par être un ministre ad hoc des Affaires Etrangères à la place d’Abdoulaye DIOP.
L’expérience administrative, l’aisance dans le langage, et la connaissance des dossiers sur la crise malienne, lui ont valu la reconnaissance d’IBK en cet homme, qu’il considère désormais comme sa dernière et seule bouée de sauvetage , afin de sauver son mandat d’un naufrage irréparable. On peut le surnommer le ‘’sphinx’’. Il est attentif et malin.
Bien qu’il soit doté d’une très grande expérience dans la gestion de la crise malienne en terme sécuritaire, son tort a été de valider le projet de révision constitutionnelle de juillet 2017 lors d’une de ses sorties à Bougouni pour rencontrer ses militants. Il a été même qualifié à l’occasion de ‘’codiateur’’ par ceux qui étaient opposés au dit projet. Ce terme emprunté au langage de rue en cote d’Ivoire voudrait que le codiateur qualifie quelque chose de très bleu lorsque le chef le qualifie de bleu. Signalons que par cet acte, il a trahi au même titre que Konimba SIDIBE, l’esprit de la Révolution de Mars 1991.
Nous lui déconseillons ce type de comportement au poste de Premier ministre, car même après ce poste il demeurera une référence au Mali et en Afrique surtout l’Union Africaine il a passé par cette institution Africaine comme consultant en matière de sécurité dans le sahel. Le Journal carrefour lui souhaite une bonne réussite, tout en restant sur notre principe qui est le suivant : « Il n’est de justice que la vérité, il n’est de bonheur que la justice », de Emile Zola.
Ne lisez pas uniquement les journaux encenseurs du régime, lisez aussi régulièrement, ceux qui critiquent, car la critique objective construit. N’oubliez pas surtout dans votre démarche, qu’un enfant de GAO a remplacé un autre de GAO. N’oubliez pas aussi, que depuis l’avenement de la démocratie quinze personnes ont occupé ce poste avant vous. Cela est important de savoir. SBM a eu raison quand il a dit que le chien poursuit le hérisson mais il ne peut l’avaler
Badou S Koba
Le Carréfour