Partira ou partira pas ? Selon certains proches du RPM, les jours du Premier ministre Oumar Tatam Ly seraient comptés à la Primature. Sans motif sérieux, si ce n’est pour des considérations politiques qui n’intéressent pas les maliens qui ont élu IBK, ceux qui demandent la tête du PM, ne seraient pas dans la logique du « Mali d’abord », mais plutôt « moi d’abord ».
C’est un secret de polichinelles. Certains barons du RPM et le député Karim Keita, fils du Président IBK, ne reculent aujourd’hui devant rien pour voir Oumar Tatam Ly éjecté de la Primature. Au nom de leur prétendue appartenance au RPM, ils se battent comme des beaux diables pour faire partir Oumar Tatam Ly de la tête du gouvernement malien.
Dans l’impossibilité de lui reprocher son incompétence ou une quelconque incapacité de coordonner l’action gouvernementale, ils lui reprocheraient ce qu’ils considèrent aujourd’hui comme un crime : Sa non appartenance au RPM.
La même chanson avait été reprise en chœur par un certain nombre de responsables du RPM, à l’époque où l’Assemblée nationale devait se trouver un Président. On se souvient qu’à l’époque, Abdramane Niang, député élu à Ténékou, qui avait le profil adéquat pour assurer la charge pour l’intérêt supérieur de la nation malienne, avait été mis à coté pour le beau-père de Karim Keita, fils du président de la république, au nom de sa coloration orange vert. Comme aimait à le dire IBK, à l’époque où il était Premier ministre du Mali : « il faut savoir raison garder ».
Oui, le RPM doit savoir raison gardée, pour la simple raison qu’aucun responsable du RPM ne peut revendiquer un quelconque effort exceptionnel qui a fait de IBK le Président de la République du Mali post-crise.
En clair s’il ne tenait qu’au RPM, IBK allait longtemps regarder de loin le Palais présidentiel de Koulouba et n’allait jamais gouter à la gloire de s’installer sur le fauteuil le plus prestigieux de la République du Mali. Il est temps que le RPM comprenne que IBK est devenu Président du Mali par le fait du peuple malien.
Les leaders du RPM qui se battent aujourd’hui pour que tout revienne au RPM doivent se souvenir qu’aucun charlatan malien ne pouvait prédire un an avant les élections que IBK allait être le Président du Mali avec certitude, tant le parti qui devait le soutenir était devenu l’ombre de lui-même par le fait des vicissitudes de la vie.
Certains qui veulent aujourd’hui tirer la couverture sur eux, doivent reconnaitre qu’ils ne croyaient plus à la bonne étoile de IBK et de son parti.
Pour preuve, ils avaient caressé la secrète envie d’aller voir ailleurs. Dans un tel contexte, le RPM ou ses leaders qui développement une boulimie exagérée du pouvoir doivent se ressaisir et souffrir de voir d’autres maliens politiques ou apolitiques, à la même table qu’eux. Ils doivent aujourd’hui se convaincre que « le gâteau est a partagé » et cela va de la stabilité politique du pays, denrée rare, mais nécessaire pour remettre notre pays sur les rails.
Il est tout à fait normal que le RPM veuille profiter de l’arrivée de son Président à la tête du Mali pour se faire une nouvelle santé en occupant tout le territoire malien. Mais, il est grand temps que le RPM se ravise et comprenne pour de bon que le pouvoir de IBK n’est pas le pouvoir du RPM seulement.
L’on pourrait se demander la place que le RPM réserve à ses alliés de la première heure dans la conquête du fauteuil de Koulouba. Nous ne sommes dans une période où la politique politicienne doit prendre tous ses droits. Nous sommes en train de sortir d’une crise qui a failli nous emporter tous.
Les causes sont connues de tous. Evitons de retomber dans les même travers comme si nous ne sommes pas suffisamment intelligents pour tirer des leçons. RPM ou pas RPM, Oumar Tatam Ly, à tout point de vue, est aujourd’hui un des coefficients de confiance entre IBK et une bonne partie du peuple.
Même l’on pourrait penser qu’il rassure les partenaires de notre pays en cette période cruciale. Nombreux sont aujourd’hui, les maliens qui sont convaincus que tous les malheurs d’IBK commenceront avec le départ de Oumar Tatam Ly.
Et, surtout quand il le fera remplacer par un Premier ministre RPM bon teint. S’il le faisait, à l’état actuel des choses, il ouvrirait des frondes inutiles dans le champ politique national. Pour la simple raison que certains acteurs pourraient voir dans ce geste que le slogan « Le Mali d’abord » n’était que des propos de campagne. D’autant plus que « Le Mali d’abord », ne peut se faire que par les seuls militants du RPM.
S’il est vrai que IBK a été élu par le peuple malien sans tenir compte de sa coloration politique, IBK n’a commis aucun crime en choisissant un Premier ministre « politiquement neutre ».
Et, pour mettre un terme à ce débat qui freine le pays dans ses actions urgentes de sortie de crise, IBK doit rapidement dissoudre le gouvernement et reconduire Oumar Tatam Ly avec la mission de mettre rapidement un nouveau gouvernement en place. Cela est une exigence démocratique après des élections législatives, même si elles lui ont donné une majorité favorable à l’Assemblée nationale.
Assane Koné
Source: Lerepublicainmali